French.xinhuanet.com | Publié le 2021-08-25 à 20:16
GENEVE, 25 août (Xinhua) — Un haut diplomate chinois a estimé mardi que les laboratoires de Fort Detrick et de l’Université de Caroline du Nord aux Etats-Unis devaient faire l’objet d’une « enquête transparente avec un accès complet » dans le cadre de la recherche des origines du nouveau coronavirus.
Chen Xu, représentant permanent de la Chine auprès de l’Office des Nations unies à Genève, a indiqué dans une lettre au directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, que l’hypothèse d’une introduction du virus SRAS-CoV-2 dans la population humaine causée par une fuite de l’Institut de virologie de Wuhan était « extrêmement improbable ».
Voici le texte intégral du document officieux joint à sa lettre intitulé « Points douteux sur Fort Detrick (Institut de recherche médicale sur les maladies infectieuses de l’armée de Terre américaine) ».
Fort Detrick, qui abrite l’Institut de recherche médicale de l’armée de Terre américaine sur les maladies infectieuses (USAMRIID), est le centre des activités bio-militaires américaines et est connu pour ses pratiques illégales, non transparentes et dangereuses. La communauté internationale est sérieusement inquiète depuis longtemps des activités américaines à Fort Detrick, en particulier au sujet de l’USAMRIID, et il existe de nombreux points douteux quant à ses liens avec la COVID-19.
1. Fort Detrick a été dans l’histoire le cœur du programme américain d’armes biologiques et l’USAMRIID y était la principale entité de recherche. Fort Detrick a été connu comme le siège des expériences les plus sombres du gouvernement américain. Il reste le centre de développement pour les recherches américaines sur la guerre bactériologique, même après le renoncement des Etats-Unis à tous leurs programmes d’armes biologiques offensives en 1969 et la ratification de la Convention sur les armes biologiques en 1975.
2. Le laboratoire de niveau de biosécurité 4 (P4) de l’USAMRIID est le seul laboratoire P4 de l’armée américaine.
L’USAMRIID stocke presque tous les agents pathogènes mortels connus tels qu’Ebola, le bacille du charbon, la variole, la peste et les coronavirus, dont le SRAS. Plusieurs membres du personnel de l’USAMRIID ont mené des recherches sur le SRAS, le MERS et d’autres coronavirus. En 2003, après l’épidémie de SRAS, l’USAMRIID a travaillé avec l’équipe de Ralph Baric de l’Université de Caroline du Nord (UNC) et a développé un nouveau système de génétique inverse pour la manipulation d’un ADN complémentaire (ADNc) complet du SRAS-CoV et les résultats pertinents ont été publiés dans un article en 2003. Selon cet article, dans les deux mois suivant l’obtention de l’ARN du virus du SRAS, l’ADNc complet du virus a été synthétisé avec succès. Cela montre que dès 2003, ces instituts disposaient déjà des capacités avancées pour synthétiser et modifier les coronavirus liés au SRAS. En 2007, l’USAMRIID a publié un article dans la revue Journal of Virology sur l’utilisation du virus Ebola dans des tests sur des macaques rhésus. Les souches virales utilisées dans les expériences ont été obtenues par des techniques de génétique inverse, pour éliminer spécifiquement le site de clivage de la furine, afin de comparer les changements de virulence des virus. Il convient de noter que le site de clivage de la furine est considéré comme l’une des raisons qui rendent le SRAS-CoV-2 très virulent. En 2018, l’USAMRIID a mené des tests sur des singes vervets. Ils ont été infectés expérimentalement par le MERS-CoV pour aider à étudier la pathogenèse virale et développer des vaccins. Après l’apparition de la COVID-19, l’USAMRIID et l’Institut de recherche de l’armée de Terre Walter Reed (WRAIR), un établissement affilié au Commandement de la recherche et du développement médical de l’armée de Terre américaine, ont co-développé un vaccin contre le SRAS-CoV-2.
3. De nombreux incidents de biosécurité se sont produits à l’USAMRIID.
En 2001, une attaque au bacille charbon aux Etats-Unis a tué cinq personnes et le suspects était un ancien employé de l’USAMRIID. En 2009, des responsables américains ont découvert lors d’inspections que plusieurs agents pathogènes étudiés à l’institut ne figuraient pas dans la base de données du laboratoire et ont suspendu certaines études du laboratoire.
En mai 2014, la société Waverley View Investors a poursuivi l’armée de Terre américaine pour des manquements dans l’élimination des déchets toxiques de Fort Detrick, lesquels ont entraîné dans la région des niveaux de trichloréthylène 42 fois plus élevés que les normes fédérales.
En février 2015, 106 familles et individus du comté de Frederic dans le Maryland ont intenté une action collective contre Fort Detrick pour les préjudices et les décès causés par l’exposition à des matières dangereuses provenant de Fort Detrick et ont demandé 750 millions de dollars de compensation. Toutefois, le gouvernement et l’armée de Terre des Etats-Unis ont toujours nié tout acte répréhensible.
En juin 2019, lors d’inspections du laboratoire USAMRIID par le CDC (Centre de contrôle et de prévention des maladies), de graves irrégularités ont été décelées. Le CDC a alors fermé le laboratoire et arrêté toutes les études en juillet 2019. Le rapport du CDC énumère sept violations :
a. L’USAMRIID ne garantit pas systématiquement la mise en œuvre des procédures de biosécurité et de confinement. Plus précisément, le fait que du personnel de laboratoire laisse la porte ouverte pendant l’enlèvement de grandes quantités de déchets biologiques dangereux augmente considérablement le risque de fuite d’agents pathogènes et de pollution de l’environnement.
b. Une personne est entrée partiellement à plusieurs reprises dans une pièce sans protection respiratoire nécessaire au moment où d’autres dans cette pièce effectuaient une procédure sur un primate non humain sur une table de nécropsie, entraînant une exposition professionnelle des voies respiratoires à des aérosols d’agents sélectionnés.
c. Le laboratoire n’a pas veillé à ce que la formation du personnel soit correctement vérifiée en matière de toxines et d’agents spécifiques, ce qui l’a empêché d’évaluer si le personnel de laboratoire comprenait et maîtrisait les compétences nécessaires.
d. Des personnels de laboratoire n’ont pas porté de gants pour éliminer des déchets biologiques dangereux.
e. Le laboratoire n’a pas réussi à empêcher un accès non autorisé aux déchets de laboratoire. Les équipements de protection individuelle (EPI) contaminés étaient entreposés dans une zone spécifique, mais cette zone n’était pas restreinte aux personnes disposant d’une autorisation d’accès.
f. Le personnel de laboratoire n’a pas maintenu un inventaire précis ou à jour pour une toxine.
g. Un bâtiment du laboratoire et ses installations intérieures n’ont pas de surface étanche pour faciliter le nettoyage et la décontamination. Des fissures ont été découvertes dans un boîtier de raccordement, dans le plafond et au-dessus d’une armoire de biosécurité.
Le laboratoire a repris ses activités en novembre 2019, mais on n’a pas rendu public ce qui avait été fait pour corriger ces violations.
4. Après la fermeture du laboratoire, des maladies respiratoires se sont produites subitement dans les communautés voisines.
En juillet 2019, 54 personnes à Greenspring, en Virginie, ont présenté des symptômes respiratoires, dont une toux et une pneumonie. Cette communauté n’est qu’à une heure de route de Fort Detrick. Selon un responsable de la santé de l’Etat de Virginie, le nombre de cas signalés dans la région a augmenté de près de 50% à l’été 2019.
En juillet 2019, une mystérieuse épidémie de pneumonie associée à l’utilisation de cigarettes électroniques a été signalée dans l’Etat du Wisconsin. Les symptômes étaient les suivants : essoufflement, fièvre, toux, vomissements, diarrhée, maux de tête, étourdissements et douleurs thoraciques. A partir de là, une épidémie sans précédent de maladie pulmonaire s’est propagée à travers le pays. Au 17 décembre 2019, plus de 2.500 hospitalisations étaient signalées dans 50 Etats. Des experts pensent que ce type de maladie pourrait représenter un ou plusieurs nouveaux syndromes cliniques et que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour en déterminer la cause.
La grippe de 2019 aux Etats-Unis pourrait avoir chevauché la COVID-19. Selon les statistiques du CDC, il y a eu entre 39 à 56 millions de cas de grippe entre octobre 2019 et avril 2020, entraînant 24.000 à 62.000 décès. Compte tenu des symptômes similaires, les patients COVID-19 auraient pu être diagnostiqués à tort comme des patients atteints de grippe. Pour déterminer si de tels cas ont existé, en particulier pendant et avant octobre 2019, une enquête rétrospective à l’échelle nationale doit être effectuée aux Etats-Unis.
En mars 2020, une pétition a été adressée au site dédié de la Maison Blanche, demandant au gouvernement américain de dévoiler les informations relatives à Fort Detrick, notamment la raison pour laquelle le laboratoire de l’USAMRIID a été fermé en 2019 et si cela avait quelque chose à avoir avec la COVID-19. Le gouvernement américain n’a pas réagi et le site web de la pétition a été mis hors ligne. Fin
Source : French news.cn
Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme