À l’émission «Tout peut arriver» de Radio-Canada du 24 février 2024, une entrevue avec Guy Cormier, président du Mouvement Desjardins!
Bravo à l’émission «Tout peut arriver» pour avoir réussi à recevoir Guy Cormier sur les ondes de Radio-Canada : la dernière fois que j’ai entendu le président du Mouvement Desjardins à Radio-Canada, c’était avec Gérald Filion, et Guy Cormier avait perdu patience et il était sorti de ses gonds!
Là, on peut dire que l’animatrice a bien cuisiné son ami «Guy» (elle l’a appelé «Guy» à un moment donné durant l’entrevue), mais elle n’a pas réussi l’exploit de Gérald Filion; d’ailleurs lors des dernières entrevues entendues avec du personnel de Desjardins, nous sentions très facilement que les questions avaient été préparées par… Desjardins : aucun débordement! Du vrai miel.
Ce n’est plus un secret pour personne sauf pour les dirigeants de Desjardins : les Caisses Desjardins ne sont plus des coopératives et n’appartiennent plus à leurs membres. Celles et ceux des dirigeants qui pensent encore que Desjardins est une coopérative qui appartient à ses membres ne se réfèrent qu’à la loi sur les coopératives de services financiers (Province de Québec : Loi sur les coopératives de services financiers, L.R.Q., c. C-67.3), aucunement à la réalité terrain. Les membres n’ont rien à dire sinon à leur risque et péril, et je vais vous démontrer pourquoi.
Dorimène et Alphonse Desjardins n’ont pas créé une institution de charité comme nous la voyons trop faire aujourd’hui avec ses dons, commandites, subventions et confections de fonds financiers pour n’importe quelle cause, partout au Québec, pour des entreprises ou les ministères du gouvernement (Santé, Éducation, Municipalité), le tout, pour se faire une belle jambe auprès du peuple avec l’argent (les ristournes) qui devrait normalement revenir aux membres, les sociétaires exploités des Caisses (celles et ceux qu’on appelle des actionnaires dans les banques).
Non, Dorimène et Alphonse Desjardins n’ont jamais créé une patente, une coopérative, un OBNL, une société d’État, etc. pour faire la charité qu’à certains membres : Desjardins n’est pas une oeuvre philanthropique, une fondation, comme on tente de nous le faire croire en 2024.
Les Desjardins et tous les fondatrices et fondateurs de Caisses populaires Desjardins ont travaillé bénévolement pour prêcher la vertu de l’épargne dans le but justement que les sociétaires apprennent à gérer eux-mêmes leurs économies personnelles et ainsi devenir autonomes financièrement. Les Desjardins ne visaient pas la destruction du système capitaliste, mais bel et bien sont utilisation à bon escient. Et la façon dont les Desjardins ont réussi à vendre leur patente, c’est en disant aux citoyens que s’ils devenaient membres de la Caisse, on les traiterait comme des actionnaires de banques : ce sont eux qui retireraient par la bonne administration des dirigeants bénévoles, les profits qu’on appelait des TROP-PERÇUS des opérations financières bancaires. La différence ni Claude Béland ni Alban d’Amours, ni Monique F. Leroux, ni Guy Cormier n’ont respecté l’esprit des fondateurs.
Avec Alban D’Amours, en 2005, les dirigeants sont devenus des salariés : leur rémunération était de 150.00 $/l’heure en 2015; il est impossible de connaître la rémunération de 2024! 150.00 $/l’heure en 2015, ça fait 9 ans de ça!!! Et sous la tutelle de Monique F. Leroux, deux règlements de la honte (Règlement de régie interne [RRI] 4.6 et 4.7) furent implantés dans toutes les Caisses en 2010; j’y reviens très brièvement ci-dessous.
Pensez-vous que les dirigeants travaillent pour les membres ou pour l’institution financière «Mouvement Desjardins» depuis 2005 avec une telle rémunération? Vous savez que selon les lois du travail, un salarié doit être loyal à son employeur. Ainsi, quand Desjardins décide de fermer les services, tous les dirigeants de chacune des Caisses sont solidaires de la décision du siège social de Lévis-Montréal. Plus jamais une Caisse ne contestera la «haute direction» de Lévis-Montréal. Les Caisses ne sont plus autonomes dans leur direction de l’entreprise coopérative. N’est-ce pas là une première preuve flagrante que Desjardins n’est plus une coopérative? Toutes les normes viennent du «head office» et toutes les Caisses doivent s’y plier. C’est Claude Béland qui a tracé le sillon avec sa nouvelle constitution votée par seulement quelques dirigeants délégués sur les 5 millions de membres lors du vote mémorable et historique du 4 décembre 1999.
Aujourd’hui, plusieurs coopératives sous cette appellation tellement appréciée de «coop» exploitent les populations sans vraiment être de vraies coopératives : la démocratie est plutôt une vraie ochlocratie dirigée par une vraie oligarchie. C’est plutôt la dictature sinon l’autoritarisme contraignant. Même les syndicats d’ouvriers sont encore bien plus démocratiques que les Caisses Desjardins. Tout le monde peut facilement en convenir, même Guy Cormier…
En tout respect du travail des recherchistes de l’émission de Radio-Canada, il leur manquait des informations cruciales pour confronter le président Cormier à ce qu’il pense encore être une coopérative : les RRI 4.6 (saine conduite d’un membre) et 4.7 (réprimande, suspension, EXCLUSION) (j’ai connu personnellement 6 exclusions en 8 ans pour avoir posé des questions dérangeantes en assemblée générale annuelle), les salaires des dirigeants, les dons, commandites, subventions et fonds sociaux pour toutes sortes de causes, les 100 millions dont s’est octroyé le président Cormier à sa nomination, les cotes de crédit des agences de notation américaines et internationales, les luxueuses constructions de Caisses érigées un peu partout en province au début des années 2000, maintenant laissées vides un peu partout au Québec… tout nous démontre un laxisme et une exploitation éhontée de l’oeuvre coopérative de Dorimène et Alphonse Desjardins.
Certes, Claude Béland était un homme compétent en droits, mais d’une incompétence crasse en finance et en coopératisme; il avait le verbe facile, mais il a été facilement manipulé par Guy Bernier et ses amis de l’Union régionale de Montréal et de l’ouest du Québec. Dans son autobiographie de 2015 («Claude Béland; une carrière au service du coopératisme», FIDES), on y lit des preuves de son incompétence à jeter par terre les employés au front que nous étions. Durant son long règne, lors de l’avant-ingénierie qu’il a pilotée au grand désarroi des coopératrices et coopérateurs partout au Québec (et même ailleurs au Canada), Claude Béland a osé détruire le réseau de Caisses populaires; nous nous demandions ce qu’il faisait là. L’histoire nous a appris et caché (même encore aujourd’hui, j’ai tenté de découvrir les faits à la Maison historique Alphonse Desjardins et l’archiviste, Mme Sabrina Roy, m’a dit qu’il n’y avait rien là-dessus) que c’est lors d’un voyage à New York auprès des agences de notation américaines desquelles il souhaitait obtenir les crédits nécessaires à l’expansion du Mouvement Desjardins en affaires commerciales que l’idée de l’épuration des Caisses populaires devenait une nécessité!
Au temps de Claude Béland, la grogne venait de l’Union régionale de Montréal et de Guy Bernier lesquels menaient tout Desjardins, se détournant littéralement des besoins des régions laissées techniquement parlant à elles-mêmes. C’est l’Union régionale de Montréal et son président qui dirigeaient officieusement le Mouvement, lequel a connu une véritable explosion financière durant les années fastes des décennies 1970 et 1980, aidé par une inflation galopante, et le fruit d’une gestion brillante, efficace et serrée de la finance coopérative : l’argent des membres revenait aux membres et n’était pas dilapidé comme actuellement dans n’importe quels dons, commandites, subventions ou confections de «Grands Fonds» sociaux au nom de la coopération, de la coopérative… du Mouvement Desjardins. Les idées de grandeur ont germé du succès même de l’oeuvre de Dorimène et Alphonse Desjardins, et des profiteurs s’en sont finement accaparés à leur profit.
Le coopératisme ce n’est pas ça du tout. Là, ce qu’est devenu Desjardins c’est une entreprise communiste, oligarchique, une autocratie et non plus une démocratie, une ochlocratie et non plus une démocratie où tout se décide en vase clos par une clique de dirigeants immensément rémunérée et où les décisions sont entérinées par vote à main levée dans les assemblées des sociétaires. Il faut aller aux assemblées générales des Caisses pour découvrir la manipulation scandaleuse des sociétaires par des dirigeants maintenant grassement payés à diriger selon les ordres de Lévis-Montréal, du gouvernement du Québec et de l’AMF, son bras de sécurité financière hautement puissant et contrôlant. Osez porter plainte à l’AMF et vous découvrirez le risque de s’y frotter.
Les sociétaires ne dirigent plus rien du tout. Ils sont exploités d’une manière pire que le capitalisme et ses banques à charte fédérale, lesquelles ne nous promettent rien d’autre que le rendement des Placements garantis ou les frais d’intérêts à assumer sur un emprunt bancaire.
Et l’on continu à marteler que Desjardins est une coopérative au service de ses membres, dirigé par eux. C’est faux : Desjardins est dirigé par des NON-MEMBRES et ceux-ci sont à NEW YORK et ailleurs en Europe : les agences de notation américaines et internationales.
Il faut lire Laurent Laplante du journal Le Devoir du temps où ce journal était sérieux et non subventionné par Desjardins, comme Desjardins est aujourd’hui bailleur de fonds pour les «coopératives de l’information» : «Pauvre coopération» (http://www.cyberie.qc.ca/dixit/20000120.html). Sans oublier le travail magistral exécuté par M. René Croteau, ex-directeur général de la Fédération des Caisses populaires Desjardins de Lévis : «Un patrimoine coopératif défiguré et dénaturé : le Mouvement Desjardins 1997 – 2003» (en bibliothèque seulement).
Il me ferait plaisir de jaser avec les recherchistes de l’émission de Radio-Canada et les avocats du Mouvement Desjardins, pour leur expliquer davantage tous les biais d’informations ainsi que la désinformation dont les dauphins de Claude Béland sont devenus «maître» à son exemple pour leurrer tous les sociétaires des défuntes Caisses populaires. Et croyez-moi, j’ai encore pire à vous raconter : tout est sur mon blogue (http://francoischampoux.wordpress.com/) depuis plus de 15 ans.
Non, Desjardins ce n’est ni une religion ni le crime organisé, mais ce que sa haute direction (payée des millions) a fait de l’œuvre coopérative des fondatrices et fondateurs d’antan est criminel et l’autobiographie de Claude Béland lui-même l’incrimine ainsi que plusieurs de ses contemporains et successeurs actuels. Leurs œuvres sont légalisées par les gouvernements successifs du Québec, mais auront été immorales et autocratiques comme l’histoire du communisme russe nous l’a tant enseigné. Il faut lire George Orwell pour facilement comprendre l’analogie par «La ferme des animaux» et «1984» : la «novlangue» de Guy Cormier est à l’image de celle de Claude Béland, Alban D’Amours et celle de Monique F. Leroux.
Le moins que l’on puisse dire c’est que Desjardins est sur la corde raide actuellement; si son président a jugé nécessaire d’aller à une émission de Radio-Canada qui n’est pas une émission d’économie politico-financière, c’est que la direction craint les courses aux guichets fatales comme l’ont été celles qu’ont connues les Caisses d’entraide économique en 1981. La poule aux oeufs d’or semble mal vieillir; et comment donc…
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec