La tendance consistant à attacher trop de sens à l’étiquette d’un objet ou d’une institution et à ne considérer qu’avec désinvolture sa valeur intrinsèque est caractéristique de notre époque et semble s’accentuer. C’est ce que j’appelle la labelomanie, c’est-à-dire le respect exagéré d’un nom à consonance scientifique — l’étiquette, l’école, le grade, le diplôme — avec un mépris surprenant pour la valeur sous-jacente. Tout autour de nous, nous voyons des gens courir après des formules fixes, des crédits, des notes, des rangs et des étiquettes parce qu’ils croient que ces marques distinctives sont nécessaires pour obtenir du prestige ou de la reconnaissance. Pour se faire accepter, les gens sont prêts à subir une formation et un conditionnement des plus impraticables et stylisés — sans parler des dépenses — dans des écoles et des institutions spéciales qui promeuvent certains labels, diplômes et façades sophistiquées.
— Joost Meerloo, The Rape of the Mind: The Psychology of Thought Control, Menticide, and Brainwashing (1956), trad. SD.
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