Les auteurs sont respectivement secrétaire-trésorier de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)et présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ)
Monsieur le ministre de la Santé,
La situation qui a cours actuellement pour des centaines de candidates à l’exercice de la profession infirmière (CEPI) est tout à fait déplorable et injuste !
Vous n’êtes pas sans savoir que le Commissaire à l’admission aux professions a imposé récemment des mesures d’accompagnement à l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et qu’il a reconnu que « le taux de réussite [à l’examen de l’Ordre] est tributaire principalement des failles de l’examen ».
Nous savons que ce dossier relève de la ministre responsable de l’application des lois professionnelles, mais cette situation a de graves implications pour notre réseau public de santé et de services sociaux.
Dans ce cas-ci, non seulement l’OIIQ n’a pas agi de façon responsable pour assurer la protection du public, mais il a plutôt nui aux patientes et patients en choisissant délibérément d’utiliser un examen inadéquat qui a eu comme effet de faire échouer des centaines de CEPI qui pourraient, actuellement, contribuer à contrer la pénurie de personnel dans nos établissements de santé.
Dans le contexte de la pénurie d’infirmières, nous vous demandons aujourd’hui de vous assurer que les CEPI qui ont échoué l’examen de l’OIIQ en 2022 et en 2023 soient adéquatement informées des suites qui seront données à tout ce dossier et qu’elles soient accompagnées et soutenues de façon adéquate en attendant que toutes les recommandations du Commissaire soient mises en branle.
Nous entendons autour de nous divers témoignages de CEPI qui, ayant vécu plusieurs embûches liées à l’examen et beaucoup d’incertitude quant à la gestion de cette crise qui a déjà trop duré, envisagent ou ont fait le choix de quitter la profession infirmière et d’aller évoluer dans un autre domaine.
Ces nouveaux abandons de la profession se traduisent inévitablement par une surcharge de travail majeure pour les équipes de travail actuelles déjà épuisées.
Pour rétablir la confiance envers nos institutions publiques, nous estimons qu’un fonds d’aide devrait rapidement être mis sur pied afin de compenser les pertes financières et de dédommager les CEPI pour les nombreux dommages moraux subis.
Vous savez comme nous que la situation actuelle ne nous permet pas de perdre ces précieuses travailleuses très bien formées qui ont à cœur de joindre notre réseau public de santé et de prendre soin de la population du Québec.
Qu’on se le dise : notre relève infirmière n’a pas à payer pour un entêtement idéologique qui a déjà causé beaucoup trop de torts. Il est urgent de réparer les pots cassés !
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