La communauté internationale doit admettre que les récents putschs en Afrique de l’Ouest sont des révoltes qui annoncent un Printemps Africain ! — Mustapha STAMBOULI

La communauté internationale doit admettre que les récents putschs en Afrique de l’Ouest sont des révoltes qui annoncent un Printemps Africain ! — Mustapha STAMBOULI

Le récent coup d’État au Niger soulève des questions sur les motivations des pays d’Afrique de l’Ouest et met en évidence les inégalités de traitement entre les crises politiques en Afrique et ailleurs dans le monde.

La situation actuelle en Afrique de l’Ouest avec les récents coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger, représente un défi majeur pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et à l’Occident. Ces événements remettent en question les modèles politiques et économiques des États membres de l’organisation, menaçant ainsi la stabilité de la région. Les divergences sur des questions telles que la politique monétaire compliquent également la coopération entre les membres de la CEDEAO. Tous les efforts doivent être mis en synergie afin de résoudre ces problèmes potentiels de manière pacifique et coopérative pour maintenir l’intégrité de l’organisation et promouvoir la stabilité dans la région. La réponse à ces questions complexes se trouve probablement dans les intérêts politiques et économiques en jeu. Bien que certains pays de la région puissent être motivés par des considérations stratégiques et la préservation de la stabilité régionale, cela ne change pas le fait que les inégalités de traitement persistent et que les actions des acteurs internationaux semblent être dictées par des intérêts autres que la démocratie et les droits de l’homme.

I. Contexte ayant déclenché la crise au Niger

Le Niger, malgré sa richesse en ressources naturelles, est confronté à de nombreux défis qui entravent son développement économique et social. Ce pays est l’un des plus pauvres de la planète avec un PIB aux environs 8 milliards de dollars pour une population de 25 millions d’habitants, un taux élevé de pauvreté dépassant les 48 % et une forte dépendance à l’agriculture. Ces facteurs contribuent à la stagnation économique et posent des défis persistants pour améliorer les conditions de vie de la population. Le Niger dispose d’importantes ressources naturelles telles que l’uranium, le pétrole, l’or et le charbon. Cependant, l’exploitation et la gestion efficaces de ces ressources constituent un défi constant pour le pays. Les problèmes de gouvernance, la corruption et les obstacles bureaucratiques ont eu un impact négatif sur le potentiel économique du Niger. Les bénéfices de l’exploitation de ces ressources ne sont pas toujours distribués de manière équitable et transparente. La relation entre la France et le Niger dans le domaine de l’exploitation des ressources naturelles est complexe, ambiguë et peu transparente, ce qui a conduit à une rébellion de la junte militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, l’accusant de « haute trahison ».

II. Problématique de la crise qui secoue la CEDEAO

La CEDEAO est une organisation régionale qui vise à promouvoir la paix, la stabilité et la coopération économique dans la région. Cependant, les coups d’État répétés remettent, à juste titre, en question les modèles politiques et économiques des États membres de l’organisation.

Aussi, les conflits armés peuvent compromettre la stabilité politique et économique des États membres de la CEDEAO, ce qui peut affaiblir l’organisation dans son ensemble. De plus, les changements de leadership politique peuvent influencer les objectifs et les priorités des pays membres, créant ainsi des divergences et des tensions internes. Les désaccords profonds sur des questions économiques et monétaires, notamment en ce qui concerne le franc CFA, peuvent également entraver la coopération entre les États membres.

Il est donc crucial que les États membres de la CEDEAO travaillent ensemble pour résoudre ces problèmes potentiels et promouvoir la stabilité politique, économique et sociale dans la région. Il est également important de souligner que toute intervention militaire au Niger pourrait être un facteur déstabilisateur pour la CEDEAO dans son ensemble. Les pays membres doivent donc chercher des solutions pacifiques pour résoudre les problèmes régionaux et maintenir l’intégrité de l’organisation.

III. Le Putsch Nigérien et les Inégalités de Traitement en Afrique

Le récent coup d’État au Niger soulève des questions sur les motivations des pays d’Afrique de l’Ouest et met en évidence les inégalités de traitement entre les crises politiques en Afrique et ailleurs dans le monde. La réponse à ces questions complexes se trouve probablement dans les intérêts politiques et économiques en jeu. Bien que certains pays de la région puissent être motivés par des considérations stratégiques et la préservation de la stabilité régionale, cela ne change pas le fait que les inégalités de traitement persistent et que les actions des acteurs internationaux semblent être dictées par des intérêts autres que la démocratie et les droits de l’homme. Il est crucial de comprendre et de corriger ces inégalités de traitement qui persistent en Afrique et dans la communauté internationale dans son ensemble. L’intervention militaire projetée de la CEDEAO au Niger est une décision grave qui pourrait entraîner une guerre sans fin entre les pays concernés et le reste des pays de la CEDEAO. Il est essentiel que les acteurs diplomatiques travaillent ensemble pour résoudre les problèmes et éviter une escalade du conflit. Une approche pacifique et une médiation peuvent aider à atténuer les tensions entre les pays impliqués. Il est également important de souligner que l’intervention de puissances extérieures dans la région peut compliquer davantage la situation et rendre le conflit plus géostratégique. Dans un tel cas, les organisations régionales telles que l’Union africaine (UA) et la Ligue des États arabes peuvent jouer un rôle clé pour soutenir la résolution pacifique des conflits et promouvoir la stabilité régionale. La position de l’Union africaine, qui a choisi de ne pas soutenir une intervention militaire au Niger, reflète sa volonté de privilégier les solutions diplomatiques et politiques pour résoudre les conflits et les crises en Afrique. Cette approche souligne l’importance de mettre en place des normes de gouvernance équitables et de traiter les pays africains sur un pied d’égalité avec leurs homologues du reste du monde.

