France24
sam., 26 août 2023 17:31 UTC
Fin du compte à rebours. Les géants du net sont soumis depuis vendredi dans l’UE à des obligations renforcées de transparence et de lutte contre les contenus illégaux, sous peine de lourdes amendes, en vertu d’une nouvelle législation sans équivalent dans le monde.
© SEBASTIEN BOZON / AFP/Archives
Les géants du net doivent à partir de vendredi répondre dans l’Union européenne d’obligations renforcées pour lutter contre les contenus illicites et se montrer plus transparents
La loi sur les services numériques (DSA en anglais) s’impose désormais aux 19 plus grands réseaux sociaux, places de marchés et moteurs de recherche, parmi lesquels Google, YouTube, Amazon, Facebook, Instagram, X (ex-Twitter) ou TikTok.
Ces entreprises, qui comptent chacune plus de 45 millions d’utilisateurs actifs dans l’UE, sont astreintes à de nouvelles obligations pour combattre la désinformation, la haine en ligne, la pédopornographie ou encore les contrefaçons, et ce, sous la surveillance de la Commission européenne.
« Ce 25 août marque un tournant majeur. Les internautes, dorénavant, vont bénéficier d’une protection renforcée, mais aussi de contrôle et de choix accrus », a écrit sur X (anciennement Twitter) le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, assurant que le DSA était aussi « là pour protéger la liberté d’expression contre les décisions arbitraires ».
Commentaire : Bien sûr, surtout la liberté d’expression ! Car pour eux, la liberté d’expression est la censure.
« Mes services et moi-même serons très, très rigoureux pour vérifier que les plateformes se conforment au DSA », a-t-il promis.
Il s’agit de « protéger nos enfants, nos sociétés, nos démocraties », a relevé de son côté la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen.
Les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant atteindre 6% du chiffre d’affaires mondial de leur groupe et, en dernier recours, en cas d’infractions graves répétées, à une interdiction temporaire d’exercer dans l’UE.
Les plateformes doivent notamment proposer aux internautes un outil pour signaler facilement les contenus illicites — tels que définis par les législations nationales ou des textes européens-, puis les retirer rapidement. Elles doivent se soumettre à un audit annuel indépendant pour vérifier qu’elles remplissent bien leurs obligations.
Les sites marchands doivent pouvoir tracer les vendeurs, pour réduire les fraudes.
X « travaille dur »
Leurs algorithmes sont sous surveillance : les plateformes doivent expliquer le fonctionnement de leurs systèmes de recommandation et proposer des alternatives sans personnalisation.
Côté publicité, le DSA interdit de cibler les mineurs ou de publier des annonces basées sur des données sensibles (religion, orientation sexuelle, etc.).
Plusieurs géants ont déjà annoncé des changements pour se conformer à cette législation.
Le respect des règles par le réseau social X est particulièrement scruté, en raison des transformations controversées et des licenciements massifs opérés par son patron Elon Musk.
Twitter est l’une des cinq plateformes à avoir passé un « stress test » cet été pour vérifier si elles étaient prêtes à répondre aux exigences du DSA. Thierry Breton avait notamment averti Elon Musk qu’il devait renforcer ses moyens pour y parvenir.
Le milliardaire a toutefois assuré vendredi que son réseau social « travaillait dur » pour se conformer avec la nouvelle législation.
Après TikTok, Meta (maison mère de Facebook et Instagram) et Google, Microsoft (LinkedIn et Bing) a annoncé vendredi des mesures pour respecter le nouveau cadre, notamment en offrant aux utilisateurs la possibilité de désactiver les recommandations personnalisées de contenu, déterminées par algorithmes.
Microsoft a également, comme d’autres plateformes, mis en place une « bibliothèque des publicités » destinée à informer les utilisateurs sur les annonces diffusées par ses services et sur le ciblage publicitaire. Le groupe s’est aussi engagé à plus de transparence sur le fonctionnement de son moteur de recherche Bing et la modération des contenus.
Une centaine de personnes au sein de l’exécutif européen sont chargées de surveiller l’application du DSA.
Les sites d’e-commerce Amazon et Zalando, qui comptent parmi les 19 « très grandes plateformes » soumises aux nouvelles règles, ont quant à eux déposé des recours devant la justice européenne pour les contester, estimant qu’ils ne remplissaient pas les critères pour y être assujettis.
Les règles s’appliquent toutefois aussi à eux en attendant la décision de justice, à l’exception d’une disposition du DSA sur la transparence de la publicité pour Amazon, indique-t-on à la Commission.
Le DSA, comme le règlement européen sur la protection des données (RGPD) de 2016, pourrait devenir une référence dans le monde, alors que de nombreux gouvernements s’efforcent de réguler les dérives du web.
Il complète un autre règlement, sur les marchés numériques (DMA), qui s’attaque aux pratiques anticoncurrentielles des géants de la tech. Les entreprises concernées par cette législation seront officiellement désignées le 6 septembre, et auront un délai de six mois pour se conformer à leurs obligations.
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Source : Sott.net
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