Cours d’éducation à la sexualité : Un exemple de dérapage

Cours d’éducation à la sexualité : Un exemple de dérapage

Les auteurs sont parents.

Le 30 août dernier, nous avons lu avec intérêt la lettre intitulée Cours Culture et citoyenneté québécoise : Un bilan positif, mais avec de nouveaux risques de dérapage. En effet, nous sommes des parents qui ont déjà goûté aux dérives de l’enseignement de l’idéologie de l’identité de genre ou aux politiques qui en découlent. La nouvelle définition du mot « sexe » du cours Culture et citoyenneté québécoise ne nous rassure pas.

Depuis l’automne 2022, les élèves du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH) ont comme lecture obligatoire Ciel de Sophie Labelle dans leur cours de français de secondaire I afin de développer une compétence du cours de sexualité, soit reconnaître le rôle de la puberté dans la consolidation de son identité de genre. Labelle est une personne militante trans qui souhaite des toilettes mixtes pour tous, c’est-à-dire la fin des toilettes pour hommes et femmes, comme on le constate dans l’entrevue intitulée Author Sophie Labelle : crushing the patriarchy. On est loin ici du simple accommodement. Le roman Ciel met en scène quatre adolescents trans qui prennent des bloqueurs de puberté et des hormones. Par exemple, Liam est un athlète qui prend de la testostérone pour se conformer à son genre. On y défend par une fable inversée l’inclusion des personnes trans dans les sports. Dans l’actualité, on constate bien que ce qui pose problème en ce moment est l’inclusion des hommes de sexe masculin et trans-identifiés femmes dans les catégories sportives réservées aux femmes et non l’inverse. Le contenu n’est pas présenté comme sujet à débat, mais comme une vérité pure. Est-ce que cela changera avec le nouveau cours? Nous n’en sommes pas certains, étant donné la nouvelle définition du mot « sexe » qui endosse l’idéologie queer et où on évacue les aspects chromosomiques et anatomiques du sexe.

Si au départ les objectifs louables des théoriciens queers comme Judith Butler étaient de rendre acceptables certaines pratiques sexuelles marginalisées, par exemple l’homosexualité, des théoriciens comme Paul B. Preciado vont aujourd’hui beaucoup plus loin. Ce philosophe trans fait la promotion de la déconstruction des sexes et des orientations sexuelles. Pour lui, l’hétérosexualité et l’homosexualité sont des « ruines épistémiques », tel que mentionné dans son entrevue sur France inter intitulée Paul B. Preciado : trans révolutionnaire. Effectivement, le cahier d’accompagnement à la lecture de Ciel produit par le CSSSH va dans le sens de cette déconstruction. On demande aux élèves de remplir le schéma des personnages trans du roman. Par exemple, Ciel «a été assigné garçon à la naissance», il est non binaire et son expression de genre est féminine. Ce personnage, attiré par un garçon nommé Eiríkur, est-il homosexuel ou hétérosexuel? Voilà une question bien pointue pour un élève de secondaire I, et qui pourrait varier selon la définition du sexe qui a été adoptée.

Les professeurs d’histoire devraient également s’inquiéter de l’arrivée de cette idéologie dans le cursus. En effet, à l’exposition Unique en son genre, on présente Margaret Ann Buckley, la première femme médecin britannique comme une personne trans parce qu’elle a dû se faire passer pour un homme afin de devenir médecin. De même, la soldate Marie-Angélique Duchemin et la lesbienne Mathilde de Morny seraient des précurseures des trans. L’histoire des femmes est donc réécrite et instrumentalisée pour alimenter cette idéologie.

Le gouvernement s’aventure sur un terrain fort glissant. Malgré nos doléances au CSSSH, à notre députée et au ministère, rien n’y fait et tous se renvoient la balle. Nous croyons que les parents devraient manifester poliment leur désaccord face à ce discours révisionniste et antiscientifique qui efface l’histoire des femmes, affirme que le sexe biologique est un spectre, plutôt qu’une réalité binaire, ou met à mal les droits des jeunes filles basés sur le sexe, ce qui amène des adolescentes à renoncer à leurs droits, sans même se rendre compte des conséquences de ce rejet de l’identité féminine, et cela au nom de l’inclusion.

Les parents : Steve Leblanc, Véronique Fournier, Sébastien Houle, Manon Gravel, Jean-François Gaudette

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