Nous avons suivi avec intérêt votre récente tournée médiatique. Si nous vous croyons sincère dans votre volonté de participer à une transition énergétique la plus verte possible, nous croyons également que la manière dont le projet se déploie ne peut que nuire à son acceptabilité sociale. Les contradictions et les dissimulations abondent depuis les premières heures de ce projet, et c’est ce qui fait réagir les groupes environnementaux et communautaires.
Par exemple, vous avez affirmé dans La Presse du 2 février que le règlement définissant le cadre dans lequel un BAPE doit être exigé « a été modifié avant (vos) tous premiers échanges avec Québec ». Or, un article de Radio-Canada publié le 29 novembre dernier indique le contraire. C’est ce genre de contradiction qui irrite les citoyens soucieux de transparence et désireux d’être consultés en amont de ce qui est annoncé comme le plus gros projet d’investissement industriel de l’histoire du Québec.
Dans ce même article, et dans l’entrevue accordée à Patrice Roy au Téléjournal la veille, vous attribuez votre empressement à aller de l’avant avec le projet par l’impatience de votre principal client en Amérique du Nord. Toutefois, nous considérons que ce n’est pas aux Québécois.es de faire les frais du sentiment d’urgence de votre client et que les opportunités commerciales ne devraient pas être saisies au détriment de la sauvegarde des milieux naturels. C’est particulièrement vrai en Montérégie, où ces milieux se font rares et où une portion effarante du territoire a déjà été cédée au développement.
Nous ne sommes ni pour ni contre le projet. Comment peut-on prendre une position éclairée sans l’information essentielle qui nous manque? Nous sommes plutôt préoccupées par le peu d’information fourni et par le manque d’occasions pour le public de participer en amont de son démarrage. Nous vous invitons donc à insister auprès du gouvernement pour qu’il fasse preuve de plus de transparence et de cohérence afin de faire en sorte que ce projet soit la bonne nouvelle qu’on nous a promise. Nous vous réitérons également notre demande de soumettre volontairement le projet à un BAPE, qui est selon nous la seule façon d’assurer son acceptabilité sociale. Finalement, vous vous dites ouvert au dialogue; c’est aussi notre cas et nous serions heureuses de vous rencontrer afin d’initier un véritable échange.
En souhaitant une réponse positive de votre part,
Mères au front – Rive-sud
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