Il est question lors du débat des problématiques morales et des interdictions décidées suite aux progrès réalisés, avec l’exemple des manipulations génétiques qui sont apparues puis ont été interdites pour des raisons morales, et ont été finalement pratiquées à nouveau.
Il est normal de se poser la question de la moralité et du caractère transgressif d’une pratique qui, d’une certaine manière, fait violence à la nature et à l’état naturel. Le PB est que cette violence opérée n’est pas du même ordre et de la même intensité selon le progrès réalisé : par exemple, on a pu se poser la question de la capacité de la roue à atrophier les capacités des hommes à porter des charges, donc à atrophier leurs physiques pour en faire des légumes sur pattes.
Se poser la question du PB des manipulations génétiques, d abord sur des bactéries, puis sur des êtres vertébrés, et enfin sur des humains, c est quand même un saut qualitatif majeur, entre une technologie sensée simplement assister les hommes dans le transport de charges lourdes (et qui se révélera comme n’étant qu’une assistance relative, car la force de l’homme est encore nécessaire) et une technologie où on entre dans le coeur, ou un des coeurs de ce qui constitue le fait même du vivant, comme entité physique et physiologique « ici-presente », si l’on veut prendre une terminologie un peu heideggerrienne.
Ca n’a rien à voir de poser la question morale dans l’une et dans l’autre. Par conséquent, l’argument qui veut que le fait d’avoir levé systématiquement dans l’histoire les interdictions et limitations autour d’une pratique scientifique nouvelle, montrerait le caractère peu nécessaire, voire infondé des questions morales posées, est un argument historique fallacieux qui fait fi du degré d’avancement de la technologie concernée et de son degré de violence sur l’état naturel.
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