Parfois, il y a des livres qui brûlent les doigts. Cependant, leur température dépend de l’époque. C’est l’époque qui rend un livre chaud bouillant, tiède ou froid. On pourrait d’ailleurs classer les essais (et parfois les romans) en fonction de leur action calorigénique sur le moment et dans le temps. Et à ce propos, il n’est pas certain que le principe de l’entropie s’applique…
Par exemple, Bagatelles pour un massacre d’un certain Céline s’est arraché à sa sortie en 1937 et à sa ressortie dans les années 40. Ensuite, on ne sait trop pourquoi, il a été retiré de la vente, et c’est seulement dans les années 2020, soit 80 ans plus tard, que la question s’est posée d’une re-sortie, mais agrémentée de mille précautions, d’un contexte et d’avertissements aux jeunes, c’est dire la brûlure possible. Gallimard a finalement reculé, et ce sont les Canadiens qui s’en sont chargés.
Tous les livres ne dégagent pas autant de chaleur après un siècle : là, on est carrément dans le combustible radioactif, on en a pour 10 000 ans, ou alors 1 000, comme la durée du Reich ! Le coffret Faites-vous des amis ! est un ramasse-points Godwin, vous l’aurez deviné. C’est couillu d’éditer ce genre de bouquin, mais c’est l’honneur de l’éditeur.
Pas la peine de faire un autodafé, ces livres brûlent tout seuls
Le bouquin de Blanrue est une somme : l’auteur a relevé toutes les phrases antipathiques ayant trait aux juifs, d’hier à aujourd’hui. Alors évidemment, vu comme ça, quand on plonge le nez dedans, on peut avoir l’impression que AJAB, all jews are bastards, mais c’est l’effet de masse. On pourrait faire le même avec que des phrases vantant le génie juif, celui dont BHL se sent l’héritier, mais on sent quand même une captation d’héritage, dans son cas.
Il y a évidemment un génie juif, mais on peut le percevoir de deux façons : une bonne, et une mauvaise. La bonne, c’est le génie juif qui sauve le monde (à la Attali), ou plutôt le fait avancer (Jésus, Marx, Freud), et la mauvaise, c’est le génie juif qui ne sert que les juifs contre tous les autres hommes, les goyim. Ces deux tendances pouvant s’entrecroiser au gré de leurs intérêts respectifs !
Finalement, tout cela est très talmudique, rien n’est jamais figé dans le temps, tout peut être bon ou mauvais selon qu’on est juif, pas juif, pro-juif ou anti-juif.
Si le fascisme italien n’est pas antijuif en soi, il se pose contre la démocratie, pour un État fort adossé à la religion, contre la lutte des classes. Merde, on dirait le régime actuel de Tel-Aviv ! Vous voyez, on ne peut pas rejeter le fascisme comme ça. Il y a un bon fascisme et un mauvais fascisme : le mauvais est raciste, le bon scelle l’union charnelle entre un peuple et son guide, ou son berger.
On peut dire que Poutine et Xi sont des dirigeants (néo)fascistes, non parce qu’ils seraient féroces, fous ou agressifs, mais parce qu’ils prennent soin de leur peuple et défendent de nobles valeurs : la famille, le travail, et la patrie. Ben, comme Pétain ou de Gaulle… Des valeurs vitales que les démocraties occidentales ont aujourd’hui balourdées à la poubelle, générant violence, désorientation et dépression.
Les expériences du passé peuvent donc servir à recréer un fascisme 2.0 qui serait à la fois mi-démocratique mi-autoritaire. Vous allez nous dire, c’est Macron ! Oui, mais Macron est l’homme de la Banque, pas du peuple. Il faut que le dirigeant vienne un peu d’en bas, qu’il ne soit pas seulement choisi par le haut, par les forces occultes.
Les élites et leur rapport au peuple, c’est le grand problème d’aujourd’hui : de leur inadéquation découle toutes les souffrances des Français, qui ne sont pas mal dirigés, mais dirigés par le Mal. C’est-à-dire une entité qui ne tient pas compte de leurs souffrances, de leurs aspirations, et qui les traite comme des sous-hommes. Là on est dans le mauvais fascisme, voyez-vous, un fascisme de classe, où la classe remplace la race. Le mépris de Macron pour les gens de peu, tout le monde l’a vu, entendu, il a envie de nous emmerder, et il le fait très bien. On peut tout lui reprocher sauf son approche cash et son mépris du populo !
Les élites, ce sont les dignitaires de ce régime spécial qui étouffe la France. Elles sont politiques, bien sûr, et d’un niveau affligeant (Hidalgo, Larcher, Braun-Pivet), mais elles sont aussi culturelles, le culturel étant le moyen par lequel on entube le peuple deux fois, sous prétexte de le divertir ou de l’éduquer : les élites politiques lui vident les poches, les élites culturelles lui vident la tête !
Et le problème, c’est que les élites culturelles sont de plus en plus uniformes, elles pensent la même chose, disent la même chose, défendent le Système contre les gens, ce qui est suicidaire en période de crise aiguë, c’est-à-dire de coups portés par les élites aux peuple.
Les années 2000, celles de l’avènement du Net, cette communication horizontale sans filtre hiérarchique, sont celles des statues people qui tombent. Les faux représentants ne font plus recette.
De manière très curieuse, on arrive doucettement à une situation façon années 1920, avec un gros chaos social, des fractures impressionnantes dans le corps français, un rejet des élites, des soulèvements ici et là de catégories de population différentes, et un désir de pouvoir fort face à la piteuse démocratie en place, synonyme de corruption, d’insécurité et de mensonge, bref, ça sent le fascisme à plein nez.
Oui, mais lequel ? Fascisme de gauche ou fascisme de droite ? Y a-t-il un fascisme de droite et de gauche en même temps ? Un régime qui prenne le meilleur de la gauche et le meilleur de la droite ? Qui prendrait en compte les besoins sociaux des Français et qui défendrait les valeurs qui soudent le corps social ?
On a notre petite idée…
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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation