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Campagne de dons Septembre-Octobre 2023
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par Benoit Tement
Tout est stratégie, tout est calcul. Et ils ne seront pas trop de 11 pour naviguer à vue.
Aucun dirigeant n’engage son pays pour un autre par pur altruisme. Il faut une raison en amont ou un but en aval.
J’aimerai vous apporter quelques réflexions sur trois sujets d’actualité où ce réalisme, ce tropisme prend tout son sens :
1° Les BRICS moins : Le Niger.
L’intérêt premier et patriote de la Russie et de la Chine avec les BRICS est existentiel. Leur mission primordiale, primaire en un certain sens, est de résister puis déboulonner l’Hégémon centenaire de son socle graniteux. La Russie en faisant ainsi trahit l’immense espoir quelque peu romantique que met dans cette nouvelle pan-organisation le Sud global. Plus le pays est pauvre plus l’espoir est grand. Le coefficient du Niger est inférieur à 1, et ce pays se retrouve donc au dénominateur de l’équation.
Poutine n’aidera pas le Niger.
2° Wagner. Le code d’honneur des marins du BRICK passe par le respect des lois et institutions internationales (qui devront être rénovées). Et Wagner… ça fait plutôt flibustier.
Entre les problèmes logistiques et le mauvais genre de l’affaire d’un coté, et l’avantage qu’apporte un nouveau front sur les terres macronésiennes, Poutine préfère en toute transparence et officiellement signer entre capitaines, des accords économiques et militaires.
3° Le choix des nouveaux adoubés ressemble davantage à un rempart face à l’Occident qu’à la préparation d’un univers multipolaire.
Sur une carte du monde on comprend tout de suite. Il ne s’agit pas de préparer un port d’attache dans une baie paradisiaque pour la flottille du Sud global. Il s’agit de faire échouer la marine de l’Hégémon. Manœuvres, manœuvres !
- Avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, le contrôle de la production d’hydrocarbure, donc de son prix et de la monnaie de règlement, permet une attaque frontale des économies occidentales. Le Venezuela et l’Algérie seront, n’en doutons pas, les prochaines chaloupes à se mettre à couple sur cette mer d’huile.
- L’apport des capitaux saoudiens et émiratis à la Nouvelle Banque de développement en concurrence du FMI et de la Banque mondiale donne les moyens d’enlever à l’Hégémon le moyen d’exercer un chantage sur nombre de pays endettés, et donc d’affaiblir celui-ci. La démonstration se fera avec deux cas d’école : L’Argentine et l’Égypte.
La capitalisation de cette nouvelle institution financière permet de rassurer les pays tentés par l’aventure BRICK mais par trop timides et prudents. Il s’agit donc bien d’un choix stratégique qui prend son sens dans l’affrontement titanesque des deux blocs. Il est par ailleurs paradoxal de parler d’un bloc en parlant des BRICK qui se déclarent l’inverse. En terme marine il s’agit de prendre le vent de l’adversaire.
- Certains des pays choisis sont tous des poids lourds démographiques, diluant un peu plus le poids relatif de l’occident.
- Les pays choisis permettent de desserrer la pression du Rimland sur le Heartland. (McKinder / Spykman / Brzezinski)
- Israël parait subitement bien petit sur la carte. 4 des 6 nouveaux pays sont au moyen orient. Ce déséquilibre géographique démontre encore une fois que les choix sous-tendants à la construction du monde multipolaire se font surtout en fonction du monde unipolaire.
- Contrôle des détroits stratégiques.
Nous le voyons, la navigation à la voile conserve tout son charme et elle a de l’avenir. Elle garde aussi tout son sens en considérant les routes de la soie et celle de l’Arctique. On se contentera d’un moyen de transport décarboné, même si en occident quelques dirigeants y ajouteraient volontiers la vapeur, et même le fioul lourd et le nucléaire.
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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