C’est vrai que la détox est associée, presse féminine oblige, aux femmes, aux urbaines, aux bobos, aux post-soixante-huitardes qui veulent prendre soin de leur corps selon les principes à la mode, et la détox, c’est à la mode.
La détox, c’est un peu la culpabilité de l’Occidental(e) qui bouffe mal, qui le sait, et qui se rattrape aux branches en dernière minute. Qui n’a pas vu, le dimanche matin, des adultes un peu déglingués courir (mal) pour essayer d’éliminer les toxines accumulées dans la semaine ? En apéros, viandes rouges, grignotages, pics de stress…
La détox, ça consiste à aider son corps à éliminer les toxines. La cure a donc pour but d’éliminer par les reins et par le foie tout ce qui obstrue l’organisme et qui piège de l’énergie. Normalement, après une bonne détox, on se sent plus léger, plus frais, moins empoisonné, la peau et le moral s’en ressentent. Oui mais voilà, quelle cure choisir ?
Il y a aujourd’hui pléthore de spécialistes autoproclamés (qui faisaient 6 mois avant du marketing chez Procter & Gamble) qui ont sauté sur le marché du feel good et qui recrutent dans leur carnet d’adresses des ignorant(e)s solvables qui sont prêt(e)s à tout gober pour perdre 1 kilo. On pense à ces stages détox à 600 balles le week-end où tu marches et tu bois du bouillon, générant des marges juteuses pour les organisateurs.
L’Occidental sururbanisé (qui ne marche plus sur la terre ferme) a besoin qu’on le prenne par la main pour faire des choses simples, comme marcher, maigrir, ou moins mal bouffer.
En réalité, la détox c’est un truc assez scientifique, qui peut se faire tout seul, sans rien, avec de la volonté (la diète, et y en a 36 sortes), ou à l’aide de produits bien choisis, qui ont tous un impact précis et qui ne se cannibalisent pas entre eux. On pense au jus de pamplemousse à l’huile d’olive arrosé de sel d’Epsom, la méthode terrible qui vous nettoie la vésicule en 5 jours chrono, avec explosion de cailloux verdâtres en fin de match. Efficace pour les adeptes de la table à l’ancienne, genre plats en sauce et grands crus du matin au soir.
Sans aller aussi loin, quels sont les produits abordables qui permettent une détox non violente ?
L’argile : ça vous nettoie les intestins sans bousiller la flore intestinale. L’argile est connue depuis Pétaouchnok pour contrer pas mal de poisons dans le bide. Nos ancêtres en bouffaient déjà. À l’extérieur du corps, l’argile (verte et superfine) sert à cicatriser ou à faire de la sculpture, pour ceux qui ont la main terreuse. Ça se boit dans un verre d’eau qui a infusé toute la nuit (éviter le coca ou le picrate) et la cure ne doit pas dépasser 3 semaines. La liste des bienfaits de l’argile dans l’organisme est telle qu’on préfère mettre un lien.
Il y a ensuite les tisanes. Maintenant toutes les herboristeries en vendent, déjà mélangées, déjà prêtes, et pas forcément très fraîches : si vous ne faites pas pousser chez vous les bonnes plantes, on vous conseille d’en acheter chez des paysans, au marché, les herbes aromatiques ça peut se trouver au black. Sinon, le truc efficace qui draine bien, ce sont les potions à l’artichaud ou au radis noir. Le radis noir c’est dégueulasse à bouffer, mais hyper-efficace sur le foie. On évitera les thés minceur à la con, c’est plus pour les dames à petits gâteaux, sauf si le thé vert est mélangé avec de la chicorée, de l’hibiscus, des trucs qui ont un sens, pas seulement un arôme sympa. On n’oublie pas le jus de bouleau, très apprécié des femmes, qui détoxifie et reminéralise les reins.
On n’est pas contre les produits mélangés, il y en a de très bons (et très chers) dans les maisons sérieuses, mais là, on reste dans le naturel, le brut. Le jus de citron pressé, chaque matin, à jeun évidemment, c’est un excellent nettoyeur pour le foie, ainsi que l’huile d’olive, ou un mélange de 4 ou 5 huiles, toujours à jeun. D’ailleurs, les jours où vous faites une grande bouffe, toujours prendre deux grandes cuillères d’huile d’olive, bien trash, le matin. Ça va racler la gorge comme du piment (si l’huile est de qualité), et ça va déclencher une décharge de bile, un tapissage de l’estomac qui permettra de mieux désintégrer graisses, alcools et compagnie.
Dans le brut, et ça les mamans connaissent, c’est carrément un remède de grand-mère, on a le charbon. Ça paraît con mais il ne s’agit pas de bouffer des galets de charbon du charbonnier, ce métier disparu. On parle de charbon végétal, qui est bénéfique pour la peau et la digestion. Ce n’est donc pas le charbon d’Alekseï Stakhanov, mais celui qui est extrait de déchets végétaux ou d’écorces de fruits (coco), et qui se boit dilué dans un verre d’eau.
Le charbon est l’arme numéro un contre les ballonnements. En soirée, par exemple, surtout de Nouvel An, les femmes qui se laissent aller à picoler peuvent ainsi éviter de péter (un accident contre-séductif). Faut savoir aussi que le charbon végétal entre dans la composition des crèmes apaisantes pour la peau. Mais là, on sort de la détox.
N’oubliez pas que le jeûne est une méthode (entre autres) de détox qui demande un minimum de connaissance de son corps et de ses limites. Chacun ayant un terrain différent, les uns choisiront la diète de 18 heures (en gros, pas bouffer le soir ou le matin), d’autres de 3 jours, d’autres encore un jour complet par semaine, par exemple le jeudi, le jour de la Vierge.
Tous les produits ou méthodes détox ne vont pas à tout le monde, ça dépend du dosage, de l’état général, de la saison. On pourrait en parler des heures ! Pour aller vite, on dirait qu’il y a une détox par personne, et à chacun de la trouver, à partir des ingrédients de base.
Pour finir, on rappellera les fondamentaux qui accompagnent une bonne détox : boire de la flotte (si possible filtrée), manger des fruits et des légumes (de saison), faire de l’exercice, c’est bateau mais ça améliore le métabolisme. On sait que dans notre monde complexe et stressant, on ne peut pas toujours se nourrir de manière équilibrée, donc on a besoin de remontants ou de béquilles, si possibles naturels. Ces compléments entre l’aliment et le médicament (alicaments) sont alors les bienvenus pour conserver sa santé, c’est-à-dire son immunité. Et l’on sait depuis le covidisme que c’est notre bien le plus précieux.
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