L’élection présidentielle russe approche (15-17 mars, puis 7 avril 2024).
Aujourd’hui, la Russie de Poutine a 25 ans (1999-2024). Elle a mis un terme à l’agonie du communisme des années 80 et aux dégâts du libéralisme des années 90. Elle s’est redressée, est devenue économiquement performante (3,5 % de croissance en 2023 contre 0,5 dans l’Union européenne), déborde de ressources naturelles et d’énergie(s). En un mot elle excelle là où l’Occident décline, malheureusement, puisque dans Occident, il y a France, notre France.
Poutine et la seconde grande guerre patriotique
Nous sommes des patriotes, et le patriotisme en France est persécuté, parce qu’il constitue une résistance à l’entreprise de démoralisation mondialiste. En Russie, le patriotisme est au pouvoir, et ça change tout. Si la Russie est en guerre aujourd’hui, patriotisme ne rime pas avec agressivité, mais avec défense. Défense de son territoire historique, bien sûr, mais aussi de ses valeurs, les valeurs chrétiennes que l’Europe a oubliées.
Celles que le président russe défend et incarne sont celles que les dirigeants français éradiquent progressivement depuis Mai 68, soit l’après-de Gaulle. Il s’agit bien sûr de la droite des valeurs et de la gauche du travail, ce mariage fertile qui nous va droit au cœur. Et si Poutine ne le représentait pas, alors nous n’aurions rien à voir avec sa politique, qui sombrerait dans du Biden.
Poutine est objectivement le de Gaulle contemporain – le petit-fils ne s’y trompe pas –, celui qui impose à la fois son indépendance, sa singularité, et la paix partout où c’est possible, quand c’est possible. Mais quand vous avez l’OTAN – le loup américain – qui approche, à moins d’accepter de rendre les clés de la maison Russie à l’Empire, comme dans les années 90, alors il faut se défendre, et défendre un modèle qui heurte l’idéologie anglo-américaine, celle qui tire les ficelles depuis 1945 et qui modèle le monde à son image, si possible par la guerre, sinon par la déstabilisation et la corruption.
Si le modèle russe n’est pas parfait (chez nous aussi il y a des dissidents), il s’améliore, alors que le modèle concurrent montre toute son abjection aujourd’hui. Il ne faut pas être un génie pour voir l’impasse dans laquelle la soumission à l’Empire a plongé la France. Le berger est depuis longtemps corrompu chez nous, et il mène le troupeau à l’abattoir, un abattoir économique, social, et peut-être humain un jour.
L’abattoir, c’est la Troisième Guerre mondiale, qui pend au nez de tous, et qui n’arrangera que les Anglo-Américains, qui n’ont plus que cette final solution pour renverser la table, détruire leurs ennemis et faire repousser un marché eurasiatique plus à leur convenance.
Poutine et l’autre Nouvel Ordre mondial
Sauf qu’en face, il y a les BRICS autour du couple Chine-Russie, qui a en quelque sorte grand-remplacé le couple franco-allemand, qui faisait l’Europe d’antan. Une Europe qui a explosé, et pas, comme le serinent les éditorialistes mainstream, à cause d’un Poutine diabolique. Non, elle a explosé toute seule car ses peuples n’en veulent pas : ils souffrent des conséquences désastreuses de la soumission du couple Scholz-Leyen à l’Empire.
L’UE a éclaté, disions-nous. Le nord et le sud n’ont pas les mêmes intérêts, l’Europe du nord exportatrice et industrielle trouve que le sud agricole et désindustrialisé est à la traîne, qu’il lui coûte des points de croissance. L’est et l’ouest ne sont pas sur la même longueur d’ondes, puisque la Hongrie d’Orbán et la Slovaquie de Fico ne veulent pas renoncer à l’amitié (et au gaz) russe. Et surtout, ces terres de conflits historiques ne veulent pas revivre 1939-1945.
Or, Leyen, cette employée décomplexée du Pentagone et de Big Pharma, veut la guerre, engageant sans vergogne les 27 dans un affrontement avec la Russie. Les agriculteurs européens viennent de voir 50 milliards leur passer sous le nez pour aller en Ukraine et dans la poche de son proxénète l’Amérique. Car non seulement Kiev les transformera en armes (et en corruption), rallongera la guerre et les souffrances du peuple ukrainien, mais aussi subventionnera une agriculture prédatrice qui achèvera les derniers petits producteurs européens.
