Sans attendre, dans la présentation d’Éric Naulleau, TVL envoie un coup à l’estomac : après son livre avec Onfray sur la gauche réfractaire en 2022 et sa charge anti-Sardine en 2023 – s’attaquer à une pauvre femme, qui plus est folle –, l’écrivain-éditeur-chroniqueur voit resurgir (à 1’34) ses Dialogues désaccordés avec Alain Soral. On sent qu’il va devoir se justifier jusqu’à la mort, d’où sa promo éhontée du Système. Il semble terrorisé par quelque chose, cela se voit dans son regard : mais par quoi ? Par qui ?
« Je suis un mec très chiant, je ne me drogue pas, je ne bois pas, je ne fume pas. »
Sont présents dans le Bistro Libertés pour juger Naulleau :
Myriam Palomba, journaliste antivax issue de TPMP et de la presse people,
François De Voyer, entrepreneur et cofondateur de Livre noir,
Mike Borowski, journaliste à radio Courtoisie,
Greg Tabibian, humoriste et youtubeur.
Naulleau se présente comme un homme de gauche, et selon lui la gauche aurait dévié. Il s’interroge : comment ça se fait que la gauche vénère à ce point les délinquants ? Battisti, Action directe, la famille Traoré.
À 15’15 : « Comment ça se fait que la gauche qui avait comme combat la laïcité a mis les curés à la porte pour faire entrer les imams intégristes par la fenêtre ? »
Peut-être que Naulleau devrait s’interroger sur la religion qui a fondé la laïcité, et qui voue tantôt les chrétiens, tantôt les musulmans aux gémonies. Nous en arrivons à la plainte.
À 15’27 : « Cette gauche-là s’est perdue, elle s’est perdue sur une voie de garage, elle a déraillé, moi je suis resté à bord de mon wagon et c’est pourtant moi qu’on traite d’extrême droite, d’homme d’extrême droite ou de fasciste. »
« Ce qui ne me dérange pas », ajoute-t-il après une salve d’applaudissements. Mais juste après, interrogé sur sa collaboration avec le nouveau JDD, il tente d’arracher son étiquette facho :
À 16’25 : « On dirait vraiment que le JDD avant c’était “Combat” et maintenant c’est devenu “Je suis partout”. Dans les deux cas c’est faux. »
Naulleau se dit proche, idéologiquement de Michel Onfray, « porteur d’une authentique pensée de gauche ». Voilà pour le positionnement politique de l’invité.
Nous en venons au point central. C’est Borowski qui va allumer la mèche et coincer Naulleau. Nous sommes à 1’14’’25 et le débat porte sur la liberté d’expression.
Naulleau : La liberté, c’est un mot qui me va bien.
Palomba : Sauf pour les non-vaccinés.
Palomba lui remet dans la gueule ses tweets dans lesquels il se posait « la question du confinement des non-vaccinés », de l’utilisation de « l’autoritarisme » contre les récalcitrants, parce que « le taux de vaccination est trop bas ». Sa réponse vaut le détour :
Naulleau : « Ça n’a rien à voir avec la liberté d’expression. Je dis simplement qu’il doit y avoir un traitement différencié entre ceux qui respectent la loi et ceux qui ne la respectent pas. »
Lui qui fustige le totalitarisme, qu’il soit de droite ou de gauche, est en plein dedans. Palomba l’envoie au tapis avec un « Enthoven ou Éric Naulleau, c’était le même combat » !
Naulleau se fait laminer sur la liberté d’expression pendant le covidisme, et Borowski met le second coup, un direct celui-là, à 1’25’’15.
Borowski : En juillet, je crois, monsieur Pierre Hillard était à Civitas, et il a rappelé des faits historiques datant d’avant la Révolution et de la Révolution française, et monsieur Naulleau a tweeté…
Naulleau : « Monsieur Naulleau », c’est pas bon signe.
Borowski : Et monsieur Naulleau a tweeté Monsieur Pierrre Hillard a dit des conneries, donc on doit dissoudre Civitas. Pour, à l’époque, antisémitisme, quelque chose comme ça. Pierre Hillard disait exactement qu’avant la Révolution, sous la monarchie, les juifs ne pouvaient pas être français, et il a dit que après la Révolution les juifs pouvaient être français, et vous vous avez dit ça, c’est antisémite. Il faut donc dissooudre Civitas.
Naulleau : Oui, exactement.
Borowski : Est-ce que ça, ça ne rentre pas dans la liberté d’expression ?
Naulleau : Non, la liberté d’expression, je ne parle pas des affaires de covid, etc., la liberté d’expression en France n’est pas totale. Vous avez pas la liberté de diffamer. (…) Je vous dis que la liberté d’expression en France n’est pas intégrale. Vous n’avez pas la liberté de diffamer, vous n’avez pas la liberté d’insulter publiquement, l’antisémitisme n’est pas une opinion, l’antisémitisme n’est pas une expression. Si, comme je le crois, cette déclaration était antisémite, en effet, je pense que la dissolution s’imposait.
Borowski : Vous mettez des barrière sur la liberté d’expression.
Naulleau : Ces barrières existent déjà dans la loi et je m’en réjouis. (…) Nous ne sommes pas en Amérique. En Amérique, il y a le wokisme, qui est beaucoup plus développé qu’ici, ça ne me fait pas envie. La liberté d’expression qui est aussi la liberté de parader dans un uniforme nazi au centre ville de n’importe quelle ville américaine, ce n’est pas une liberté que j’envie, voilà. Et ensuite la phrase la plus con que j’ai entendue, qui est attribuée à Voltaire qu’il n’a sans doute jamais prononcée, je ne suis pas d’accord avec vous mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire, je trouve que c’est la phrase la plus con du monde car je ne vais pas me battre jusqu’à la mort pour qu’un type ait le droit de dire que les chambres à gaz n’ont pas existé, vous voyez !
Borowski pose alors le cas de Zemmour, qui a été condamné pour des propos racistes et qui a défendu Pétain (le sauveur des juifs français) : faudrait-il dissoudre Reconquête ? Naulleau est en PLS.
Naulleau : Je trouve que le parallèle est pas tout à fait juste.
Borowski : Pourquoi demander pour l’un la dissolution et pas pour l’autre ?
Naulleau : Simplement parce que dans le cas de Civitas, y a quelqu’un qui commence à introduire l’idée insidieuse qu’au fond les juifs c’est pas des Français comme les autres. Excusez-moi, c’est pas possible. Mais c’est pas possible !
Naulleau, qui n’est pas juif, perd son sang-froid sur le sujet. On dirait qu’il parle avec un point rouge de sniper sur le front. C’est ce qu’on appelle la ligne rouge.
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