Chers ministres Justin Trudeau, Mélanie Joly et Pascale St-Onge,
Depuis notre lettre du 18 octobre vous priant de partager le cessez-le-feu sur Gaza appelé par les Religions pour la Paix, les Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient et les Voix juives indépendantes (Montréal), ont succédé les engagements de syndicats, de membres de la société civile, de Québec Solidaire et d’une cinquantaine de députés du Parti Libéral, du Parti Vert, du Bloc ainsi que du NPD – avec la pétition parlementaire d’Alexandre Boulerice recueillant près d’un quart de million de signatures, et, auparavant, la résolution du 16 octobre, Ceasefire Now, de vingt-six représentants démocrates américains tels Cori Bush, Rashida Tlaib (palestinienne d’origine), André Carson, Summer Lee et Delia Ramirez, pour envoyer de l’aide humanitaire et lever le siège sanglant d’Israël sur Gaza, mettant en danger ses propres otages.
Aujourd’hui, la Bande de Gaza compte douze mille morts aux trois quarts femmes et enfants qu’on ne peut assimiler ni au Hamas ni surtout au Harakat al-Muqanam al-Islamiyai, son aile militaire responsable des atrocités du 7 octobre1. Or, en refusant d’obliger Israël à un cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture de couloirs humanitaires, en s’abstenant face à une résolution en ce sens de l’Assemblée générale de l’ONU appuyée par 120 pays, les pays de l’OTAN dont le Canada se rendent complices de crimes de guerre et du programme génocidaire du gouvernement israélien à l’égard de victimes qualifiées d’ «animaux humains à traiter comme tels» par le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant.
S’il est clair que le Congrès américain par son envoi de 14 milliards $ d’armes à Israël la semaine dernière doit être accusé de complicité, nous sommons le gouvernement canadien qui bredouille depuis deux semaines des allusions à des trêves ou pauses humanitaires de se prononcer clairement en faveur d’un cessez-le-feu, sous peine, sinon, d’être légalement poursuivi par une accusation de complicité génocidaire2. Mais nous espérons, mesdames et monsieur, que vous serez sensibles aux mots immortels prononcés dans le Manifeste Einstein-Russell de 1955 sur le danger nucléaire : « Souvenez-vous de votre humanité et oubliez tout le reste. »
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