L’audience à l’Assemblée nationale sur l’immigration et le travail se tient présentement à Québec. C’est une façon, pour la CAQ, d’utiliser la loi et la politique, plutôt brouillonne, du gouvernement, de faire augmenter le seuil d’immigration de 50 000 à 60 000. Et pourtant souvenez-vous que la Coalition Avenir Québec promettait d’«en prendre moins, mais d’en prendre soin». C’est bien loin, tout ça. Que de belles paroles en l’air.
Les acteurs de la société, qui se présentent devant cette audience, sont, pour la plupart, favorable à l’augmentation du seuil. Les syndicats, le patronat, les universités, les municipalités, les associations citoyennes, etc, veulent une augmentation de l’immigration.
Nous en sommes rendus là, à planifier notre disparition, nous les descendants français du Québec.
Dans la politique sur l’immigration, du gouvernement, il n’y a pas de critères pour établir le nombre de nouveaux arrivants. Dans la politique, vous avez des phrases comme celles-ci :
Aujourd’hui, le gouvernement du Québec demeure déterminé à agir, conscient que la prospérité du Québec repose notamment sur la participation à la vie collective des Québécoises et Québécois de toutes origines.
Les personnes immigrantes peuvent contribuer à la prospérité du Québec par leurs compétences, par leur apport financier ou leur apport aux affaires et à l’entrepreneuriat, ainsi que par leur participation à la vie collective.
Des généralités, des banalités. Aucun critère pour évaluer le nombre d’immigrants qu’il est possible d’accepter. Que de grands principes pour refléter l’ouverture d’esprit que nous avons. Des phrases pour nous faire paraître bon, gentils, pour nous flatter, pour se faire accepter par l’autre.
Il n’est aucunement question, ici, de faire des demandes pour l’offre de service généreuse que nous faisons.
Il n’y a qu’un critère qui compte : les seuils que propose la Chambre de commerce dans le but d’augmenter la quantité de travailleurs pour qu’ensuite créer un bassin de disponibles dans le but de baisser les salaires. En gros, voilà la politique d’immigration du Québec qui fût présentée par Philippe Couillard, il y a quelques années, et que la CAQ reprend à son compte. Un seul critère : plus de travailleurs, pour faire baisser les salaires.
Aucun critère sur la création de classes dans notre système d’éducation.
Aucun critère, à savoir si nous pouvons dispenser les services de santé.
Aucun critère sur la disponibilité de logements.
Aucun critère sur la disponibilité des ressources dans les milieux.
Aucun critère sur le français, l’intégration, voir l’assimilation.
Aucun critère sur les besoins spécifiques dans certains domaines.
Aucun critère sur l’acceptabilité sociale des citoyens du Québec.
Rien de tout ça compte dans la démarche actuelle pour augmenter le seuil d’immigration. Le but est d’augmenter, point barre. Le gouvernement fait cette audience dans le simple but d’avoir des appuis pour mettre de l’avant la décision qui est déjà prise : le seuil va être remonté à 60 000.
Pour faire passer son projet, ce gouvernement utilise les organismes, les municipalités avec le peu de ressources qu’ils ont pour faire passer cette réforme. Et ces organismes et municipalités, tristement, jouent le jeu.
Certains croient, que les immigrants vont volontairement aller dans des territoires loin de Montréal. Un rêve.
En plus, le gouvernement présente une série de tableaux économique sur différentes courbes de population ; des tableaux sur les chiffres et les indices de remplacements des travailleurs. Madame la ministre, je vous demande, où est votre tableau montrant l’augmentation de l’ouverture de nouvelles classes ainsi que la perte au niveau du corps enseignant ? Où est votre tableau montrant la baisse d’effectif dans les hôpitaux ? Et le tableau montrant un manque à gagner au niveau du logement, il est où celui-là ?
Où est le tableau montrant l’augmentation des besoins de ressources pour offrir aux nouveaux arrivants ? Il est où votre sondage montrant une acceptabilité sociale de votre projet d’augmenter le seuil ?