Face à cela, la Russie, qui a lancé son Opération spéciale sur les terres russophones de l’Ukraine le 22 février 2022, doit non seulement se débattre militairement, mais aussi médiatiquement : si elle ne vise que des cibles militaires otano-kiéviennes, lorsqu’on déplore des victimes civiles ukrainiennes, c’est un déchaînement de la presse occidentale, qui reste étrangement muette sur le génocide en cours à Gaza. Que Poutine a justement dénoncé.
Si la presse anglo-américaine a construit une image aussi négative que fausse du leader russe, ce n’est pas le cas à l’intérieur du pays, où il jouit d’un soutien à plus de 70 %. Macron ne peut pas en dire autant, Biden non plus. Quant à Leyen, elle est littéralement haïe.
On se demande alors quel est le pays le plus démocratique : celui dont la population adhère le moins à son dirigeant ? Certes, il y a une opposition en Russie, des dissidents-escrocs sous surveillance (plus ou moins soutenus par la CIA) comme feu Navalny, mais ce n’est pas de la faute de Poutine si cette opposition n’est pas majoritaire. Les Russes ont bien compris leur intérêt : accepter que l’OTAN et l’UE mangent l’Ukraine aurait été une paix des lâches existentiellement dangereuse pour la Russie, et pas seulement pour le pouvoir de Poutine. Il faut un courage phénoménal pour résister à l’Empire.
- En février 2023, France Inter se rend à l’évidence
Tous les observateurs honnêtes doivent le reconnaître, Poutine a réussi à réunir non seulement la Russie derrière lui, mais aussi une majorité des pays non alignés. La guerre contre l’OTAN – qui se cache très mal derrière l’Ukraine – a soudé plus encore le peuple russe derrière son Président. On dit que la guerre renforce les dirigeants, qu’elle fait s’envoler leur cote. Oui, mais en cas de guerre juste, pas de guerre injuste.
Les Russes ne haïssent pas les Ukrainiens, ils ont juste compris que cette guerre conditionnait leur existence, comme en 1941, et ils suivent leur chef, dont les décisions sont, malgré les dommages de guerre, à la fois mesurées et cohérentes.
La Russie, dans son redéploiement extérieur (Proche-Orient, Asie, Afrique) et dans son redressement intérieur (agriculture, démographie, industrie de pointe), n’avait pas besoin de cette guerre. C’est l’OTAN qui l’y a poussée, et qui a cru que le conflit et les morts inévitables allaient faire douter un peuple russe déjà monstrueusement saigné au XXe siècle, puis faire sauter son dirigeant.
Las, de haut en bas de la société russe, le soutien à la géopolitique du chef du Kremlin est majoritaire : nos contacts en Russie nous donnent en permanence le pouls d’une population qui n’est pas dupe – les jeunes sont moins bellicistes que les plus de 50 ans –, mais qui a compris le danger.
En face de cette réalité, l’offensive médiatique occidentale ne faiblit pas. Exemple avec Ksenia Bolchakova, interrogée par la propagandiste de la chaîne européiste Arte, qui reconnaît à contrecœur qu’en Russie :
« les soldats qui participent à la guerre en Ukraine, ce sont des héros. »
La même stratégie mais sans la guerre a été tentée contre la Chine communiste dans les années 70 : les Américains, en y externalisant leur production, ont cru gagner sur les deux tableaux, la valeur ajoutée et la démocratisation du régime. Un demi-siècle plus tard, la Chine est devenue un géant, avec un dirigeant qui, comme Poutine, fait l’unanimité dans son pays, et surtout, est admiré de son peuple.
Nous avons perdu cette habitude, en Occident : qui admire Macron ou Hollande chez nous, sérieusement ? Qui admire Biden de l’autre côté de l’Atlantique ? Qui veut mourir pour eux ?
Il nous manque cette admiration, qui n’est pas de l’adoration béate, mais l’alliance organique entre un peuple et son incarnation. Ce qui nous manque, c’est un sentiment national qui traverse et réconcilie toutes les classes, une colonne vertébrale qui ressoude la France.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation