Je n’oublierai jamais
les cris déchirants
de cet enfant
amputé des deux jambes
Étendu au sol, attendant des soins tardifs.
Je n’oublierai jamais
cette mère
transportée sur une charrette brinquebalante
tirée par un âne rachitique
serrant la poupée de sa petite fille
vestige d’instants paisibles.
elle hurle le prénom de son enfant
le regard égaré, cherchant le dernier hôpital
où elle pourrait rendre son dernier souffle.
J’entends encore ses plaintes accompagnées
par la mélodie destructrice des bombes.
Je n’oublierai jamais
la silhouette qui filmait il y a cinq minutes,
à présent gisant inanimée par terre
ses enregistrements volatilisés
comme lui, disparu sur le sol de Gaza
un geste anodin, effaçant toute existence.
Je n’oublierai jamais
ce père
tenant la main de son enfant,
marchant devant des civils
avec un drapeau blanc levé vers le ciel,
recevant une balle d’un sniper israélien
dans la tête, sans savoir quel était son crime.
Je n’oublierai jamais
cette douleur
que les lâcheurs d’obus ignorent,
d’une maman devant le visage défiguré de son garçon
fuyant pour ne pas sombrer dans la folie.
Je n’oublierai jamais
ce corps étalé au sol, assailli par une horde de mouches
chaque vol stationnaire à chacune de ses respirations.
Je n’oublierai jamais
ce pied qui dépassait
de dessous
un pan de muraille
après une détonation.
Je n’oublierai jamais
ces débris humains
que les chiens
errants déchiquetaient
avec leurs crocs acérés
une aide inespérée
dans l’escamotage du carnage.
Je n’oublierai jamais
les vingt-deux membres
de la même famille rayés de l’état civil
par un missile signé Netanyahou.
Je n’oublierai jamais
l’absence du père Noël
cette année à Gaza
par manque d’enfants
le bruit assourdissant des bombardements
a remplacé le son de cloches de minuit.
Je n’oublierai jamais
la lâcheté des dirigeants arabes
cramponnés à leurs petits conforts de pacotille
laissant perpétrer le massacre des innocents sans lever
leur petit orteil ou faire semblant d’ouvrir les lèvres
par peur qu’on les entende.
Je n’oublierai jamais
la complicité des gouvernements occidentaux
Face à la barbarie infligée
aux Palestiniens.
Je n’oublierai jamais
La couverture médiatique
minimisant les atrocités
Commises contre les Gazaouis.
Je n’oublierai jamais
le courage de l’Afrique du Sud
héritière de Nelson Mandela
traduisant en justice
les bourreaux de Gaza.
Je n’oublierai jamais
ce jour où
on a enterré les droits de l’homme
de la femme
de l’enfant
à Gaza.
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Gaza : la martyre, l’égorgée, l’orpheline
Je suis la martyre, l’égorgée, l’orpheline,
La princesse d’Orient, à la dignité abolie,
Vers moi, tristes étoiles en file cheminent,
Églises ravagées, minarets démolis.
Dans la Nakba, ô toi qui m’as réconfortée,
Restitue-moi, Gaza, Al-Quds, la Cisjordanie,
Le muezzin, jadis apaisant se tait au cœur dévasté,
Des cris, des larmes, chants plaintifs en litanie.
Suis-je la lumière voilée, ou liberté annoncée ?
Dernier bastion d’une résistance tenace,
Où les rêves s’estompent, l’humanité s’efface.
Maintes fois délaissée, assiégée, menacée,
Cimetière d’enfants, des arbres défunts,
Écho d’un peuple en quête d’un avenir éteint.
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir