Général de corps d’armée, il a été chef d’état-major du commandement de l’OTAN pour l’Europe du Sud et, à partir de janvier 2001, il a dirigé le commandement des opérations interforces dans les Balkans. D’octobre 2002 à octobre 2003, il a commandé les opérations de maintien de la paix dirigées par l’OTAN dans le scénario de guerre du Kosovo, dans le cadre de la mission de la KFOR (Force pour le Kosovo). Parmi d’autres missions, il a été attaché militaire à Pékin. Il a également dirigé l’école d’état-major inter-forces (ISSMI). Il a introduit en Italie la pensée militaire chinoise moderne en traduisant le livre des généraux chinois Qiao Liang et Wang Xiangsui Guerre sans limites. L’art de la guerre asymétrique entre terrorisme et mondialisation. Il a également traduit en italien le livre du général Liang « L’arc de l’empire. Avec la Chine et les États-Unis à chaque extrémité », une analyse d’un point de vue chinois du monde actuel dans sa transition de l’unipolarisme américain au multipolarisme. https://italienpcf.blogspot.com/search/label/Mini
Une ville, une forteresse, une prison, un camp de réfugiés, un repaire de terroristes, un foyer de résistance du peuple palestinien, un camp d’extermination. Gaza est tout cela et bien plus encore. La dernière attaque du Hamas contre Israël, d’un point de vue purement technico-militaire, était un raid mené par des forces paramilitaires avec des méthodes d’opérations spéciales et des techniques terroristes.
Une attaque hybride, dirait-on aujourd’hui, si ce n’est que la guerre et surtout le terrorisme comportent de multiples facettes. L’action militaire du Hamas a été planifiée avec soin et une bonne dose d’imagination morbide. Si son but était de démontrer la vulnérabilité du système de défense israélien et la capacité des forces spéciales ou insurgées à le frapper, il a été atteint, mais cela s’arrête là. Pour que de telles actions « militaires » aient un effet prolongé ou durable, il leur faut un appareil puissant. Le Hamas a bénéficié de l’effet de surprise et de l’utilisation de méthodes odieuses et terroristes, mais il ne s’appuie pas sur un appareil de guerre solide. Au contraire, dans l’arène palestinienne elle-même, il est en conflit avec plusieurs autres expressions de la résistance. Son succès initial est donc voué à être éphémère et ne fera qu’aggraver sa propre situation et surtout celle du peuple palestinien.
La puissante structure des forces israéliennes s’est rapidement remise de la surprise et assiège désormais l’ensemble de la bande de Gaza. Les Israéliens ont les moyens, la rage et la doctrine pour y parvenir. La conception de la Dahiya, ou riposte disproportionnée contre l’adversaire qu’il soit armé ou non, combattant, femme ou enfant, est israélienne, tout comme l’intervention dans le quartier chiite de Beyrouth anéanti en 2006 et attaqué à nouveau en 2013. Le créateur, le général Eisenkot, pour avoir dit sereinement que Dahiya n’était pas une option fantaisiste, mais soigneusement planifiée, a gagné l’estime de l’ambassadeur des EU et est devenu plus tard le chef de l’ensemble des forces armées. L’action « militaire » du Hamas semble avoir ignoré la capacité de riposte israélienne, mais en fait, l’action a été organisée et décidée en fonction de cette certitude.
Le Hamas ne bénéficie des faveurs de personne, pas même de ceux qui lui fournissent de l’argent, des armes et des munitions. Sa seule force est sa détermination à frapper Israël. L’action militaire, délibérément excessive et sanglante, n’a pas d’objectifs militaires ou même territoriaux, ni d’épuisement des forces israéliennes, ce qui est impossible. Le Hamas a “ implement ” voulu faire de Gaza la vitrine des actions néfastes d’Israël, et comme celles du passé n’ont rien donné, il a profité de la fragilité du cadre international et du gouvernement israélien lui-même pour en provoquer de nouvelles.
La réponse de Netanyahou et de ses soutiens internationaux et nationaux a été immédiate : pensant surmonter des difficultés personnelles, il a cherché le consensus en menaçant d’une “ solution finale ”. Les mesures déjà prises avec le blocus total et le déni de survie pour tous les habitants de la bande vont dans ce sens, mais la route est semée d’embûches : la destruction de Gaza entraîne des millions de victimes non combattantes, le blocus total ne laisse aucune échappatoire aux terroristes, mais aussi aux réfugiés et constitue un crime international, l’engagement destructeur à Gaza entraîne une exposition au nord, la suppression des militants du Hamas poursuivie par l’élimination des Palestiniens de Gaza met en péril les accords d’Abraham sous l’égide de l’Arabie Saoudite et aliène les sympathies des Étasuniens eux-mêmes et de la communauté juive en général ; personne en Israël aujourd’hui ne veut entendre de la bouche de ses dirigeants les mêmes mots que ceux prononcés par les nazis-fascistes à leur encontre, personne ne veut voir s’élargir le conflit à l’extérieur et à l’intérieur d’Israël.
LA réoccupation militaire de Gaza aimerait être évitée parce qu’elle est coûteuse en termes de pertes humaines parmi les soldats et les otages, mais selon le droit international et le Conseil de sécurité, l’occupation israélienne de Gaza n’a jamais cessé malgré le retrait unilatéral de 2005, et le droit international prévoit plus d’obligations que de droits pour les occupants à qui il impose la sauvegarde et la subsistance de la population civile. En droit, c’est précisément l’incapacité de Gaza à gérer sa propre sécurité et à se soumettre à la surveillance et aux incursions israéliennes depuis les frontières aériennes, maritimes et terrestres qui détermine le devoir israélien de protéger les civils palestiniens, qu’il y ait ou non un gouvernement élu. Et c’est un piège pour criminaliser les Palestiniens qui se tournent ainsi vers l’héroïsation et le martyre des militants du Hamas. Israël utilise les images des atrocités perpétrées par le Hamas en trois jours de combat non pas pour motiver à la guerre, mais pour inciter à la vengeance. La justice et les Palestiniens eux-mêmes voudraient que les auteurs soient identifiés et punis, mais ces images alimentent la haine envers tous les Palestiniens et leur demande de vengeance pour les soixante années de violence, d’abus, de destruction et de massacres qu’ils ont dû endurer. Nous ne sommes plus en guerre, mais en conflit. Et c’est précisément aux soldats qui se préparent à entrer dans le champ de mines de la haine que revient la tâche de leur faire comprendre la différence. Le dicton « à la guerre, on ne décide pas sous le coup de la colère » est militaire et ancien.
Il fatto quotidiano 12 octobre 2023
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir