Lettre ouverte à Dominique de Villepin pour la libération de Carlos — Par le Comité de soutien à Ilich Ramirez Sanchez dit « Carlos »

Lettre ouverte à Dominique de Villepin pour la libération de Carlos — Par le Comité de soutien à Ilich Ramirez Sanchez dit « Carlos »

Nous faisons partie des nombreux Français qui vous savent gré d’avoir repris un rôle politique à la hauteur de la résistance pleine de panache que vous aviez menée à la tête de la diplomatie française, face à la fureur destructrice de l’État US-raélien ciblant l’Irak en 2003 sous des prétextes aussi fallacieux que criminels.

Oui, vous aviez compris avant d’autres que la guerre pour anéantir l’Irak était criminelle, criminelle envers la population irakienne et criminelle envers la conscience des peuples occidentaux, embringués de force dans cette sale besogne pour réduire à néant chacun des peuples déplaisant à l’hégémonie israélienne, simultanément avec l’Afghanistan, en attendant la destruction de la Libye (menée à bien en 2012), de la Syrie et de l’Iran, que l’axe de la Résistance a su bloquer efficacement, et d’autres pays, désormais bien conscients qu’ils sont promis à la destruction à leur tour s’ils ne se battent pas sans attendre pour leur souveraineté, comme les Palestiniens et avec eux.

C’est à votre talent de médiateur lucide et courageux que nous faisons appel aujourd’hui. C’est le moment de se souvenir que la France, comme Israël, détient au mépris des lois du droit humanitaire des prisonniers politiques, simplement pour complaire à ceux qui veulent vider la Palestine de ses habitants, et éradiquer jusqu’au souvenir des Palestiniens dans le monde.

À l’instar de Marwan Barghouti en Israël (dirigeant palestinien et combattant pour une paix juste, condamné à perpétuité et incarcéré depuis 2002), nous pensons particulièrement au citoyen vénézuélo-palestinien Ilich Ramirez Sanchez dit « Carlos », détenu à la maison centrale de Poissy (78303), depuis son enlèvement illégal au Soudan en 1994.

A l’heure où l’accord de trêve passé entre Israël et le Hamas ou, plus précisément, l’autorité palestinienne composite sur le ghetto appelé Bande de Gaza, a débouché -ce dont nous nous félicitons avec tous les habitants de la Terre sainte- sur un échange de prisonniers, il est permis de s’interroger sur le sort des combattants de la cause palestinienne détenus actuellement en dehors de la Palestine occupée, et notamment de l’un des plus renommés d’entre eux : Ilich Ramirez Sanchez, dit « Carlos ». Pilier de la résistance palestinienne armée entre les années 1970 et 1990, militant indomptable, qui n’a jamais été renié par le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), il est incarcéré depuis maintenant 29 ans en France, patrie des droits humains, ce qui fait de lui l’un des plus vieux prisonniers politiques du monde.

Sur les 300 prisonniers palestiniens susceptibles d’être libérés figurant sur la liste fournie par les autorités israéliennes, 17 sont des membres du FPLP, l’organisation laïque pour laquelle « Carlos » a mené, durant « les années de plomb », outre la mise en œuvre de talents militaires, une guerre politique contre l’entité sioniste, pour une paix juste et durable en Palestine.*

Le président Sarkozy avait entrepris des démarches pour son rapatriement au Venezuela, dans un souci d’apaisement des tensions pour son projet d’alliance euro-méditerranéenne et de rapprochement avec les pays désormais rassemblés dans les BRICS, organisation héritière des pays non-alignés, née en 1955 et montée en puissance à partir des années 1970. Le président Hollande avait été contraint de reporter le traitement de ce dossier par les attentats de 2015.

Vous-même, élevé au Venezuela, bon connaisseur des peuples latino-américains, africains et moyen-orientaux, êtes le mieux placé pour négocier la libération d’un des combattants les plus emblématiques pour le respect des traités internationaux scellés par l’ONU, qu’Israël est le seul pays au monde à avoir systématiquement bafoués depuis le plan de partage voté par l’ONU le 29 novembre 1947, en revendiquant l’assassinat, dès février 1948, du comte Folke Bernadotte, émissaire de l’ONU, puis en mettant en place la Nakba, l’expulsion massive de la population palestinienne en 1948, cela même que l’USraël tente d’accélérer monstrueusement en vidant la Bande de Gaza de ses 2 millions d’habitants, un projet officialisé par les tractations de Netanyahou pour obliger le gouvernement français à accueillir quelques centaines de milliers de Palestiniens sur le sol français.

Par ailleurs, la diplomatie française et les parlementaires français se sont mobilisés récemment pour l’opération de propagande pro-sioniste intitulée « Un otage, un parlementaire ». Nul doute que la France abrite de nombreux Israéliens qui agissent à des niveaux de responsabilité divers, et des agents français au service du même pays étranger, pour des intérêts qui ne sont nullement ceux de la France. D’autre part, il y a de nombreux « franco-israéliens » qui se sont installés en Israël sous prétexte qu’ils étaient maltraités en France, mais qui maintenant exigent d’être traités comme des victimes françaises aussi malheureuses qu’innocentes. Ceux qui sont otages de la résistance palestinienne en ce moment espèrent vivement pouvoir être échangés contre des prisonniers de Tsahal, quoi de plus naturel.

Mais la trêve a pris fin, et tout le monde sait désormais qu’il y aura d’autres prises d’otages, et pas seulement sur le territoire de Terre sainte. Déjà de nombreux militaires israéliens ne peuvent quitter le territoire qu’ils occupent, car ils figurent sur les listes de terroristes recherchés par Interpol.

Nous vous demandons d’intercéder afin que le prisonnier Ilich Ramirez Sanchez « Carlos » soit reconnu comme un combattant palestinien en France, un résistant dont nous soulignons la conduite irréprochable depuis son enlèvement illégal au Soudan en 1994.

Oui, il existe des parlementaires et d’autres représentants du peuple français qui sont réellement soucieux d’apaisement et d’évitement de la guerre civile que souhaitent certains extrémistes, dont les pires tenants du chaos social, comme seul terreau leur permettant de prospérer, autour d’Emmanuel Macron. C’est à nos représentants honnêtes que nous nous adressons, à travers votre exemple et votre autorité. Ils seraient bien inspirés, s’ils veulent réellement contribuer à la libération de ressortissants français pris en otage en Palestine occupée, d’utiliser comme monnaie d’échange Ilich Ramirez Sanchez dit « Carlos », ce prisonnier politique bien encombrant dont la captivité en France, la prétendue patrie des droits de l’homme, s’éternise honteusement.

Vous connaissez l’ampleur du soutien populaire des Français, toutes origines confondues, à la juste cause du peuple palestinien pour recouvrer ses droits sur sa terre ancestrale. Nous rendons publique cette lettre afin de vous donner à vous, Dominique de Villepin, le soutien dont vous avez besoin pour imposer un peu plus de raison, de sens des intérêts véritables de la France, de justice et d’humanité, à partir de votre rôle éminent au Qatar, le pays où vous résidez et exercez déjà un rôle de médiateur indispensable.

*La Palestine, Netanyahou avoue vouloir la rayer de la carte, à la suite des terroristes fondateurs de l’entité sioniste Ben Gourion, Mosché Dayan, Golda Meir, Ariel Sharon et les chefs du Mossad, du Shin Beth, de Tsahal, ainsi que des dirigeants, tous juifs originaires d’Europe centrale et sionistes depuis l’origine, de la CIA et des think tanks qui cernent l’exécutif EU, en particulier dans l’équipe des néo-conservateurs straussiens, aux manettes aux Etats-Unis, mais pas seulement.

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« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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