Il est intéressant de noter que le chanteur de NTM a été pris esthétiquement en charge à la fin des années 80 par un mannequin et attaché de presse de chez Gaultier, Franck Chevalier, qui est devenu le relookeur puis le manager du jeune Antillais et du groupe.
Chevalier l’introduit dans le monde de la mode (en 1993, Joey est pris en charge par le photographe et réalisateur Stéphane Sednaoui, « l’Égyptien » cousin d’Elisa, une actrice et mannequin au profil très particulier), mais de la mode 90’s, celle du hip hop, de la street culture.
On est donc encore chez Jack Lang, culturellement parlant, l’homme qui voulait démocratiser et « rajeunir » la culture, ce qui explique peut-être que JoeyStarr arbore, sur scène, un pyjama et un tee-shirt informes (voir à 4’52 dans le portrait de GQ). À quand le chanteur-acteur en costume trois pièces ?
« Aujourd’hui chuis “no logo” mais à l’époque on était, voilà. Eh bien j’ai la sensation que tout ceci est assorti. On a ce tee-shirt qui pour moi sont mes couleurs… Et bon ben, t’assortis autour, quoi. Ça c’est mon premier Zénith ou un truc dans l’genre, là j’ai l’impression d’être au top de mon “game”, là, tu vois. »
Dans Nuit blanche, Joey, pour son second rôle, porte blouson de cuir et tee-shirt noirs. Dans le cinéma, les habilleuses choisissent les fringues selon les rôles, parfois de manière caricaturale : un petit voyou est en blouson de cuir, un grand en costard.
Dans Polisse, dont l’extrait figure au début de l’interview par Télérama, Joey est en pull informe, mais il incarne un flic (une punition pour le petit voyou qu’il était ?).
Dans les années 50-60, les acteurs français devaient se tenir, à l’écran et hors écran : ils étaient aussi porteurs de l’image de la France à l’étranger, car le cinéma français était réputé. Il ne fallait donc pas commettre de faute de goût !
C’est après Mai 68 que le chic a basculé. Sur ce cliché de la fin des années 60, on voit le passage de bâton du chic français au « chic » anglo-saxon. Il faut croire que le chic français fonctionne…
Nous finirons cette petite revue de mode, qui en appellera d’autres, avec un clip du magazine culturel Télérama, puisqu’ils sont cités dans notre article (autrement on sait pas où on aurait collé cette vidéo suicidaire). On peut le voir, la rédac de Téléramort descend direct de Mai 68.
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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation