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par François Meylan
La Fédération de Russie n’a jamais cessé d’être la cible de l’OTAN.
Mercredi 6 septembre 2023, j’ai rendez-vous avec mon contact devant le siège du Service de renseignement de la défense qui est le service de renseignement étranger et militaire du Danemark – Forsvarets Efterretningstjeneste (FE). Il dépend du ministère de la Défense. Son pendant pour le Renseignement intérieur étant le Politiets Efterretningstjeneste (PET).
Le FE qui s’occupe tant de renseignements extérieurs que militaires a défrayé la chronique plus d’une fois notamment en agissant tel un cheval de Troie sur le vieux continent, au profit de la NSA. Allant jusqu’à espionner les dirigeants politiques de l’Union européenne comme Angela Merkel, entre 2012 – 2014.
Arrivé à 16 h 09, en taxi, au Kastellet 30, siège du FE – le lieu est une base militaire qui se situe au nord de Copenhague – je ne suis soumis qu’à un seul contrôle. Celui de l’enceinte que des sentinelles en arme surveillent. Ces dernières vérifient mon passeport et m’annoncent par radio à je ne sais qui. Je peux passer.
Les abords immédiats du siège du Forsvarets Efterretningstjeneste (FE) sont clairement signalés comme interdits «No entry».
Une petite heure sur place, en compagnie de mon contact, me permet de constater l’état idéologique de l’Intelligence danoise. L’endoctrinement est passé par là. L’appréciation de la situation est dualiste. Il y a le bien et le mal, le noir et le blanc mais vraisemblablement il n’y a pas de place pour la nuance.
À vrai dire leur site internet http://www.fe-ddis.dk m’en apprendra plus. Un effort particulier y est consenti pour rendre le service plus sympathique et plus accessible. Le scandale de l’opération «Dunhammer» – le cheval de Troie danois en Europe,, – a durablement marqué les esprits. Une sombre affaire où les services danois ont allègrement espionné leurs alliés en Europe pour le compte des services d’intelligence US. Un scandale pour lequel le gouvernement danois a immédiatement nié toute implication en fustigeant les quelques «espions danois» qui auraient agi de leur propre chef et qui subissent aujourd’hui une chasse aux sorcières non pas pour avoir espionné les «amis» européens mais pour «trop parlé» aux médias. Pour Jens Ringmose, professeur à l’Université du Danemark du Sud, il est compréhensible que les services de renseignement d’un petit pays comme le Danemark se sentaient importants gagner en s’adoubant à l’espionnage américain.
En attendant, les agissements danois en disent long sur l’état d’esprit qui a animé l’OTAN ces vingt dernières années.
Sur http://www.fe-ddis.dk on découvre que les forces danoises ont suivi à marche forcée presque tous les engagements militaires US, sous bannière de l’OTAN ou non. De l’Irak à la Bosnie. Ci-après, quelques exemples communiqués par le «Forsvarets Efterretningstjeneste» sur son web.
Estonie – Présence avancée de l’OTAN, à partir de 2017 : «Le Danemark participe à la présence avancée de l’OTAN dans les pays baltes et en Pologne. Cette mission contribue à montrer la solidarité de l’alliance avec les pays qui se sentent vulnérables».
Mer Baltique – Surveillance pour l’OTAN, à partir de 2014 : «Des avions Challenger danois patrouillent dans la mer Baltique pour surveiller la zone et démontrer la solidarité de l’OTAN avec les membres orientaux de l’alliance».
Surveillance aérienne au-dessus des pays baltes, à partir de 2004 : «Le Danemark contribue continuellement à la préparation de l’OTAN au profit des pays baltes dans le cadre de la police de l’air balte (BAP) et de la police de l’air renforcée (eAP)».
Islande – Revendication de souveraineté dans les airs, à partir de 2009 : «La défense contribue parfois, avec les avions de combat F-16, à l’affirmation de la souveraineté de l’OTAN sur l’Islande qui ne dispose pas de sa propre force aérienne».
Le soutien étendu des Forces de défense à l’Ukraine, à partir de 1995 déjà ! : «Le Danemark participe à la formation des soldats ukrainiens».
Etc., etc.
Vu ce qui précède, il est aisé de comprendre que l’OTAN n’a jamais cessé de considérer la Fédération de Russie comme son ennemi. À force d’agiter la muleta (le drap rouge utilisé par le matador) le taureau excité charge ce qui bouge. On peut s’étonner que la Fédération de Russie n’ait riposté plus tôt.
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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