IV. La Ligue Arabe a un rôle à jouer pour la stabilisation de l’Afrique de l’Ouest

IV. 1. Un plan de paix arabe pour résoudre la crise nigérienne

Les pays du Maghreb, notamment l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, ont exprimé leur refus d’utiliser la force pour résoudre la crise au Niger. Ils estiment que la stabilité de l’Afrique de l’Ouest est étroitement liée à celle de l’Afrique du Nord. Cette approche met en évidence l’importance de la sécurité et de la coopération régionale pour assurer la paix et la prospérité sur tout le continent africain. Cette position est particulièrement significative de la part des pays du Maghreb, car elle souligne la volonté de privilégier des solutions pacifiques et de favoriser la diplomatie et la coopération régionale plutôt que des mesures militaires pour résoudre les crises.

Par ailleurs, il est tout à fait possible que la Ligue des États arabes, joue un rôle de médiation et de facilitation dans la crise de la CEDEAO. En tant que membre de cette organisation, l’Algérie, concernée directement par ce conflit, pourrait utiliser ses relations diplomatiques pour encourager les parties impliquées à trouver une solution pacifique et démocratique. L’implication de la Ligue des États arabes pourrait se faire par le biais de discussions, de négociations et de pressions diplomatiques visant à inciter les parties à s’engager dans un processus de normalisation et à restaurer la démocratie dans la région impactée par la crise. Cependant, il est important de noter que les résultats de telles initiatives dépendent de la volonté des parties en conflit de coopérer et de négocier. Les médiations extérieures, telles que celle de la Ligue des États arabes, peuvent jouer un rôle de soutien, mais la résolution effective de la crise nécessite l’engagement et la collaboration des parties elles-mêmes.

IV.2 Un Plan Marshall, bateau de sauvetage pour consolider les accords diplomatiques

La Ligue des Etats Arabes pourrait convaincre les pays riches du golfe pour investir massivement dans les pays enclavés de la CEDAO (essentiellement le Mali, le Burkina Faso et le Niger) sous forme d’un plan Marshall pouvant sortir ces pays du sous-développement et de la misère. Ce plan pourrait s’articuler autour de 5 axes majeurs : (i) agriculture et alimentation rendant ainsi ces pays autosuffisants sur le plan alimentaire, (ii) infrastructures de base permettant de doter ces pays de réseaux routiers de qualité facilitant les déplacements des personnes et des marchandises, (iii) Energies électriques : doter ces pays d’une infrastructure de qualité en matière d’énergie électrique en favorisant les zones rurales qui souffrent d’un manque énergétiques criant.(iv) Renforcement des systèmes sanitaires de ces pays en les dotant d’infrastructures adéquates et de moyens pour éviter les pénuries de personnel médical qualifié et les contraintes budgétaires. (v) L’éducation dans ces pays souffre d’un manque flagrant en infrastructures scolaires, d’enseignants de qualité, équipements pédagogiques et surtout de programmes scolaires cohérents. Ce programme d’aide économique pour aider à la construction des infrastructures de base pouvant jouer le redressement économique et social de ces pays négligés et pillés par les pays du Nord.

En conclusion, il est crucial de reconnaître que la situation au Niger est une question qui relève de la responsabilité du pays lui-même. Seul le Conseil de sécurité des Nations Unies possède l’autorité pour intervenir et rétablir la paix dans cette nation. Toute ingérence non autorisée risquerait d’échouer et d’aggraver les problèmes pouvant déstabiliser la région de l’Afrique de l’Ouest. Il est donc impératif de respecter les processus diplomatiques et les protocoles internationaux pour aborder ces situations complexes. Il est primordial d’unir tous les efforts, afin de trouver des solutions pacifiques et coopératives pour préserver l’intégrité de l’organisation et promouvoir la stabilité dans la région. En gardant à l’esprit le principe de la non-ingérence dans les affaires internes des États membres, souvent mis en avant par l’Union africaine, il est essentiel de privilégier la résolution pacifique des conflits par le dialogue et la coopération régionale.

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À propos de l'auteur Le Grand Soir

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