Même dans les sociétés libres et démocratiques, les campagnes politiques se déroulent souvent dans une atmosphère d’accusation extravagante et de contre-accusation plus sauvage encore. Sitôt que la stratégie de l’accusation sauvage se met en place, avec tout son tintamarre de vitupération et de calomnie, nous oublions l’intention stratégique qui se cache derrière les mots et nous nous laissons influencer par les cris et les imprécations. «Peut-être, nous disons-nous, qu’il y a quand même quelque chose dans cette affaire.» C’est justement ce que le calomniateur veut obtenir. Dans l’esprit des hommes politiques, l’illusion persiste que la fin justifie les moyens. Mais les campagnes de calomnie produisent des résultats paradoxaux, car le fait même qu’une accusation infondée ait été portée affaiblit à la fois le sens moral de l’auditeur et celui de l’accusateur.
— Joost Meerloo, The Rape of the Mind: The Psychology of Thought Control, Menticide, and Brainwashing (1956), trad. SD.
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