Avez-vous un tableau montrant comment, depuis 10 ans, les immigrants ont rempli les postes disponibles en éducation, en médecine, en soins infirmier, en construction ? Et la situation du français; avez-vous un tableau sur cette précarité redondante ?
Pourquoi juste des tableaux économiques et rien d’autre ?
Voir Montréal, et comprendre
Il suffit de voir Montréal pour comprendre que les descendants français que sont la majorité des Québécois, sont de plus en plus absent du paysage urbain montréalais. La langue française est de plus en plus malmenée et disparait. Il n’y a pas d’avenir pour nous les descendants français sur ce territoire Nord-américain. Nous sommes voués à disparaître avec, en gros, nos semblables qui font le travail. Certains veulent le faire plus vite que d’autres. La CAQ vient d’emprunter le chemin plus rapide à notre disparition.
Toujours une question d’économie qu’on claironne. Bien oui, comme si on ne pouvait pas vivre avec moins de monde. Comme pour vivre, il faut absolument prendre cette spirale sans fin, de toujours plus d’immigrants.
Les critères
Faisons l’exercice des critères. Donnons des valeurs aux critères et regardons ce qui se passe lorsqu’on change les chiffres d’immigration.
Les besoins en main-d’œuvre de la Chambre de commerce : 20%
Parler et travailler en français, intégration, assimilation : 20%
Établir les capacités de dispenser l’enseignement : 10%
Donner des soins de santé : 10%
Fournir des logements : 10%
Acceptabilité sociale des gens déjà ici : 10%
Remplir les domaines en manque : 20%
Il y a pondération des critères pour l’importance accordée. Ceci est la base pour établir si ces critères répondent à nos objectifs d’immigration. On doit évaluer, selon le nombre d’immigrants suggéré, si nous remplissons nos objectifs à atteindre.
Trois exemples en utilisant des critères :
avec un seuil de dépassement de 60 000 :
Besoins Chambre de commerce : 20 sur 20%
Parler et travailler en français : 3 sur 10%
Dispenser l’enseignement : 0 sur 10%
Soins de santé : 0 sur 10%
Fournir logement : 0 sur 10%
Acceptabilité sociale : 2 sur 10%
Remplir domaines manquants : 1 sur 20%
Total : 26 sur 100%
avec un seuil de 20 000 (le plus près de notre réelle capacité) :
Besoins Chambre de commerce : 17 sur 20%
Parler et travailler en français : 6 sur 10%
Dispenser l’enseignement : 4 sur 10%
Soins de santé : 4 sur 10%
Fournir logement : 3 sur 10%
Acceptabilité sociale : 6 sur 10%
Remplir domaines manquants : 3 sur 20%
Total : 43 sur 100%
avec un seuil de 1 000 :
Besoins Chambre de commerce : 1 sur 20%
Parler et travailler en français : 8 sur 10%
Dispenser l’enseignement :9 sur 10%
Soins de santé : 9 sur 10%
Fournir logement : 9 sur 10%
Acceptabilité sociale : 9 sur 10%
Remplir domaines manquants : 10 sur 20%
Total : 55 sur 100%
Le plus qu’on réduit le seuil, le plus qu’on remplit les critères.
Pas le contraire.
Le plus qu’on diminue, il y a un mécontent : la Chambre de commerce.
Mais on augmente l’atteint de nos objectifs partout ailleurs !
Il y a moins de pressions sur notre système de santé, sur l’éducation, sur le logement, sur les ressources de services. Il y a augmentation de chance d’améliorer le français, favorise l’intégration et prépare la deuxième génération pour l’assimilation.
Si on ne prend qu’un seul critère de comptabilité, comme fait la CAQ actuellement, toute la société perd. Au contraire, si nous appliquons plusieurs critères, la société entière gagne.
Tristement, nous n’en sommes pas là.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec