Les juifs sont un peuple-classe. À ce titre traversé par une contradiction interne. Les antissios donneurs de leçons ne font que figer dans une essentialité immuable le sionisme de droite et le sionisme de gauche, c’est-à-dire de vulgaires opinions, reflets de conditions objectives, nécessairement changeantes.
Cette contradiction a un nom : Israël. Cela est dit, et redit, clairement, mais d’une autre manière, dans Arabesques. Nous y distinguions l’Israël céleste et l’Israël terrestre, c’est-à-dire le « Vivre ensemble » et le « Tuer les autres », selon que l’urgence est au local ou au global.
Selon que l’Israel rayonne comme le soleil, où qu’il se contracte sous l’effet de la gravité terrestre.
Par temps « calme », la résultante des deux forces est à peu près nulle, mais bascule côté sio quand l’intérêt de l’état raciste l’emporte, ou côté antissio quand les intérêts globaux de l’impérialisme mondialiste l’emportent.
En temps de « révolutions », quand la marée populaire monte, la balance va côté antissio. C’est ainsi que dans les années 70 on vit les dirigeants mao-staliniens et trotskistes juifs prôner un antisionisme qui aujourd’hui passerait pour criminel.
Mais dès la contre-révolution des années 80, tout ce petit monde fit son Alya intérieure, son coming-out, et se retrouva dans les milieux néo-cons les plus extrêmes, comme le Cercle de l’Oratoire en fRANCE.
Nous avons sous les yeux l’exemple d’une organisation qui tente vainement de joindre les deux bouts, de contenir les deux forces contraires. Si une ombre d’esprit critique existait, une ombre de lucidité, si toute la politicaillerie, y compris dans la dissidence, n’était un bandeau sur les yeux on verrait l’apparente double nature de l’Union des Juifs Étudiant en France et de SOS racisme, qui en est le décalque au niveau du personnel.
Vous avez là une de ces associations juives de grande conscience morale. Fondatrice avec l’humaniste Pierre Bergé et le collectionneur de montres Julien Dray, du SOS lancé au racisme. Une assoce qui vous fit envoyer Ryssen pour un an en taule, d’un simple claquement de doigt. Qui vous renifle la plus infime odeur nauséabonde. Dans les prétoires ses affidés sont maîtres es-qualité antiraciste. La Robe s’incline si bas devant eux, qu’elle laisse voir ses dessous malpropres.
Leur vigilance devant les actes racistes en France est si grande, qu’ils vont même jusqu’à les créer lorsqu’ils n’apparaissent suffisamment à contre-jour, dans un souci purement didactique.
À l’époque pré-Charlie et pré-Bataclan, quand les services se faisaient encore les dents avec l’Affaire Mohamed Merah à Toulouse et Montauban, ils ont processionné dans les grandes villes d’ex-France avec une immense banderole :
« EN FRANCE ON TUE DES NOIRS DES JUIFS ET DES ARABES ».
Cependant que les dits Juifs et Arabes assassinés, le furent par un Arabe, Mohammed Merah, DCRI, djihadiste, si l’on se souvient bien. Quant au Noir, il fut seriné par un autre Noir, pour rester dans la logique raciale de cette bannière infâme. Le lendemain, dans un silence assourdissant, un silence de mort, la très pâle et très française Marion, 13 ans, était lardée de coup de couteaux par un Africain de 25 ans originaire d’Angola, motivé, qui sait, par cette pancarte d’incitation à la haine raciale à l’encontre des sous-chiens.
Il sera jugé irresponsable, le pauvre, et ce crime raciste sera un énième fait divers, comme Lola.
Eh bien, aujourd’hui, quand l’urgence est dans l’Israël géographique menacé de génocide par le Hamas, nos Étudiants Juifs se mobilisent pour l’État raciste, et vont même jusqu’à contre-manifester face aux indigènes woke voilé.e.s et racisé.e.s, devant Science-pot de chambre, rue Saint-Guillaume.
Ils n’ont pas trimballé une banderole proclamant « en Israël on tue des Juifs » mais seulement gueulé :
« Hamas Hamas terroriste
Libérez les zotages. »
Les wokeurs pour leur part, scandaient :
« Enfants de Gaza et de Palestine,
C’est l’humanité qu’on assassine. »
Le moins que l’on puisse dire c’est que si ça rime bien chez les racisé.e.s, ça ne rime plus du tout chez les antiracistes étudiants sionistes.
Cette contradiction interne, les antissios n’ont pas l’esprit de la voir, en tant que telle.
Les woke sont intéressés à ne pas la voir. Ils se veulent anti-impérialistes, alors ils sautent sur l’occase de pouvoir traiter le pouvoir impérialiste sioniste, de raciste et de nazi ! Ce qui les nimbe d’une radicalité révolutionnaire artificielle risible, lors même qu’ils restent idéologiquement homogènes aux valeurs correctes de l’impérialisme.
Quant à nos amis c’est plus grave, ils sont sincères et croient dans une guerre réelle, une guerre à mort sionisme/antisionisme.
Si demain les antissios pro-chinois arrivaient aux manettes, nos amis seraient tout étonnés de voir l’antisémitisme non plus puni d’emprisonnement mais de mort.
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