par Pierre Duval
Avec la décision des États-Unis de valider l’envoi d’avions de chasse F-16 d’autres pays comme le Danemark, les Pays-Bas en Ukraine, les pays de l’UE sont en train de vivre en temps réel – même si la population de ces pays et leurs élites politiques ne le réalisent pas – une étape vers une implication directe de l’Allemagne en particulier, et de l’Europe en général, dans une guerre directe contre la Russie.
Les pays de l’UE s’enfoncent directement dans la guerre avec la Russie
«La décision des Pays-Bas, puis du Danemark, de fournir à l’Ukraine un total de 61 avions de guerre F-16 équipés des dernières technologies pour les utiliser dans la guerre contre la Russie représente une nouvelle phase dans la guerre russo-ukrainienne qui dure depuis environ un an et demi», stipule le média turc Evrensel. Les responsables politiques des pays européens ne semblent pas réaliser vers quoi leurs décisions de toujours vouloir envoyer plus d’armes en Ukraine portent comme conséquences pour les populations européennes occidentales et aussi pour ceux de cette Europe centrale. Tout simplement, les pays européens vont directement dans une guerre directe avec la Russie.
Les États-Unis sont le principal acteur de cette précipitation dans la guerre sans, aussi, surtout oublier le manque de compétences des responsables politiques des pays européens. Ils ont, en effet, donné leur feu vert pour que l’Ukraine puisse utiliser des F-16. Ainsi, les États-Unis ont pris la décision d’impliquer les pays européens dans la guerre avec la Russie au lieu de fournir directement les avions.
«La question de savoir quand et comment les avions seront livrés sera clarifiée dans la période à venir», stipule le média turc. La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, lors de sa rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé «qu’elle espérait que les six premiers F-16 pourraient être remis à l’Ukraine vers le Nouvel An, huit autres l’année prochaine et les cinq autres en 2025». «Pour cela, il faut avant tout former le personnel ukrainien qui utilisera l’avion», constate le média turc.
La presse allemande fait remarquer que «selon le ministère néerlandais de la Défense, les Pays-Bas disposent de 42 avions de ce type [F-16], mais que seulement 24 sont actuellement opérationnels» et qu’«il faudra probablement au moins six mois avant que l’Ukraine puisse utiliser ses avions de combat dans la guerre contre la Russie». Il faut former les pilotes ukrainiens.
Observateur Continental a noté que pour piloter un F-16, cela demande quatre à cinq ans.
D’autres pays européens devraient rejoindre la liste des pays envoyant des F-16 en Ukraine dans les prochains jours. Les États-Unis devraient également donner leur feu vert à d’autres pays. La Pologne avait précédemment donné à l’Ukraine l’avion de combat MiG-29, produit par l’Union soviétique avec l’approbation de l’Allemagne. Dans les évaluations parues dans la presse allemande, il est indiqué que les F-16 seront envoyés en Ukraine au plus tôt dans les premiers mois de l’année prochaine.
Avions des Pays-Bas, missiles d’Allemagne
Le média turc fait remarquer que «si l’on regarde les discussions de ces dernières semaines, il semble y avoir un lien entre l’approbation américaine du F-16 et la décision de l’Allemagne d’envoyer des missiles de croisière Taurus en Ukraine». «On peut dire que les avions de guerre qui embarqueront les missiles Taurus ont été ainsi déterminés», conclut Evrensel.
Compte tenu de cette décision, l’Allemagne ne sera pas en mesure d’avancer l’argument selon lequel il n’y a pas d’avions de combat pour lancer les missiles. Les partenaires de la coalition, les Verts et les dirigeants du FDP, qui sont les porte-parole du lobby de l’armement et de la guerre, font pression depuis des jours sur le chancelier allemand, Olaf Scholz, pour qu’il livre des missiles Taurus à l’Ukraine. Olaf Scholz avait précédemment déclaré que l’envoi d’avions de combat constituait une «ligne rouge» et que cela signifierait l’implication directe de l’Allemagne dans la guerre.
De fait, il est possible d’affirmer que la décision américaine concernant les F-16 est une mesure prise pour impliquer directement l’Allemagne en particulier, et l’Europe en général, dans une guerre directe contre la Russie. C’est pourquoi qu’avec la déclaration de Volodymyr Zelensky affirmant que «les F-16 insuffleront une nouvelle confiance et une nouvelle motivation tant aux guerriers qu’aux citoyens ordinaires» et qu’ «Ils produiront de nouveaux résultats pour l’Ukraine et le reste de l’Europe» ce week-end sur la base aérienne de la ville néerlandaise d’Eindhoven, exprime une vérité.
En effet, le bombardement du territoire russe par des F-16 qui seront confiés à l’Ukraine avec des missiles Taurus envoyés depuis l’Allemagne conduira à de «nouveaux résultats», avertit le média turc. Ce résultat tient davantage au fait que l’OTAN dans son ensemble est partie de facto à la guerre chaude contre la Russie. «En effet, il semble qu’un consensus ait été atteint sur le fait que la Russie ne peut être retirée militairement du territoire ukrainien que de cette manière», observe Evrensel.
La décision des Pays-Bas concerne directement l’Allemagne
Un autre point remarquable est que les Pays-Bas, qui ont jusqu’à présent suivi une politique de guerre partiellement équilibrée, se sont engagés à envoyer 42 avions de combat F-16. Cette décision devrait jouer un rôle dans la prochaine campagne électorale de Mark Rutte qui n’a pas été reconduit au poste de Premier ministre, alors qu’il a également réussi à plaire aux États-Unis et à l’Ukraine.
«Cette démarche des Pays-Bas concerne l’Allemagne sous un autre aspect. Il s’agit de l’intégration des armées allemande et néerlandaise dans de nombreux domaines, notamment les forces terrestres», fait remarquer Evrensel. Lors de la réunion conjointe du Conseil des ministres germano-néerlandais du 27 mars, il a été décidé d’approfondir la coopération militaire entre les deux pays et de confier à l’Allemagne le commandement d’un tiers de l’armée néerlandaise. Cela a été considéré comme un «plan d’unification militaire» entre les deux pays.
«Trois jours après ladite réunion ministérielle conjointe (30 mars), une étape historique a été franchie à Veitshöchheim, en Bavière, avec la participation du ministre allemand de la Défense Boris Pistorius et de la ministre néerlandaise de la Défense Kajsa Ollongern, pour l’intégration des forces terrestres néerlandaises dans les forces terrestres allemandes», insiste Evrensel. Lors de cette cérémonie, la 13e brigade légère néerlandaise est rattachée à la 10e division blindée de l’armée allemande. En 2014, la 11e brigade aérienne néerlandaise a été intégrée à la division des forces rapides allemandes (DSK), et en 2016, la 43e brigade mécanisée néerlandaise a été intégrée à la 1ère division blindée de l’armée allemande.
Pour toutes ces raisons, l’engagement des Pays-Bas à fournir 42 avions F-16 à l’Ukraine concerne directement l’Allemagne. Cela signifierait que les pays qui ont envoyé leurs avions de combat pour bombarder le territoire russe, et donc l’OTAN, seraient directement impliqués dans la guerre.
Evrensel met en garde du fait que «Moscou a déclaré que lorsque le pointeur se tournerait vers la perte de la guerre pour la Russie, Vladirmir Poutine pourrait appuyer sur tous les boutons à sa portée. Il a également été déclaré que le premier d’entre eux était un bouton d’arme nucléaire».
«Par conséquent, plus l’Occident équipe l’Ukraine en armes lourdes et modernes, plus le risque d’une guerre grande et dévastatrice est grand», selon Evrensel.
source : Observateur Continental
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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