Pour mettre fin au cafouillage des tests et des manigances
Une solution pragmatique
On ne vous apprend rien en affirmant que le monde du sport dans sa quasi totalité fonctionne avec le dopage. Bien peu d’athlètes semblent capables d’y résister, surtout lorsque cela devient le seul moyen de signer un contrat rapportant des millions de dollars.
Dans le sport professionnel, tout le monde l’accepte, puisque les spectateurs apprécient le degré de performance plus excitant qu’il produit. Pour certains, tout ce qui importe, c’est de gagner, peu importe les moyens utilisés par arriver à leur fins.
Mais c’est une autre paire de manches dans le cas des Jeux olympiques, qui soignent leur image de pureté de l’esprit sportif donnant toute sa noblesse à la perfection du corps humain se dépassant dans la performance physique, tel que voulu par Pierre de Coubertin.
Côté dopage, c’est toujours le petit jeu du chat et de la souris. D’un côté, certains athlètes et équipes nationales vont gober tout ce qu’ils peuvent en tentant de ne pas se faire détecter; de l’autre, on essaie de les tester et de les pincer, les 2 parties affinant sans cesse leurs techniques. Mais il y aura toujours moyen de truquer les choses et d’échapper aux contrôles anti-dopage. Donc, on ne peut jamais être à 100% certain de quoi que ce soit.
Pour contrer ce fléau généralisé, il suffirait d’accepter cette réalité en établissant à la place 2 sortes de compétitions aux Jeux olympiques: volet dopé et volet non-dopé.
Il y aura le 100 m non-dopé, suivi du 100 m dopé, avec des coureurs différents bien entendu.
Cela doublera le plaisir de voir les performances, doublé de la curiosité de comparer les résultats.
Ci-dessus: La flamme olympique à l’ouverture des Jeux olympiques de Montréal en 1976
Les 2 catégories de spectateurs y trouveront leur compte: ceux qui ne recherchent que des records à battre à tout prix et des équipes gagnantes, peu importe comment, se concentreront sur les compétitions dopées. Tandis que ceux pour qui la victoire doit être honorable admireront les performances non-dopées, et l’effort humain et physique méritoires.
Cela atténuerait le cynisme ambiant face aux résultats obtenus, et permettrait de relativiser la valeur des exploits accomplis.
Les amateurs de statistiques sportives s’amuseront à déterminer le pourcentage d’amélioration que procure le dopage, genre un sprint couru en 10 secondes au lieu de 12, donc 2 secondes gagnées par le dopage, soit 16% de progrès.
On fera la comparaison entre l’artificiel et le naturel.
Au lieu de mettre dans le même paquet des athlètes dopé et non-dopés, ce qui est déloyal et malhonnête, les compétitions se dérouleront entre catégories semblables.
De plus, cela donnerait le choix aux athlètes de se doper ou non. Plusieurs subissent des pressions excessives pour le faire, alors qu’ils préféreraient être des sportifs propres.
De cette façon, le cycliste Lance Armstrong qui a remporté plusieurs fois le Tour de France dopé se serait mérité des trophées pour athlète dopé, et les meilleurs cyclistes non-dopés auraient eu le leur. Tout le monde aurait été content.
Il faut mettre fin à cette hypocrisie qui consiste à se présenter comme un athlète pur et dévoué à son sport lorsqu’on ne l’est pas. Offrir 2 volets de compétition permettra d’admirer les champions qu’on estime valables, d’un côté comme de l’autre, selon la conception de chacun de l’excellence sportive.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec