L’Algérie vient d’infliger un camouflet mémorable à la France en lui refusant le survol de son territoire en vue d’une éventuelle attaque contre le Niger. Bien que la France ait démenti l’annonce faite par Alger, les détails fournis par les autorités algériennes tendent à accréditer leurs affirmations.
Si le refus de l’Algérie du survol de son territoire par les avions militaires français constitue une humiliation de plus infligée à la France, c’est la révélation de ce refus qui est autrement plus grave. En effet, si les déclarations des autorités algériennes sont exactes, et tout porte à croire qu’elles le sont (pourquoi les auraient-elles inventées ?), cela expose aux yeux de tous les véritables desseins de la France concernant la crise nigérienne malgré ses nombreux dénis.
Le piège africain va-t-il se refermer sur la France ?
Il y a quelques années, peu de temps après la création de Réseau International, j’avais écrit un article prémonitoire concernant l’intervention française au Mali. Nous étions alors au début de l’opération Serval (le prédécesseur de Barkane). Les stratèges de Paris feraient bien de lire cet article. Si la France intervient au Niger, cela pourrait bien mener au triste dénouement contre lequel je mettais alors en garde : le Diên Biên Phu du Sahel.
Voici l’article ; il n’a pas pris une ride.
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Des experts à Ifrikya FM : La France a bel et bien demandé à l’Algérie une autorisation de survol de son espace aérien
Lors de l’émission, Grand angle, diffusée ce mercredi sur la chaine Ifrikya FM, le docteur Ahmed Bensaada a confirmé qu’en dépit du démenti de l’état-major français d’une demande d’autorisation adressée à Alger pour permettre le survol de l’espace aérien algérien à des avions militaires français, cette demande a bel et bien été adressée aux autorités algériennes en vue d’une intervention militaire contre le Niger. Information livrée, rappelons-le, par la Radio Algérienne.
En plus de cette confirmation, l’écrivain, chercheur, analyste et expert en questions géopolitiques, précise que cela devait concerner exactement quatre avions militaires et un avion ravitailleur, d’où l’intention qu’il était bien question d’une attaque militaire contre ce pays voisin. Un pays qui partage près de 1000 kilomètres de frontières avec l’Algérie. L’auteur de «Arabesque américaines, le rôle des États Unis dans les révoltes de la rue arabe», rappelle que le Niger, qui a pris son indépendance du colonialisme français en 1960, compte aujourd’hui encore parmi les pays les plus pauvres au monde en dépit de l’immenses richesse de son sous-sol.
En chiffres, le Niger «fournit 30% de son uranium pour faire tourner les centrales nucléaires françaises qui produisent 60% à 70% de l’énergie électrique en France, alors que l’électrification au Niger ne dépasse pas les 17%», a-t-il argumenté avant de s’étonner que ce même Niger reste classé, en terme d’indice de développement humain, parmi les derniers pays au monde, il est devancé juste par le Tchad et le Sud-Soudan.
M. Bensaada ne manque pas d’alerter, encore une fois, qu’en «détruisant ce pays, non seulement on va encore l’enfoncer dans la pauvreté, avec son lot de réfugiés, mais aussi faire le jeu des terroristes» qui y sévissent avec notamment l’Aqmi dans le Nord et Boko haram dans le sud de ce pays.
De son côté, le journaliste Zine CHerfaoui d’El Watan, spécialiste des questions internationales, a expliqué que la région du Sahel s’apparente à un «arc de crise», une zone assise sur une poudrière allant de la Somalie jusqu’au Sénégal en passant par le Soudan, le Tchad, le Mali, le Niger, etc. Tous ces pays vivent des crises multiformes et une intervention militaire pourrait être l’étincelle qui fera exploser la toute la région.
«Grand angle», avec Mokhtar Saïd Mediouni, Zine Cherfaoui et Ahmed Bensaada
envoyé par Amar Djerrad
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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