Avec l’avènement des RS, qui ont pris le pas sur la presse magazine, l’image des people s’est dégradée à la vitesse de l’information, ou de la lumière. Tout le monde balance sur tout le monde, les héros deviennent des chiens, et les chiennes des héroïnes.
En réalité, leur image ne s’est pas dégradée, elle est redescendue au niveau du réel : c’est juste qu’avant, quand la presse mentait par omission, cette image était bidon, fabriquée à 90 %. Tel chanteur n’était pas un pur homo mais un homme à femmes, telle vedette n’était pas une pute à lesbiennes mais une immense actrice, etc., etc.
Pour ne pas trop chuter avec ses stars, la presse people est obligée de suivre le mouvement entropique sur le Net. On ne voit donc plus que du négatif ou presque, sur les personnalités du monde de la culture. Par exemple, il y a encore 10 ans, Dany Boon était le pauvre petit Ch’ti qui avait cassé la baraque avec son film bienveillant, et son argent était mérité.
Aujourd’hui, on apprend qu’il a essayé de frauder le fisc avec son yacht à 3,5 millions, qu’il s’est fait essorer de simillon pour avoir essayé d’augmenter sa fortune, déjà fort conséquente avec le succès des Ch’tis et toutes les SCI qu’il s’est achetées.
Jamais assez ou toujours plus, c’est le mot d’ordre des stars multimillionnaires, qui trébuchent par vanité ou par cupidité. Dany, qui fait dans l’humour grand public, c’est-à-dire niais, s’est carrément viandé avec son dernier film, qui a fait 50 fois moins d’entrées que sa moyenne naturelle, simillon (ou simillons). C’est le cas de La Ch’tite Famille (ce titre honteux) qui a fait six et Rien à déclarer qui en a fait huit.
Pour Dany, 100 000 entrées en une semaine, c’est de la crotte. Mais 100 000 entrées, pour un film français intimiste de merde de la grande familia parasite du cinéma subventionné, c’est beaucoup. Le film de la déroute boonesque, c’est Les Chèvres !, qui rappelle ce blockbuster des années 70 (en fait 1981, mais la date est maudite) :
Pierre : « Excusez-moi, mais je crois que j’ai un ticket. »
Gérard : « C’est une pute, 50 dollars elle se couche tout de suite. »
Aujourd’hui, ce film en l’état serait impossible à réaliser : au bout de 10 secondes de la bande-annonce, on voit une série de beaux culs (surtout le bleu) sur des chaises de bistrot. Gérard Depardieu est accusé de viols par toutes les actrices en mal de promo et Pierre Richard est une star chez les Russes… La Chèvre, en France, fera 7 millions d’entrées, contre 35 millions chez les Russes !
Dany Boon, c’est pas un mauvais gars, au départ, mais il a été pris en main, une fois riche, par des individus peu recommandables, qu’on ne va pas balancer, histoire de ne pas déclencher de procédure inutile. Depuis, au lieu de courir après l’humour, il court après l’argent. En fin de compte, il a perdu beaucoup d’argent et beaucoup d’humour.
Quant à ses histoires d’amour, quand on passe de Godrèche – que tout le monde a pu voir à l’œuvre – à Yaël, qui bossait dans la joaillerie et la banque… Là non plus, on va pas s’étendre.
Notre conclusion : Dany a un peu vrillé mais au moins, c’est pas un fils de. On serait donc tentés de lui accorder, pour ses errances artistiques, financières et amoureuses, un triple pardon. Cependant, on n’oublie pas le sketch qui l’a lancé, et qui portait en germe la dégradation.
Dans ce sketch aussi interminable qu’éprouvant – du sous-Dupontel –, Dany se moque de Michel, un goldu qui confond un chien avec son enfant. Il y a des limites au pardon.
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