Nous aimerions tous avoir des maisons écologiques, intelligentes, avec un bilan carbone nul. Mais c’est pas pour les smicards.
À propos, sous le régime Macron, le nombre de smicards a explosé. En deux ans seulement, le nombre de Français qui touchent 1 398,69 euros net par mois s’est accru de 50 %. On est loin de la start-up nation, plutôt la start-down.
Ça veut dire quoi ? C’est simple : que les gens qui gagnaient un peu plus que le smic, avec la revalorisation de ce salaire minimum, se retrouvent dans la tranche du bas. En outre, l’inflation sur les produits de première nécessité a fait chuter des millions de Français d’un étage salarial.
Ce nigaud de Le Maire a cru bon d’ajouter sa petite touche orwellienne, avec un magnifique : « Nous devons recréer une dynamique des salaires en France, pour recréer un espoir par le travail ». Traduction : les gens vont être dégoûtés de gagner aussi peu avec l’électricité, la bouffe, l’essence qui augmentent. Là, en février, on va se prendre 10 % sur la facture EDF (et compagnie) dans la gueule.
Toujours par petites gifles, jamais un grand coup de poing dans la gueule, vous noterez. On appelle ça du nudging, et on le doit aux agents de McKinsey qui se sont glissés dans notre gouvernement. Les gens s’habituent aux giflettes, pas au coup de poing qui envoie au tapis, et qui peut rendre nerveux, revanchard, féroce.
Alors, la belle maison écolo, elle n’est pas pour bientôt pour ces millions de Français qui ont déjà du mal à payer leur loyer et leurs traites.
On va commencer tout en bas, avec la maison de paille, sur le mode des trois petits cochons. C’est la version Quechua améliorée.
C’est sympa pour l’homme des bois qui vit seul, mais va emmener une gonzesse là-dedans… Les femmes aiment le confort, prendre des bains longue durée, acheter des trucs inutiles, on va donc passer au toit supérieur.
On arrive chez le petit cochon qui a une maison en bois. Le loup a un peu plus de mal à la souffler que la tente avec le hipster à l’intérieur. Alors bien sûr, on s’attend à des vannes sur les écolos : nous avons un public facétieux qui aime bien taquiner le gauchiste.
À propos de loup, on va pas relancer le débat ici pour que tout le monde s’écharpe en coms, mais il y a encore un joli docu qui sort sur le sujet, par Jean-Michel Bertrand. Qui a réalisé La Vallée des loups en 2016, et qui récidive avec Vivre avec les loups en 2024. Dedans, on a même des éleveurs qui peuvent parler, preuve d’une tentative de conciliation entre pro et anti-loup.
On en arrive à la troisième maison, la plus belle, la plus grande, la plus solide, la plus chère aussi, avec ses 65 cm de murs (isolation comprise), celle d’un champion de la performance énergétique.
Le loup de l’augmentation des prix de l’énergie pourra souffler tant qu’il voudra, la maison restera bien isolée.
Non, le truc à droite sur le plan large de départ n’est pas un plug. Merci de rester un peu sérieux. En revanche, l’ingénieur casse un peu notre angle petits cochons avec sa seconde maison en murs de paille…
On entend déjà les critiques, « moi aussi avec 5 millions je te fais un château de ouf, » « oh le gros bobo avec son lac et sa forêt perso », et « on dirait le cousin de Michael Youn dans le film Carbone, c’est quoi on nom déjà ? », etc.
On a passé en revue les trois niveaux d’habitat écologique : le prolo nature, les écolos bohème, et les bourgeois techno. Sociologiquement, on retrouve toujours ces trois classes. Il faut croire que c’est inscrit dans l’homme et que la société sans classes n’est pas pour demain. Et si ça correspondait à nos trois cerveaux ?
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