Devant la « crise nationale historique en habitation », il faut agir sur plusieurs fronts en même temps : accroître l’abordabilité du logement, réduire les coûts de construction, permettre de prolonger l’amortissement maximal des hypothèques et mieux financer les logements sociaux. Et tous doivent mettre l’épaule à la roue : le fédéral, le provincial et le municipal, plaide l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) dans une sortie publique, alors qu’Ottawa se penche sur la situation.
Il y a déjà des pénuries de logements et de logements abordables. Et le gouvernement fédéral veut accroître les seuils d’immigration, ce qui fera croître les besoins.
L’APCHQ presse les autorités donc d’adopter plusieurs mesures pour alléger la pression.
Au Québec seulement, il manquait plus de 100 000 logements en tous genres à la fin de 2021 afin de rétablir l’équilibre sur le marché, selon l’APCHQ.
« Selon nos estimations, selon celles de la SCHL [Société canadienne d’hypothèques et de logement] également, si on maintient le rythme de construction résidentielle qu’on a eu au cours des dernières années, on se dirige au Québec, possiblement, vers un déficit de 620 000 logements d’ici 2030 », a souligné Paul Cardinal, directeur du service économique à l’APCHQ, en entrevue jeudi.
Des moyens
Entre autres, pour réduire les coûts de construction, l’APCHQ propose de bonifier le remboursement de la TPS pour les habitations neuves et de carrément exempter la construction de logements sociaux et abordables de cette taxe. Si Québec adoptait une semblable mesure avec la TVQ, cela totaliserait 15 %, fait valoir M. Cardinal.
Aussi, pour favoriser l’accès à la propriété, l’association recommande de prolonger la période d’amortissement maximal des prêts hypothécaires de 30 à 35 ans pour les maisons neuves écoénergétiques, afin d’en réduire les mensualités.
De même, l’APCHQ suggère de mieux financer la construction et la rénovation des logements sociaux et abordables. Le parc de logements actuel est vieillissant et a besoin d’être rénové.
Selon l’association, pour répondre à la demande anticipée, il faudrait doubler le rythme de la construction résidentielle, alors que présentement, elle vit plutôt un ralentissement.
L’APCHQ note que l’on peut faire coïncider nos cibles d’économies d’énergie, comme société, avec les nécessaires rénovations et constructions de logements pour répondre à la demande croissante.
« Au Québec, 53 % des logements ont été construits avant 1980, ce qui implique qu’ils ont des besoins thermiques beaucoup plus importants. Nous croyons qu’il y a là un potentiel énorme pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments et ainsi réduire les émissions de GES [gaz à effet de serre] de notre secteur d’activité », a ajouté M. Cardinal.
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