Un couple a été vu en train de taguer des étoiles de David, l’étoile à 6 branches, un peu partout dans Paris depuis le 27 octobre 2023. Repérés sur les caméras de surveillance, ils ont été rapidement appréhendés par la police, qui intervient dans ces cas-là avec une rapidité qu’on lui connaît peu.
On a vu ça à Paris, sur les murs d’immeubles abritant supposément des Juifs. La nausée, point. Et une observation. Ces pochoirs n’ont rien de tags à l’arrache. Une “sophistiquation” courante dans les réseaux d’extrême-droite antisémites, très actifs en ce moment en marge de Gaza. pic.twitter.com/O9F9x27JAH
— (@GuillaumeAuda) November 1, 2023
Aussitôt, les médias pavloviens – ici LCI, La Chaîne israélienne (après avoir été La Chaîne Ukrainienne) – ont embrayé et hurlé à l’antisémitisme, alors que ça peut être exactement le contraire : de l’israélisme, c’est-à-dire du fanatisme pro-Israël. En ce moment, tout est possible.
Par exemple, si quelqu’un tague des drapeaux américains ici et là, est-ce de l’anti-américanisme ? Mieux : si on tague des croix gammées, on est bien dans l’antisémitisme, tout le monde est d’accord. Mais si on tague des étoiles de David, soit l’inverse des croix gammées, on ne peut plus être dans l’antisémitisme !
URGENT : Le couple moldaves qui étaient à l’origine des tags antisémite à Paris, assurent aux enquêteurs « avoir commis cette infraction sur la commande d’un tiers » mais l’enquête a été clôturée immédiatement sans identifier le commanditaire. pic.twitter.com/s7lwgnk22e
— LE RIFAIN LA NOUVELLE DU FRONT (@rifain_nouvelle) November 1, 2023
Il s’agit d’un couple de Moldaves, qui disent avoir fait ces bêtises (on n’a pas le droit d’écrire sur les murs, c’est puni de 30 000 euros, surtout quand ça vise une religion ou une race) « sur commande ». La seule piste, c’est la Moldavie. Or, on l’a vu ici (c’est en renvoi E&R en bas de l’article), la Moldavie est un petit État assez spécial en Europe : c’est le plus corrompu de tous, spécialisé dans le trafic d’organes, souvent en direction d’un pays qui ne pratique pas, pour des raisons religieuses, le don d’organes. Il faut donc les trouver ailleurs.
Justement, et là on va sortir 5 minutes du sujet de départ (une petite digression ne fait pas de mal), en 2009, un docu dénonce les prélèvements d’organes sur des Palestiniens. Un thread fortement sourcé détaille cet odieux trafic.
Au cours de cette période [années 90], des spécialistes d’Abu Kabir ont prélevé de la peau, des cornées, des valves cardiaques et des os sur des Palestiniens et des travailleurs étrangers, souvent sans l’autorisation des parents du défunt. Des milliers de personnes ont été victimes de ces prélèvements. Israël a admis par la suite que des pathologistes avaient prélevé des organes sur des Palestiniens décédés et d’autres personnes sans le consentement des familles, mais a précisé que cette pratique avait pris fin dans les années 1990. Un journal suédois, Aftonbladet, a affirmé qu’Israël était allé jusqu’à tuer des Palestiniens pour prélever leurs organes. Ce journal citait des Palestiniens affirmant que des jeunes hommes avaient été enlevés par les forces israéliennes et que, lorsque leurs corps avaient été restitués, ils manquaient certains organes. En réponse, Israël a demandé à la Suède de condamner l’article d’Aftonbladet, le qualifiant d’antisémite.
Voilà pour l’aparté. Revenons au sujet principal : nos médias se sont donc encore emballés pour une affaire assez étrange, aux commanditaires nébuleux, dont l’objectif était peut-être de montrer que les actes antisémites sont en hausse en France, ce qui est un mantra des autorités et qui est bien sûr invérifiable.
Et pourquoi ? Parce que les sources du ministère de l’Intérieur sont fournies par la communauté juive organisée elle-même. Qui peut donc, à son gré, faire monter ou baisser l’antisémitisme. Ne rêvez pas : en général ça monte toujours.
C’est ce que montre cette énième émission du SPA sur l’antisémitisme, avec uniquement des invités d’accord sur le sujet, jamais un antisémite, vous noterez (peut-être qu’ils n’en trouvent pas ou alors qu’ils ont peur d’en inviter un bon), et qui ne parle que de « haine du juif » ou « haine des juifs ». Et comme pour l’affaire des étoiles de David, on va finir par se demander si c’est une formule passive ou active.
L’émission ultime sur « la haine des juifs »
(cliquez sur l’image pour entendre ces témoins de la bête immonde)
Après avoir présenté ses invités, l’animatrice racisée envoie le sujet d’intro : il s’agit d’une déclaration de Constance Le Grip, député Renaissance, mais surtout présidente du groupe d’études sur l’antisémitisme à l’Assemblée nationale, logiquement cornaquée par le CRIF.
On écoute son discours, aussi beau que glaçant :
« La bête immonde existe toujours, la bête immonde de l’antisémitisme, et elle exhale à nouveau un souffle nauséabond et ignoble, la haine des juifs. Cette haine des juifs peut sembler prendre des habits neufs, des faux nez, et l’antisionisme en est un, de faux nez, de plus en plus répandu, dans les rues de notre pays, sur les réseaux sociaux, dans les universités, peut-être même au sein de partis politiques représentés dans cet hémicycle, mais c’est toujours la même haine, alimentée maintenant par l’islamisme, la haine d’Israël et le complotisme. Depuis le 7 octobre, ce sont 840 actes antisémites qui ont été recensés dans notre pays. »
Comme on est des gens aussi méfiants que méticuleux, on s’est demandé si chaque étoile de David taguée valait UN acte antisémite, ou si l’ensemble de l’œuvre graphitique des deux Moldaves – l’estimation du nombre de croix oscillant entre 15 et 60 – valait UN acte. Parce que ça change les stats.
Les chiffres sont importants.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation