S’il est clair pour tout le monde qu’une part majoritaire des souffrances ukrainiennes est attribuable à la Russie, hélas nos prises de position n’y exercent aucune influence, car moins d’un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, notre lettre collective à Oleg Stepanov, ambassadeur russe au Canada, n’a reçu ni réponse, ni même accusé de réception[i], et fut en outre boycottée par les médias proguerre des pays de l’OTAN.
Les Artistes pour la Paix n’ont pas attendu l’appel du Bureau International de la Paix, la plus ancienne et plus grande organisation parapluie au monde pour les mouvements de paix (IPB), pour une Semaine de mobilisation mondiale pour la paix en Ukraine du samedi 30 septembre au dimanche 8 octobre 2023 dont « l’objectif commun est d’appeler à un cessez-le-feu immédiat et aux négociations de paix pour mettre fin à la guerre en Ukraine ».
Dès le 26 février 2022, nous publiions l’appel de Pugwash international[ii], puis aussitôt après, celui de notre ami Riccardo Petrella fondateur de l’Agora des Habitants de la Terre[iii], du secrétaire général des Nations Unies António Guterres[iv], de l’ex-sénateur Douglas Roche[v], de son collègue humanitaire Ernie Regehr (Project Ploughshares)[vi], des pacifistes russes et ukrainiens emprisonnés par leurs gouvernements respectifs, du professeur Jeffrey Sachs[vii], président du UN Sustainable Development Solutions Network et du Sommet international pour la Paix en Ukraine de Vienne du 11 juin[viii], avec le mouvement mondial des femmes (Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté – WILPF et Voix des Femmes – VOW) qui a la sagesse de se méfier autant des patrons ultralibéraux machos que des politburos mâles russes, chinois et coréens du Nord.
Au Canada, nos pressions (jusqu’en son ministère même toute la journée du 28 juin !) sur la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, ont frappé le mur de son intransigeance OTANesque : les AplP réclament depuis la chute du mur de Berlin l’abrogation de cette alliance militariste agitant le spectre de ses bombes nucléaires[ix].
Aux États-Unis, la pacifiste Medea Benjamin a été expulsée du Sénat quand elle y a interpelé le Secrétaire d’État Anthony J. Blinken : « Soyez un diplomate, pas un épervier de guerre ! ». Rappelons qu’elle est cofondatrice du groupe pacifiste Code Pink qui s’opposait en 2002 à l’invasion de l’Irak par George W. Bush, à laquelle un vrai leader libéral canadien, le Premier ministre Jean Chrétien, s’était objecté, évitant ainsi la complicité d’un massacre de plus de cent mille Irakiens, sans compter l’autre centaine de milliers de victimes qui ont suivi en Syrie.
L’Europe dont la mollesse de l’opposition à la guerre oscille de façon absurde entre une propagande déclarant la Russie vaincue (photo en couverture) ou alors une russophobie paniquée laissant croire que les armées de Poutine (sans Prigojine) pourraient déferler sur le continent fait semblant d’ignorer que les pays de l’OTAN sont au moins vingt fois plus armés, selon le Stockholm International Peace Research Institute, qu’on censure comme l’ONU. SCANDALEUX ! Indignez-vous avec nous, svp, en recopiant cet article directement à vos amiEs, pas sur les réseaux sociaux GAFAM, à boycotter par respect des journalistes qui ne sont pas responsables de la censure appliquée par leurs patrons!
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