Vite, les ténèbres pour notre révolte !
• Un rappel de la persistance inexpugnable de la résistance opposée à la modernité depuis les quelques siècles où la modernité exerce ses ravages. • Deux voix de poètes, Allan Edgar Poe et Julius Evola, selon Constantin von Heffenheimer.
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Ils font partie de notre part la plus sombre, les écrivains des ténèbres qui, dans notre époque d’éclairement au néon-néant, – ‘Cauchemar climatisé’, disait le vieux Miller, – sont les plus ardents à célébrer la lumière. Ils vivent au milieu des ténèbres qu’est notre époque, qui existait déjà bien avant notre époque, – déjà du temps de Poe et du temps d’Evola.
Chez ces poètes des temps de ténèbres, chez tous ceux qui ont proclamé le vrai talent et forment une chaîne vertueuse, – par exemple, qui cite Edgar Alan Poe ne peut oublier de citer Charles Baudelaire, – on retrouve les mêmes réflexes qui sont des réflexes de la survie de l’esprit, que ceux qui nous animent aujourd’hui. Avec le déploiement contre les poètes des ténèbres tous les moyens mécanistes, matérialistes et de communication qu’a développés la modernité, cette formidable lutte qui dure depuis des siècles n’est jamais parvenu à vaincre leur résistance qui dispose de moyens dérisoires, souvent réduits à leurs plumes et à leur verbe. Cet échec permanent de la puissance moderniste à faire taire définitivement l’opposition des poètes constitue un miracle qui devrait donner à chacun le goût d’à son tour entrer en résistance, ne serait-ce que dans la mesure où cette situation implique combien elle se trouve, justement, du côté de la vérité, – illustration parfaite de lac vérité-de-situation,.
Il faut parfois s’étonner de lire et d’entendre les gémissements et les sarcasmes des vaincus-d’avance qui ne cessent d’annoncer l’effondrement des êtres de qualité et des vertus de liberté et de courage devant la puissance sans retenue de l’ouragan de la modernité. Il suffit pourtant d’observer qu’aujourd’hui, plus avancent les choses, plus se répandent le désordre et les incohérences, plus courent les bruits de l’effondrement, – quel qu’il soit et où qu’il nous mène, – plus se renforce l’acte d’accusation contre la modernité. Après tout, faites ce que vous voudrez de ces constats.
Voici quelques mots de la révolte des ténèbres, transmis par Constantin von Hoffmeister à partir de son site.
dde.org
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La révolte des ténèbres : Poe et Evola
Au cœur d’une époque où les rythmes mécaniques de l’horloge remplacent les cycles naturels de la vie, Julius Evola contemplait un monde drapé dans le manteau ténébreux du matérialisme. « C'était il y a bien des années, dans un royaume au bord de la mer », où l'homme vivait en harmonie avec des principes transcendants, un souvenir aujourd'hui perdu dans la nuit des temps, qui nous rappelle le chagrin d'Edgar Allan Poe dans ‘Annabel Lee’.
Evola a parlé d’un âge d’or, une époque comme les royaumes éthérés de Poe, où les hommes étaient des rois et des dieux, et non de simples ombres d’un « royaume au bord de la mer ». Cette époque, désormais un rêve dans le rêve, était régie par une hiérarchie spirituelle et un ordre sacré, contrastant fortement avec le monde moderne désenchanté.
Tout comme Poe s’aventurait souvent dans le macabre, explorant les profondeurs de la psyché humaine, Evola explorait la dégradation de l’homme moderne. « Les frontières qui séparent la vie de la mort sont au mieux obscures et vagues », écrit Poe dans ‘The Premature Burial’, évoquant la vision d'Evola d'une société où la frontière entre le sacré et le profane est floue, où la mort spirituelle imprègne le monde derrière l’apparence du progrès.
Le mépris d’Evola pour les idéaux égalitaires et démocratiques du monde moderne trouve un étrange compagnon dans les personnages souvent solitaires et aristocratiques de Poe, qui se tiennent à l’écart de leur société, tout comme l’homme traditionnel se tient à l’écart du monde moderne.
‘Le Masque de la Mort Rouge’ présente une métaphore vivante de la critique d’Evola de l’évasion et de l’hédonisme. Tout comme les fêtards de Poe cherchaient à se cacher de l’inévitable fléau, l’humanité moderne se drape dans les distractions, ignorant la décadence spirituelle qui la ronge au plus profond.
Enfin, à l’instar de ‘La Chute de la maison Usher’ de Poe, Evola a prédit une fin cataclysmique à ce monde moderne, un effondrement sous le poids de son propre matérialisme et de son vide spirituel. Pourtant, dans cette ruine, tel le phénix qui renaît de ses cendres, Evola entrevoit la possibilité d'une renaissance, d'un retour au monde traditionnel où, une fois de plus, les principes éternels régneraient en maîtres.
Constantin von Hoffmeister
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