Précision : la minute de silence sera consacrée à Dominique Bernard, l’enseignant assassiné par un ancien élève du lycée Gambetta d’Arras, et non pas aux victimes du conflit israélo-palestinien, même si énormément d’éditorialistes font l’amalgame.
Que les choses soient bien claires : l’enquête dira si l’ex-lycéen d’origine tchétchène (et qui n’était malheureusement pas expulsable en l’état) est un loup solitaire qui a frappé au hasard, donc sans organisation derrière, un jeune autoradicalisé qui n’a pas toute sa raison, ou un fiché S instrumentalisé. Mais quand on voit la fratrie…
Darmanin veut d’ailleurs expulser plus de profils dangereux, mais la CEDH s’y oppose. Est-elle alors responsable de ces meurtres ?
Disons les choses franchement : le corps enseignant, de gauche dans sa grande majorité (même si le rapport des forces politiques évolue sous Macron), a refusé de faire entrer des policiers dans les établissements. Pour des raisons politiques inhérentes à Mai 68, où les CRS étaient des « SS ».
Sauf que les profs ne sont pas armés, et que les policiers le sont. Si la France ne peut pas poster un policier armé devant chaque bahut, ou mettre en place des sas comme à l’entrée des tribunaux, où même un jeu de clés ne passe pas, on ne voit pas comment les loups solitaires seront empêchés de pénétrer dans des établissements.
À moins, bien sûr, que les profs soient armés – ce qui faisait rire France Info –, mais là, on nage en pleine politique-fiction. Quel prof de gauche voudra porter une arme ?
La solution trouvée, contre ces faits divers terribles, c’est la minute de silence, et la leçon de laïcité infligée aux 2 251 000 lycéens. Depuis l’attentat de Charlie, plusieurs profs ont perdu la vie : le respect de l’enseignant, bien laminé par les forces néolibérales et le trotskisme au sommet de l’Éducation nationale, n’existe plus. Le prestige, n’en parlons même pas. Prof est devenu un boulot démonétisé, à tous égards. Même les mômes ne le respectent plus. Quant aux parents d’élèves, ils mettent le pied dans la porte.
Il n’y a pas de solution autre que globale, c’est-à-dire politique. Mais ça prend du temps, et il y aura d’autres Dominique Bernard, dont un dessinateur a fait le panégyrique sur X :
Les profs, c’était la République, les fameux hussards noirs. Aujourd’hui, cette institution est à l’image de la République : en ruines. Dans un état moral et physique déplorable. Le mal est profond, la graine a été plantée en mai 1968, et le ver gauchiste ronge le fruit depuis un demi-siècle. Il faudra sans doute un autre demi-siècle pour tuer le ver.
Sinon, un Poutine français.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation