L’opération « Ouragan d’al-Aqsa » continue au risque de l’embrasement de la région — Daniel VANHOVE

L’opération « Ouragan d’al-Aqsa » continue au risque de l’embrasement de la région — Daniel VANHOVE

Le régime colonial sioniste répond de la seule manière qu’il connaît : l’escalade aveugle dans la brutalité et la violence qui le caractérisent. Le cabinet du Premier ministre Netanyahou réuni en urgence au vu de la situation que traverse la colonie baptisée ’Israël’, a décidé en plus de la poursuite de ses bombardements massifs, lisez bien : la coupure de tout approvisionnement en eau, gaz, électricité et même nourriture sur l’ensemble de la bande de Gaza. Privant ainsi une population d’environ 2,3 millions habitants des conditions élémentaires de survie, dans un quotidien que ce croupion d’Etat fasciste avait déjà réduit au strict minimum par un calcul sordide du nombre de calories utiles à chaque individu.

Quels peuvent être les motivations qui travaillent ce genre d’ignobles personnages reçus sur tapis rouge partout où ils voyagent dans nos pays ?! Où sont donc les grandes voix à l’international pour dénoncer avec toute la force qui sied, de telles dérives dignes des pires dictatures ?! Qui sont les réels ‘barbares’ si souvent évoqués en parlant de populations exsangues qui ne réclament que leurs droits à vivre dans la dignité et le respect valables pour tous, et n’ont plus d’autre choix que de prendre les armes pour se rappeler à la conscience du monde ?!

Ainsi, peu importe les écoles, les hôpitaux, les bâtiments de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui servent de frêles refuges aux nombreuses familles qui privées de toit y sont entassées, les infrastructures élémentaires à toute vie sociale. Chacun pourra dès lors se faire une idée de l’exemplarité de mesures dignes d’un Etat dont l’apartheid s’étale dans toute son horreur à l’encontre d’une population prise en otage dans son ensemble. Et qui en réalité, reflète la rage d’avoir été humilié et défait sur le terrain où il vantait sa technologie sécuritaire mortifère, réputée et vendue dans un business prospère à travers le monde, après l’avoir scandaleusement testée in situ sur les populations palestiniennes servant de cobayes !

Il convient de rappeler qu’aux yeux du Droit international si souvent convoqué à témoin – mais uniquement quand ça les arrange – dans les discours des gouvernements des pays parrains de cette colonie, cela constitue un crime de guerre et un crime contre l’humanité, comme viennent d’ailleurs de le rappeler immédiatement plusieurs organisations internationales (dont la courageuse B’Tselem israélienne que l’on ne peut soupçonner d’antisémitisme), dont il faudra un jour rendre des comptes.

En outre, ce régime colonial, surarmé par le soutien inconditionnel qu’il reçoit des Etats-unis ainsi que de l’Union européenne – deux exemples types d’un passé colonial des plus meurtriers – a multiplié les interventions aériennes pour bombarder massivement la bande de Gaza dans un déluge de feu dévastateur. Au point que la résistance palestinienne a averti sans tarder que pour toute nouvelle incursion aérienne qui détruirait l’habitat d’une famille palestinienne, un prisonnier israélien serait exécuté. Et apparemment, la résistance en a un sérieux stock !

Abu Obeïda, porte-parole des Brigades Ezzedine Al-Qassam a d’ailleurs annoncé, photos à l’appui, que suite aux bombardements massifs sur Gaza, quatre prisonniers sionistes avaient été tués… par leur propre armée. L’Etat-major israélien, avec ses larmes de crocodile, ira l’expliquer aux familles concernées.

Dans ces opérations guerrières, faut-il rappeler que le bilan s’alourdit d’heure en heure et que, hélas le décompte n’est jamais que provisoire ? Il est déjà question de milliers de victimes de part et d’autre, et de milliers de blessés dont plusieurs dans des états critiques, de part et d’autre également. Mais il faut aussi dire les choses telles qu’elles sont, comme par exemple le fait que, n’ayant jamais été inquiétée lors de sa guerre contre Gaza en 2008-2009, la puissante armée sioniste recommence à utiliser des bombes au phosphore blanc, ce qui est une nouvelle infraction grave aux yeux des lois internationales.

Face à l’ampleur de la situation, les citoyens du monde entier commencent à prendre la mesure de ce qui se passe et qui pourrait prendre le chemin d’un conflit beaucoup plus large y entraînant tout le Moyen-Orient d’abord, ce qui aurait des conséquences pour les pays voisins ensuite, et particulièrement pour l’Europe proche. D’autant que les Etats-unis – champion toutes catégories dès qu’il s’agit de dévaster des Etats – ont annoncé l’envoi de leur porte-avion Gerald Ford flanqué de sa flotte de protection – destroyers et autres frégates – dans les eaux de la Méditerranée, afin d’appuyer l’armée sioniste dans ses frappes sur Gaza. Ce à quoi, les Brigades des Maîtres des martyrs en Irak ont répondu que toute participation directe des EU contre les Palestiniens se verrait sanctionnée par l’éradication des bases militaires EU toujours présentes sur le sol irakien.

En parallèle, il faut mentionner la tension qui s’est dangereusement ravivée au Nord de la colonie sioniste, dans des affrontements armés entre le Hezbollah libanais et les forces israéliennes en direction des fermes du Cheba’a, plaine située le long du Golan syrien que compte bien libérer Hassan Nasrallah, leader d’un Hezbollah beaucoup plus et mieux armé que les mouvements de résistance de Gaza déjà redoutables. C’est d’ailleurs la grande crainte du régime sioniste qui sait que sa survie en tant qu’Etat pourrait en être sérieusement menacée.

Après le décès de trois de ses combattants par des frappes israéliennes au sud Liban, une faction du Hezbollah a adressé une première réponse en guise d’avertissement et visé la caserne Braniat – centre de commandement de la Brigade de Galilée – et la caserne Avivim – centre de commandement de la Brigade Ouest – en utilisant des missiles guidés et des obus de mortier. Les autorités de Tel-Aviv auront à réfléchir deux fois plutôt qu’une à toute nouvelle velléité avec la résistance libanaise.

On peut ainsi commencer à imaginer ce qu’il en serait si ces tensions voisines devaient croître, sans parler d’autres alliés tels l’Iran, le Yémen et encore d’autres nations qui à l’opposé de ce que racontent les médias occidentaux, n’ont pas abandonné leur soutien à la Palestine si cette dernière devait être réellement en danger d’une nouvelle Nakba de la part du régime colonial israélien dont les plus extrémistes y poussent régulièrement. Depuis, le chef du mouvement yéménite Ansarullah, M. Abdel Malik al-Houthi, a déclaré : ‘’Notre peuple est prêt à se déplacer par centaines de milliers et à rejoindre le peuple palestinien pour affronter l’ennemi.’’ Il a également précisé : ’’Nous sommes en coordination avec l’axe de la résistance, et si les Américains interviennent directement militairement, nous sommes prêts à participer avec nos missiles et nos drones’’.

De nombreux gouvernements non occidentaux ne sont pas dupés par le récit historique et ses discours travestis du régime sioniste sur ses ’origines fantasmées’, et dénoncent ses pratiques criminelles. Cuba a expliqué que la situation actuelle est la conséquence d’une occupation qui dure depuis 75 ans contre la Palestine. Le président Maduro du Venezuela a déclaré que ce qui se passe à Gaza est un « génocide de la population palestinienne ». Quant aux pays arabes, il n’y a que les Emirats qui ont docilement condamné l’action de l’héroïque résistance palestinienne. Les autres ont rappelé leur attachement à la cause de la Palestine historique et ses lieux saints, et l’ampleur des évènements a sérieusement jeté un coup de froid dans l’espoir américano-israélien de ’normalisation’ avec l’Arabie saoudite.

De piètres analyses avancent d’ailleurs que ce serait la cause qui aurait poussé le Hamas a lancer son offensive. C’est-là une idée farfelue à abandonner de suite, sachant qu’une telle opération a sans doute, comme je l’écrivais il y a peu, nécessité plusieurs années de patiente et prudente préparation.

Chez nous, après le désastre que représente l’alignement des gouvernements européens sur la politique atlantiste à l’encontre de la Russie et au soutien inconsidéré au régime nazi ukrainien, voici que ces mêmes gouvernements emboîtent le pas à la colonie sioniste dans sa fuite en avant. Collaborant ainsi avec un régime condamné par toutes les instances internationales pour son non-respect du Droit humanitaire et sa violation constante des Conventions et autres Résolutions de l’ONU.

Les déclarations de certains responsables politiques européens, toujours pressés de se coucher devant les diktats que l’entité sioniste inflige aux populations palestiniennes – le financement des partis passe évidemment par- là – ne peuvent qu’indiquer aux citoyens de ces pays le dévoiement d’une Justice à géométrie variable, et les alarmer de voir (re)surgir l’un des traits qui semblent fonder la culture européenne, à savoir une idéologie coloniale toujours à l’œuvre. Allez exiger ensuite de la part des citoyens qu’ils se conforment au Droit ! Ces contradictions gravissimes font le lit des révoltes populaires et les élus (non les « élites » comme les qualifient certains distraits, car si c’étaient de réelles « élites » nos pays ne seraient pas dans l’état où ils sont !) devraient se méfier qu’un jour n’arrive où le grondement devienne révolution.

En outre, les déclarations outrancières de certains responsables politiques et médiatiques parlant des résistants palestiniens comme des ’animaux sauvages’ sont vraiment l’illustration et la signature du suprémacisme blanc qui anime ces sinistres individus, révélant à quel point un profond sentiment de racisme les travaille. Cela aussi devrait alerter les citoyens sur l’état d’esprit qui habite ces ténors politico-médiatiques dans leurs enchères contre tout ceux qui ont eu la mauvaise idée de naître avec le teint quelque peu basané.

A ceux-là et à tous ceux qui mentent et trahissent la vérité, il ne faut poser qu’une seule question, fondamentale pour remettre les choses à leur place, sans se laisser piéger par leurs fielleux stratèges pour noyer le poisson : qui est l’occupant et qui est l’occupé ? A vous d’en tirer les conclusions et d’en assumer les suites ! Mais ne venez pas ensuite nous demander de pleurer sur une poignée de vos colons, prisonniers depuis quelques jours et assurément mieux traités que les millions de Palestiniens que vous ‘génocidez’ lentement et impunément à Gaza depuis bientôt 17 ans !

Vive la résistance palestinienne qui indique le chemin à tous les résistants de la planète !

Daniel Vanhove –
11.09.23

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

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