La Russie peut assurer la stabilité sur le territoire qu’elle contrôle. Et ici, la question du territoire est fondamentale. Le contrôle peut être direct, lorsqu’il s’agit du territoire étatique – ainsi la prise de territoire sur le front ukrainien est une garantie de stabilité.
Le problème est que le décret du 30.09.22 et la loi du 04.10.22 ont livré 26 000 km2 de territoire russe à l’occupant ukrainien.
La Russie pouvait attendre de prendre le contrôle de ces territoire avant de les intégrer à la Fédération, elle a choisi, peut-être dans la panique, de ne pas attendre.
Les conséquences sont immenses. D’abord, la lenteur de l’armée russe à libérer ces territoires, et la question de la possibilité même de conquérir les territoires sur la rive droite du Dniepr, remet en question l’article 65 de la Constitution russe. Tout ce que relève de la Constitution touche à la stabilité de l’Etat. Et donc, l’incapacité de l’Etat a faire appliquer sa propre Constitution est déjà, en soi, une déstabilisation, une instabilité.
Ensuite, du point de vue stratégique, la loi du 04.10.22 déstabilise et relativise la dissuasion nucléaire de la Russie, car deux capitales régionales, Kherson et Zaporijia, et 26 000 km2 de territoire russe sont occupés par l’ennemi… A quoi sert donc la dissuasion nucléaire de la Russie ? Les armées de l’Ukraine occupent impunément deux capitales régionales et 26 000 km2 de territoire russe ? Depuis plus d’un an ?
Que signifie donc : « Le contrôle peut être direct, lorsqu’il s’agit du territoire étatique – ainsi la prise de territoire sur le front ukrainien est une garantie de stabilité. » ?
Vraiment, ce « la prise de territoire sur le front ukrainien est une garantie de stabilité » n’est pas clair. Karine s’emmêle les pinceaux.
Si elle parle de la loi du 04.10.22, non, cela a plutôt été une déstabilisation de l’ordre constitutionnel.
Si elle parle des avancées sur le terrain, dans la boue et le sang, il ne s’agit pas de « garantie de stabilité », mais de rétablir, au prix d’immenses efforts et sacrifices, la stabilité perdue le 04.10.22.
D’ailleurs, la rive droite du Dniepr à Kherson a été prise puis perdue… il y a eu un moment où 99% du territoire de Kherson était libéré, puis tout s’est effondré. La prise de territoire sur le front ukrainien n’est pas « une garantie de stabilité ».
Effectivement, la question du territoire est fondamentale, c’est vrai, mais Karine n’a pas les moyens d’approfondir.
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