L’échec des relations publiques israéliennes
En observant les événements en Palestine/Israël depuis près de deux mois maintenant du haut de mon propre clocher en Russie, il y a une particularité que je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer : les Juifs d’Israël, et pas mal de Juifs d’ailleurs, semblent tout à fait incapables de comprendre certains principes de base des relations publiques. Les stagiaires les apprennent dès leur premier jour.
1. Les Israéliens voudraient que le monde entier ait pitié d’eux et compatisse avec eux après les attaques du Hamas du 7 octobre, tout en voulant forcer le monde à ne pas se sentir indigné par le meurtre de milliers de civils palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, y compris des milliers de femmes et d’enfants. La pitié et l’indignation sont incompatibles, comme l’amour et la haine, d’un point de vue purement physiologique, en termes de chimie du cerveau. Une campagne de relations publiques qui suscite simultanément la pitié et l’indignation est vouée à l’échec dès le départ.
Les personnes qui souhaitent creuser un peu plus s’apercevront que ce que le Hamas a fait avec son attaque du 7 octobre était en fait très intelligent. Auparavant, les dirigeants des nations arabes étaient prêts à faire une croix sur les Palestiniens et à faire la paix avec Israël pour gagner de l’argent sale ; c’est désormais politiquement impossible pour eux. Auparavant, l’armée israélienne semblait invincible ; aujourd’hui, après avoir d’abord dormi pendant l’attaque, puis avoir réagi de manière excessive et tué beaucoup de leurs propres civils, puis avoir piétiné sans résultat à Gaza pendant près de deux mois, tout en enregistrant d’énormes pertes en blindés et en personnel, Tsahal semble plutôt morose et pâle. Oh, et Netanyahou semble être sur le point de partir, et peut-être d’aller en prison, ce qui, du point de vue palestinien, n’est pas très important (un Premier ministre israélien en vaut un autre, puisqu’ils sont tous sionistes), mais c’est toujours agréable à avoir. Netanyahou, grand opportuniste mais pas très malin, a promis de « détruire le Hamas ». Mais peut-on détruire le Hamas ? Il s’agit d’un mouvement de libération nationale ; en tant que tel, il peut être réprimé, mais le détruire reviendrait à tuer tous les Palestiniens, c’est-à-dire à commettre un génocide. Et quel en sera l’impact sur les relations publiques d’Israël ?
Le 29 Novembre 2023, Club Orlov – Traduction du ‘Sakerfrancophone’
Note du Saker Francophone
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