Par Norman Finkelstein
Source : normanfinkelstein.com, le 7 octobre 2023
Traduction : lecridespeuples.fr
Les larmes de crocodile ont commencé à couler sur les otages israéliens pris par les militants de Gaza. Mais Israël tient en otage les 2,1 millions d’habitants de Gaza, dont un million d’enfants, dans l’une des zones les plus densément peuplées de la planète depuis près de 20 ans. En fait, Israël est le seul pays au monde à avoir légalisé la prise d’otages. Le célèbre président de la Haute Cour israélienne, Aharon Barak, a déclaré en 1997 qu’ « une détention est légale si elle est destinée à promouvoir la sécurité de l’État, même si le danger pour la sécurité de l’État n’émane pas des détenus eux-mêmes » et que « la détention… dans le but de libérer… des soldats capturés et disparus est d’un intérêt vital pour l’État ». (Cette décision n’a été annulée qu’en 2000.) Si le passé est garant de l’avenir, les dirigeants de Gaza échangeront les Israéliens contre quelques-uns des 4 500 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes pour de prétendus « motifs de sécurité ». Gaza ne fait que suivre les règles écrites par Israël.
« Tout le concert de calomnies que le parti de l’ordre ne manque jamais, dans ses orgies de sang, d’élever contre ses victimes, prouve seulement que le bourgeois de nos jours se considère comme le successeur légitime du baron d’autrefois, qui croyait que toutes les armes qu’il avait en main étaient justes contre la plèbe, tandis qu’entre les mains de la plèbe une arme quelconque constituait en soi un crime. »
Karl Marx, La guerre civile en France
Dolores Ibarruri, La Passionaria, a lancé une célèbre exhortation pendant la guerre civile espagnole : « Mieux vaut mourir debout que de vivre éternellement à genoux ». Depuis 20 ans, les habitants de Gaza, dont la moitié sont des enfants, sont enfermés dans un camp de concentration. Aujourd’hui, ils ont franchi les murs du camp. Si nous honorons la résistance armée de John Brown à l’esclavage, si nous honorons les Juifs qui se sont révoltés dans le ghetto de Varsovie, alors la cohérence morale nous commande d’honorer la résistance héroïque de Gaza. Pour ma part, je ne rechignerai jamais —au contraire, cela réchauffe toutes les fibres de mon âme— à voir les enfants de Gaza souriants alors que leurs arrogants oppresseurs suprémacistes juifs ont, enfin, été humiliés.
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