La présence du privé sur Clic Santé permet d’atténuer les difficultés du réseau public avec une offre de rendez-vous rapidement accessible à la population, a indiqué vendredi le ministre de la Santé, Christian Dubé.
Lors d’une conférence de presse sur l’amélioration de l’accès aux soins de santé, M. Dubé a commenté l’offre de rendez-vous hors du secteur public proposée sur l’interface, qui est devenue la principale plateforme depuis la pandémie.
« J’ai toujours dit qu’il faut travailler pour améliorer le système public, a-t-il déclaré. Pendant qu’on a des difficultés dans le réseau, notamment avec le nombre d’infirmières, avec le personnel, je pense que le privé est complémentaire. »
Selon le ministre, l’accessibilité à des rendez-vous auprès d’entreprises privées, comme des pharmacies ou des prestataires de soins infirmiers, est une solution dans le cas où des patients ont besoin d’un rendez-vous plus rapidement que dans le réseau public pour des soins tels que des prélèvements et ou des vaccins.
« Ce que fait Clic Santé actuellement, lorsqu’il n’y a pas de possibilité d’avoir un rendez-vous rapidement, de l’offrir au privé, pour moi c’est la meilleure solution, a-t-il dit. Parce que ce que les Québécois veulent, c’est avoir un rendez-vous. Tant que le privé va pouvoir être complémentaire à notre système public, ce que les Québécois veulent c’est être capable d’être servis. »
Rendez-vous avec frais
Dans une réponse au Devoir, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s’est appuyé sur des chiffres de l’entreprise Trimoz, qui exploite la Clic Santé, pour présenter un portrait de l’offre du secteur privé sur la plateforme.
« Selon l’entreprise Trimoz, ce sont près de 30 millions de rendez-vous qui ont été distribués sur le portail de Clic Santé en 2021-2022. Moins de 1 500 000 de ces rendez-vous comportent des frais pour les utilisateurs, soit 5 % », a répondu la porte-parole du ministère, Marie-Hélène Émond.
Selon le MSSS, Trimoz rappelle également que selon le type de rendez-vous recherché, l’utilisateur est informé de trois à cinq reprises que des frais seront exigés pour un rendez-vous payant, « le tout afin d’éviter toute forme de confusion ».
En mai, dans un rapport, la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc avait conclu que l’octroi de contrats sans appels d’offres durant la pandémie a augmenté la dépendance du réseau public de la santé à certains fournisseurs, comme la plateforme de rendez-vous Clic Santé, dont les contrats ont été renouvelés ensuite sans que le marché ait été sollicité à nouveau.
Désaffiliation
Après avoir fait le point sur les cas de COVID et annoncé qu’une centaine de centres de vaccination mis sur pied pendant la pandémie deviendront permanents, Christian Dubé a été appelé à commenter les répercussions de la désaffiliation des médecins, qui optent pour une pratique entièrement privée, sur l’accès aux soins dans le secteur public.
À lire aussi
Le ministre a affirmé que 200 des 10 000 médecins spécialistes pratiquent actuellement hors du réseau où les soins sont remboursés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
« Dans certaines spécialités, la désaffiliation a été un problème important, a nui à l’accès, on va y travailler avec la Fédération des médecins spécialistes », a-t-il dit.
L’effet se fait surtout sentir dans les spécialités comme la dermatologie et la pédiatrie.
« Un dermatologue qui s’en va au privé peut avoir un gros impact sur les listes d’attente », a-t-il dit en précisant que 100 000 des 800 000 personnes sur les listes d’attente le sont pour des soins en dermatologie.
M. Dubé a affirmé que l’impact est moins important du côté des soins offerts par les omnipraticiens.
« Elle est mineure du côté des omnis parce que les omnipraticiens ont fait une prise en charge extraordinaire depuis un an », a-t-il dit en référant notamment à l’augmentation des inscriptions dans les Groupes de médecine familiale (GMF) telle que prévue dans le Plan santé.
Dans un reportage publié cet été, le Globe and Mail constatait que le Québec détient le record canadien de médecins désaffiliés, dont la proportion est passée de 2,1 % à 4,13 % depuis 2012.
<h4>À voir en vidéo</h4>
Source : Lire l'article complet par Le Devoir
Source: Lire l'article complet de Le Devoir