Anne Hidalgo : « Pourquoi je quitte Twitter »

Anne Hidalgo : « Pourquoi je quitte Twitter »

Le maire de Paris, Anne Hidalgo, dans une tribune généreusement accordée – au vu de son poids politique et intellectuel réel – par Le Monde, explique pourquoi elle quitte le réseau social d’Elon Musk.

 

Dans ce texte, Hidalgo se place du côté de la démocratie et de sa défense, mais d’un autre côté, comme elle en subit les conséquences naturelles – critiques, ironie –, elle refuse le mode démocratique de la liberté d’expression, celui des échanges et du débat.

Il faut dire qu’affronter les Français ou les Parisiens en débat loyal quand on a un bilan aussi catastrophique, ça revient à monter sur le ring avec les mains attachées dans le dos : que des coups à prendre.

Si nous ne pouvons défendre les insultes politiques (« vilaine socialiste ») ou les injures à caractère privé (« vilaine femme »), nous ne pouvons pas non plus accepter que le maire de la première ville de France jette le bébé avec l’eau du bain, c’est-à-dire les critiques fondées avec le fond de discussion toujours un peu rock and roll du réseau social. On se doit d’accepter les critiques, de les affronter, c’est quand même le job du responsable politique, sinon c’est un irresponsable politique.

D’ailleurs, au Conseil de Paris, on voit comment Hidalgo, avec sa morgue habituelle, rejette toute critique : elle est l’image du déni de démocratie permanent. Il ne manque plus qu’elle tire les cheveux de Rachida.

Quand on est adulte, on fait la part des choses. Si aucun maire n’a été autant attaqué qu’elle, c’est parce qu’aucun maire n’a fait autant de mal à sa ville. La politique de cette socialiste nouveau genre – sociétale et multiminoritaire, à l’image du multiculturel – est un échec à quasiment tous les niveaux : urbanistique, social, esthétique, sécuritaire, fiscal. On ne compte plus les initiatives grotesques de la mairie depuis qu’elle est élue.

 

Quand on fait de la merde, on reçoit de la merde en retour. La moindre faute ou faiblesse se paye cash, en politique. Personne ne déteste Anne hidalgo (qu’on ne connaît pas dans l’intimité), beaucoup détestent sa politique, nuance.

L’idéologie du maire n’a pas résisté face au mur du réel que le RS lui a renvoyé, c’est aussi simple que ça. On peut fermer les yeux, on peut nier le réel, mais ça ne se termine jamais bien. Le départ d’Anne Hidalgo de Twitter signifie une chose, et une chose pas très démocratique : je ne veux plus être critiquée pour ma politique. Soit !

Elle qui a tout fait pour opposer les Parisiens entre eux (et les Français par extension) en fondant sa politique sur des minorités actives, voire, agressives, en appelle à l’union et à la fraternité. Faire de sa politique le fer de lance du clientélisme homosexuel, climatique (?) et féministe, ne peut arithmétiquement générer de popularité.

Le rejet dont elle est victime est l’exacte réponse à sa politique de coups portés à la majorité des gens. Et nous n’entrerons même pas ici dans la politique financière de la ville, qui est une faillite à elle toute seule, sauf pour la minorité au pouvoir.

 

En jouant les offusquées et en quittant la scène, Hidalgo espère récupérer le prestige symbolique de la victime. C’est raté. Elle part comme une femme immature, vexée d’avoir été ramenée à sa réalité, à savoir 1,75 % des électeurs lors de la dernière présidentielle, soit le score le plus bas de l’histoire du PS. Même le simplet Hamon, avec son programme fantaisiste, avait engrangé 6 % des voix. Sexisme ou sanction ?

Ce départ théâtral outragé, qui sert à dissimuler un camouflet géant, constitue une auto-élimination politique dans la logique de la disparition d’un PS minoritariste. Hidalgo devrait prendre exemple sur Jospin en 2002, prendre acte de son inutilité et quitter la vie politique. Pour aller prendre sa retraite à Tahiti, par exemple.

Avec l’argent des Parisiens.

 

La pleurniche de l’Âne de Paris

J’ai pris la décision de quitter Twitter.

Loin d’être l’outil révolutionnaire qui, au départ, permettait un accès à l’information au plus grand nombre, Twitter est devenu ces dernières années l’arme de destruction massive de nos démocraties.

Manipulation, désinformation, amplification des pulsions de haine, harcèlement organisé, antisémitisme et racisme avéré, meutes attaquant les scientifiques, les climatologues, les femmes, les écologistes, les progressistes et toutes celles et tous ceux de bonne volonté qui souhaitent un débat politique serein et apaisé dans un monde de plus en plus complexe : la liste des dérives est infinie.

Sans oublier les ingérences étrangères quotidiennes qui interférent dans les processus électoraux et portent atteinte à l’image et à la souveraineté de nos démocraties en voulant les déstabiliser.

Aujourd’hui, les polémiques, les rumeurs et les manipulations grossières dictent le débat public, propulsées par l’algorithme de Twitter, où seul compte le nombre de « Like ». Qu’importent les faits.

Cette plateforme et son propriétaire agissent délibérément pour exacerber les tensions et les conflits.

Ils entravent en outre délibérément les informations nécessaires à l’avènement de la transformation écologique et énergétique radicale dont nous avons besoin, au profit de discours climato-sceptiques, promus par les intérêts des énergies fossiles et de la prédation sans limite de la planète. Nous pouvons continuer sans cesse de démentir, de déminer et d’expliquer, mais le bruit engendré par une fausse nouvelle sera toujours largement supérieur à l’écho d’une vérité étayée.

Ne nous trompons pas. Il s’agit d’un projet politique très clair qui veut se passer de la démocratie et de ses valeurs pour de puissants intérêts privés.

Le dernier rapport de transparence sur le contrôle des contenus, publié par Twitter lui-même, classe la France comme détentrice de la palme d’or des propos violents et illicites en Europe.

Ce média est devenu un vaste égout mondial et nous devrions continuer de nous y précipiter ?

On le voit tous les jours : Twitter empêche le débat, la recherche de la vérité, le dialogue serein et constructif nécessaires entre les êtres humains. Avec ces milliers de comptes anonymes et ces fermes à trolls, ce qui se passe sur Twitter n’est pas la vie démocratique mais son exact opposé.

Je refuse de cautionner ce dessein funeste.

Je crois profondément à la démocratie, toujours à parfaire.

Je crois à la discussion, dans les temps difficiles que nous traversons.

Ne nous laissons pas intimider par des déstabilisations abjectes.

Ne laissons pas les « ingénieurs du chaos » prendre nos destins en main.

Ne laissons pas nos démocraties se déliter tous les jours sur nos écrans.

En mars 2009, j’ai été l’une des premières femmes politiques françaises à rejoindre ce réseau, comptant aujourd’hui une communauté de plus d’1 500 000 abonnés à travers le monde.

Pour rester fidèle à mes convictions et à mon engagement, je quitte aujourd’hui Twitter.

Je resterai sur d’autres réseaux sociaux où existe encore l’échange respectueux : http://linktr.ee/anne_hidalgo

Plus que jamais il faut continuer à faire vivre la démocratie réelle, celle des conseils municipaux, des assemblées citoyennes, des votations, des conférences, des rencontres. Autant de lieux physiques à hauteur de regard, où l’on se voit, où l’on se dispute, où on construit ensemble et où tout simplement on vit ensemble.

Quand tout s’assombrit, il faut se tourner vers la lumière et ces grands esprits qui, à certains moments de notre histoire, nous ont montré le chemin. « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots », nous disait Martin Luther King au début des années 1960.

Faisons-nous confiance et sachons retrouver le chemin de la démocratie, de la paix et de la fraternité, nous en avons le pouvoir.

 

L’appel à la noyade des Parisiens

« C’est plus la même ville, quand on peut nager dans son fleuve, c’est une ville totalement différente »

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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation

À propos de l'auteur Égalité et Réconciliation

« Association trans-courants gauche du travail et droite des valeurs, contre la gauche bobo-libertaire et la droite libérale. »Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007 par Alain Soral. Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

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