Élection américaine 2024
La présidence pourrait lui échapper
Le temps presse pour Joe Biden. Tout ce à quoi il est confronté est à contrevent, que ce soit au Congrès ou des cas de guerres à l’extérieur du pays. Rien ne laisse présager une victoire facile pour le président.
Les trois principales raisons de sa difficile réélection sont : l’économie, Gaza et l’immigration. L’administration Biden a toujours été aux prises avec ces problèmes.
La première raison est l’économie. L’économie est formidable. Un chômage faible, de bons chiffres boursiers, des prix du gaz stables mais un secteur qui n’est pas sous contrôle : c’est l’inflation. Depuis la pandémie, c’est le seul problème qui préoccupe le peuple américain. C’est plus qu’une perception. Cela se ressent quotidiennement sur tous les produits achetés en Amérique, notamment au supermarché. C’est un gros problème. Biden est pris dans une impasse. S’il demande des taux d’intérêt plus élevés, le marché immobilier sera affecté, tout comme l’économie. Des taux plus élevés ne conviennent pas aux jeunes qui achètent leur première maison.
L’inflation et un taux de prêt élevé dans le secteur du logement sont contre-productifs, en particulier pour la tranche d’âge de 18 à 35 ans.
L’inflation est un casse-tête quotidien pour des millions d’Américains.
Quelles solutions a-t-il ? Biden a prononcé, cette semaine, des paroles adressées au secteur commercial, lui demandant de geler les prix, et à cela, il a reçu peu de réponses. C’est gros comme demande. Il serait plus productif d’obliger cette industrie à réduire ses coûts en réduisant les impôts sur le revenu qu’elle paie chaque année. Joe Biden est aux prises avec ce problème persistant et les électeurs le remarquent. Certains écoutent même les sorciers économiques d’en face, les Républicains. Cela pourrait contrarier le Président, sachant qu’eux aussi ne détiennent aucune solution magique, cela le laisse dans le flou, sans solution favorable en vue. Son premier problème non résolu persiste.
La deuxième raison est Gaza. La guerre en Israël contre le Hamas n’est pas bien perçue, notamment parmi les jeunes et les nouveaux électeurs. La moitié des jeunes électeurs américains, âgés de 18 à 35 ans, estiment que cette situation à Gaza devrait cesser. Il existe un véritable décalage entre le parti démocrate, sa position officielle sur l’aide à Israël et les jeunes électeurs, tant les démocrates inscrits qu’aux indépendants, qui veulent mettre fin à l’effusion de sang à Gaza. Il s’agit d’un problème non seulement parmi les jeunes électeurs, mais aussi dans les communautés arabes qui vivent aujourd’hui aux États-Unis, en particulier dans les États clés comme le Michigan et la Géorgie, des états qui détermine le futur gagnant. Il s’agit d’électeurs qui ne voteront pas nécessairement pour les républicains, mais qui ne se présenteront tout simplement pas le jour du scrutin pour les démocrates. Voir ce conflit passer d’une guerre interne, en Israël à un conflit régional, a bouleversé de nombreuses personnes.
Quelles solutions Joe Biden a-t-il ? Il enfile ici une fine aiguille. Il veut garder ses donateurs proches et ne veut pas déplaire à ses électeurs. Quel dilemme. S’il maintient son soutien inconditionnel à Israël, par rapport à ses objectifs déclarés, sur la façon dont il voit ce conflit se terminer, face aux vues de plus en plus extrêmes du gouvernement israélien sur l’occupation de Gaza par les colons juifs et l’expulsion des Palestiniens vers d’autres pays arabes, il devra prendre une position claire. Pour l’instant, il ne l’a pas fait. Les jeunes électeurs lui en veulent, car ils ne favorisent pas une paix immédiate. Son deuxième problème non résolu persiste.
Et la troisième raison est l’immigration. Depuis qu’il est président, il n’a pas délivré de message cohérent sur l’immigration. Il s’est opposé au Mur de l’ancien président. Il s’est opposé au blocage temporaire des immigrants à la frontière. Il a ouvert la frontière à un point tel que cela dégénère en une crise nationale importante. Ce problème devient plus aigu lorsque les États du sud envoient des immigrants dans des bus vers les États du nord, où les plaintes sont beaucoup partagées par les autorités locales. La politique frontalière de Biden se déroule bien, tant que les immigrants ne se déplacent pas trop vers le nord, trop vite. Ses propositions pour remédier au dilemme frontalier n’ont pas encore été mises en œuvre.
Quelles solutions le président propose-t-il ? C’est triste à dire pour beaucoup, mais il doit s’orienter vers le point de vue républicain ; un meilleur contrôle aux frontières et moins d’immigration de masse. Cela semble simple et pourtant, cela mettra fin au refus persistant de la moitié de l’Amérique de soutenir une politique de contrôle plus stricte des frontières, comme celle que proposent les Républicains. Joe Biden doit agir en conséquence pour éviter que davantage de gens ne soient insensibles à son indécision constante sur le sujet. Proposez un chiffre. Déterminez un nombre acceptable d’immigrants pouvant entrer dans le pays chaque année. Lorsque ce nombre est atteint, la frontière ferme pendant quelques mois et est rouverte l’année suivante. Il doit y avoir un objectif déclaré avec des chiffres. Quel est l’objectif pour une année donnée ?
Après des années passées de tentatives différentes,Joe Biden doit dire clairement au monde quel est l’objectif, pour l’année, cela apaisera les tensions. Si les choses restent ainsi, les querelles et la confusion continueront. C’est son troisième problème non résolu.
Même si les sondages le montrent dans une course serrée, ce sera un gros combat.
Avoir de bonnes positions sur l’avortement, sur les questions d’environnement, sur les infrastructures et sur une bonne partie de l’économie, ne suffit pas. L’essentiel est que si ces trois problèmes, l’inflation, la Palestine et l’immigration, ne sont pas totalement ou partiellement résolus, Joe Biden risque réellement de perdre la Maison Blanche.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec