Le problème n’est pas les grimaces du visage d’Oudéa-Castéra mais le fait d’essayer de singer l’empathie, pour le sport français, pour les étudiants (pas la peine d’ajouter pauvres), et pour tous ses jeunes administrés en général.
On voit bien que cette championne de la Macronie n’a pas beaucoup d’empathie en magasin, et que ce n’est pas exactement l’amateurisme pardonnable qui caractérise son parcours : ses sorties désastreuses lui sont consubstantielles. Ce ne sont pas des gaffes, ce sont des postures de classe.
AOC n’est qu’un symptôme, celui de la dégradation du métier de ministre sous la Ve. Avant, on avait des types plutôt compétents mais qui ne communiquaient pas, puis on a eu des types moins compétents mais meilleurs communicants, et maintenant on a des incompétents absolus qui sont en plus de mauvais communicants, c’est-à-dire de mauvais acteurs. Le rejet est total.
C’est comme si l’oligarchie faisait exprès d’aligner des tanches aux responsabilités avec un turn-over inquiétant, voir le défilé des ministres de la Santé depuis Buzyn, exfiltrée en Suisse après son forfait, et revenue en douce à un poste à fric. Ils ne viennent plus que pour le salaire, et ils repartent aussitôt leur forfait commis, en général une loi qui frappe les Français au portefeuille, à la liberté ou au moral.
Avec Oudéa, les choses sont mal parties. Le fait d’associer les Sports, la Jeunesse et l’Éducation dans un seul ministère tenu par une incompétente notoire, est significatif : en Macronie, ça veut dire qu’on fait un combo et qu’on sacrifie le tout.
Les profs sont sur la sellette, on l’a écrit ici 100 fois, ils ont voté pour Macron croyant voter à gauche, et sont punis de la pire des façons. L’école publique est une poubelle, les établissements sont des gruyères, n’importe quel taré peut aller poignarder un prof, c’est la conclusion abjecte des principes libertaires de Mai 68.
Les sports ? Même si AOC est une ancienne sportive, cela ne change rien à la dégradation nationale. En France, les athlètes des disciplines peu médiatisées n’ont pas de budget, et les patrons des grandes fédérations sont d’inamovibles goinfreurs de subventions. Les résultats sont en conséquence. Si on a UNE médaille d’or en athlé pendant les JO, ce sera un miracle. Le service public du sport français est à l’image de ceux des médias, de l’énergie, de l’éducation ou de la sécurité : sacrifié sur l’autel du libéralisme.
Quant à la jeunesse étudiante, hormis les rejetons des classes supérieures, elle fait la queue aux distributions de bouffe ! Elle habite dans les résidences CROUS pourries, avec le chauffage qui merde en plein hiver, une administration sourde et absente, chacun se planquant derrière le manque de budget et de personnel. C’est vrai, mais ces branleurs n’ont pas été habitués à bosser : ils pensaient, quand c’était pas la supercrise, que leur job à vie était une planque, et les voilà en première ligne de la guerre sociale !
Les étudiants n’ont pas de logement parce que ça ne rapporte rien au Profit, tout simplement. La Banque – et donc Macron – s’en branlent. L’avenir, c’est pas leur préoccupation : ils sont là pour braquer le trésor national, ici et maintenant, et se faire la tchave quand ça va exploser socialement.
On pourrait faire de l’humour en disant que c’est en souffrant que les étudiants apprennent la vie et la motivation, plus que dans les travées de leurs facs pourraves, mais des futurs diplômés qui mangent pas à leur faim, ça augure un avenir difficile pour tout le monde.
L’élite de la nation, ce ne sont pas les braqueurs de la Banque qui ont mis la main sur l’État, ses moyens et sa force, mais ceux qui produisent, des ouvriers aux ingénieurs, pas les parasites qui bouffent la laine sur le dos des travailleurs. Ne nous trompons pas d’élite !
De la détresse étudiante, AOC n’est pas responsable, évidemment. Mais c’est sûrement pas elle qui va relever le niveau et résoudre les problèmes, puisqu’elle fait partie du problème. Tout ce qu’elle a trouvé, c’est de refiler les 1500 places du village olympique (dans le 93) à des étudiants après les JO. On rappelle les chiffres de l’enquête de l’Union étudiante :
« 87.000 étudiants ont entamé leur année universitaire sans logement et plus d’un étudiant sur deux, soit plus d’1,5 million d’étudiants, est mal logé ».
À ce rythme, il faudra 58 JO en France pour résorber le mal-logement étudiant.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation