Par Wayan – Le 21 aout 2023 – Le Saker Francophone
Rien de moins qu’une quatrième inculpation pour Trump. Sa collection augmente ainsi que les doutes sur un acharnement judiciaire dirigé contre lui.
Pour cette inculpation là encore, le « crime » est tendancieux puisqu’il porte sur sa contestation de la façon dont les bulletins de vote ont été comptés.
Il est officiellement accusé :
« D’avoir tenté d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020 dans l’État américain de Géorgie, en faisant notamment pression sur des responsables du scrutin ».
A l’origine de cette accusation :
« On se souvient notamment de l’appel téléphonique dans lequel Donald Trump demandait au secrétaire de cet État, un républicain, de « lui trouver les 11 780 votes » qui lui manquaient pour remporter les seize grands électeurs de Géorgie. C’est cet échange téléphonique enregistré et rendu public qui avait poussé la procureure Fani Willis à ouvrir une enquête. ».
Donc l’accusation repose sur un coup de fil où un Trump en colère prétend qu’il manque 11 780 votes.
Mais la procureure frappe encore plus fort :
« Elle espère aujourd’hui pouvoir recourir à une loi locale utilisée généralement contre le crime organisé et prévoyant jusqu’à 20 ans de prison. « Chaque individu inculpé dans cette affaire est accusé d’avoir violé la loi de Géorgie sur la délinquance en bande organisée, et cela, en participant à une initiative criminelle dans le comté de Fulton et ailleurs. Cette initiative avait pour objectif illégal de permettre à Donald Trump de garder le pouvoir et de s’emparer du mandat présidentiel commençant le 20 janvier 2021. » dit-elle »
Et plus vite :
« La procureure, qui enquête depuis 2021 sur cette affaire, a affirmé vouloir un procès dans cette affaire « dans les six mois ». »
C’est-à-dire en pleine primaire républicaine. Un parfait cadeau pour ses opposants à la primaire. Pour un esprit que la propagande médiatique n’a pas rendu foncièrement anti-Trump, il est difficile de ne y voir un acharnement judiciaire.
« Reste, pour les juges américains, à fixer les dates des deux derniers procès d’envergure qui pourraient envoyer Donald Trump en prison. Et c’est un casse-tête logistique qu’ils n’avaient jamais rencontré jusqu’à présent : d’un côté, il faut juger le candidat avant qu’il ne puisse profiter de ses potentiels futurs pouvoirs présidentiels ; et de l’autre, laisser le candidat faire campagne pour respecter le processus démocratique américain.
Un des arguments de défense est tout trouvé pour Donald Trump et ses partisans : le calendrier judiciaire viserait volontairement à nuire à son calendrier politique.
Car pour la troisième affaire dans laquelle il a été inculpé cette année, la date du procès sera fixée fin août. Il y est accusé d’avoir voulu saboter le processus électoral de 2020 et la victoire de Joe Biden, et avoir poussé à l’assaut du Capitole en janvier 2021. S’agissant d’un procès fédéral, il pourrait passer avant les trois autres procès qui l’attendent : Jack Smith, l’avocat qui supervise le dossier, a proposé la date du 2 janvier 2024 pour l’ouverture du procès, soit deux semaines avant le premier caucus.
La procureure Fani Willis qui porte l’affaire la plus récente, concernant la Géorgie, voudrait de son côté que le procès s’ouvre d’ici six mois. Il aurait donc lieu en février 2024 au plus tard, soit en pleines primaires. »
Le vrai problème dans cette histoire n’est pas tant le cas Trump, car entre loups on se bat à mort, mais l’utilisation du ministère de la justice pour prendre l’avantage sur un opposant politique qui a le soutien d’une bonne moitié de la population, créant ainsi une méfiance généralisée de cette population envers les institutions et la tant vantée « démocratie américaine ». Or une institution, comme un gouvernement, ne tient que par la légitimité populaire qu’elle inspire. Sinon plus personne ne la respecte. Ainsi, pour les très nombreux partisans de Trump, les institutions gouvernementales perdent leur légitimité ce qui est un très mauvais signe pour la nécessaire cohésion d’un pays qui a déjà connu une guerre de sécession :
« C’est pourquoi le ministère de la justice jouit aujourd’hui d’une moins grande confiance de la part du public que sous son prédécesseur, Bill Barr. Pendant le mandat de ce dernier, Pew a constaté que 54 % du public avait une opinion favorable du ministère et 70 % une opinion favorable du FBI. Sous le mandat de M. Garland, la cote de popularité du ministère est tombée à 49 % en mars, avant les nombreux échecs récents. La cote de popularité du FBI a chuté de 18 points pour atteindre 52 %.
L’absence de leadership de M. Garland a compromis des affaires clés. Un sondage Harvard-Harris réalisé cet été a montré que 55 % du public considère l’inculpation de Trump comme “politiquement motivée” et que 56 % pensent qu’il s’agit d’une ingérence électorale. »
Et ces 56% voient aussi que le même ministère de la justice ferme les yeux sur les problèmes de Biden père et fils qui continuent pourtant de s’accumuler et sont parfaitement documentés :
« Vous trouverez ci-dessous un résumé de la troisième note sur les dossiers bancaires. Le mémorandum complet est disponible ici.
Le personnel de la commission publie les paiements effectués par la Russie, le Kazakhstan et l’Ukraine pendant la vice-présidence de Joe Biden : La Commission a maintenant identifié plus de 20 millions de dollars de paiements provenant de sources étrangères à la famille Biden et à ses associés.
Hunter Biden et Devon Archer ont utilisé des entités de Rosemont Seneca pour faire entrer des millions de dollars provenant d’oligarques d’Europe et d’Asie : En utilisant des comptes nominalement liés à Devon Archer (mais utilisant la marque familière “Rosemont Seneca”), Hunter Biden a reçu des paiements progressifs provenant de sources étrangères, en essayant de cacher la source et l’importance des paiements.
En février 2014, un oligarque russe a envoyé 3,5 millions de dollars à une société écran associée à Hunter Biden et Devon Archer : La milliardaire russe Yelena Baturina a transféré 3,5 millions de dollars à Rosemont Seneca Thornton, une société écran. Environ 1 million de dollars a été transféré à Devon Archer, et le reste a servi à alimenter un nouveau compte de la société, Rosemont Seneca Bohai, que Devon Archer et Hunter Biden ont utilisé pour recevoir d’autres virements étrangers.
Au printemps 2014, un oligarque ukrainien a placé Archer et Biden au conseil d’administration de Burisma et a accepté de leur verser un million de dollars chacun par an : Le secrétaire général de Burisma Holdings (Burisma), Vadym Pozharsky, travaillait pour le compte de l’oligarque ukrainien et propriétaire de Burisma, Mykola Zlochevsky. Hunter Biden a d’abord été engagé par Burisma en tant que conseiller juridique de l’entreprise, et Pozharsky et Zlochevsky ont rencontré Hunter Biden lors d’une conférence au lac de Côme, en Italie, où ils ont décidé que Hunter Biden travaillerait au sein du conseil d’administration de Devon Archer. Le vice-président de l’époque, Joe Biden, s’est rendu en Ukraine peu après les premiers versements. Les paiements effectués par Burisma pour Devon Archer et Hunter Biden ont été virés à Rosemont Seneca Bohai. Les paiements ont été transmis par tranches sur les différents comptes bancaires de Hunter Biden.
En avril 2014, un oligarque kazakh a viré le prix exact de la voiture de sport de Biden sur un compte bancaire utilisé par Archer et Biden : En février 2014, Hunter Biden a rencontré Kenes Rakishev dans un hôtel de Washington. Rakishev travaillait en étroite collaboration avec le premier ministre du Kazakhstan, Karim Massimov. En avril, Rakishev, un oligarque kazakh, a viré 142 300 dollars à Rosemont Seneca Bohai. Le lendemain, Rosemont Seneca Bohai a effectué un paiement de 142 300 dollars pour une voiture de sport destinée à Hunter Biden. Archer et Biden ont ensuite organisé la visite de cadres de Burisma au Kazakhstan en juin 2014 pour évaluer un accord tripartite entre Burisma, une société d’État chinoise et le gouvernement du Kazakhstan.
Hunter Biden a reçu des millions de dollars en paiements de la part de Yelena Baturina, de Burisma et de Kenes Rakishev. Le vice-président Biden a dîné avec eux au printemps 2014 et 2015 à Washington. »
Une histoire habituellement censurée par les médias mais RFI s’est quand même senti obligée de pondre un article sur Hunter Biden qui est une caricature de mésinformation :
« Une décision dans l’intérêt général. C’est ainsi que Merrick Garland a annoncé que David Weiss, le procureur chargé d’enquêter sur Hunter Biden, serait désormais élevé au rang de procureur spécial. Une nomination qui donne à ce dernier plus de liberté et d’indépendance par rapport au département de la Justice. »
Alors que cette nomination est, comme l’explique MoA, faite pour empêcher le Congrès d’enquêter sur cette enquête laissant ainsi « plus de liberté et d’indépendance au département de la Justice. ». Pas du tout dans « l’intérêt général ».
« L’annonce de Merrick Garland vise probablement à faire taire les critiques et les accusations des Républicains qui estiment que Hunter Biden bénéficie d’un traitement de faveur. »
Ce ne sont donc que des « accusations des Républicains », sous-entendu basé sur aucun fait, alors qu’ils en regorgent comme on l’a vu plus haut.
« Le fils de Joe Biden multiplie les problèmes avec la justice. »
Hunter Biden n’accumule pas les actes de trafic d’influence en utilisant le nom et la complicité de son père mais « les problèmes avec la justice ».
Il est accusé de fraude fiscale et de possession illégale d’armes à feu. ».
Comme prévu ces petites accusations de fraude fiscale et d’armes à feu sont utilisé par les médias pour noyer les gros poissons.
Des affaires dans lesquelles ses avocats étaient parvenus à un accord avec le procureur Weiss. Hunter Biden acceptait de plaider coupable pour fraude fiscale pour éviter des poursuites plus graves dans ses autres affaires. Mais cet accord avait échoué à la dernière minute, il y a deux semaines, laissant désormais la voie ouverte à un procès. »
La manipulation que la juge chargée du dossier a dénoncée, comme nous l’avons vu la semaine dernière, est présentée comme « un accord ayant échoué à la dernière minute » sans donner la moindre explication au lecteur qui ne saura jamais pourquoi.
« Pour le moment, la Maison Blanche refuse de commenter ce dernier rebondissement. »
Si vous sortez de cette lecture en pensant, « pauvre Biden, il a un fils que se conduit en enfant gâté et lui cause bien des soucis », c’est normal, cet article a été fait dans ce but-là. Et quand Trump utilisera le cas Hunter pendant la campagne, la pensée, « quel enfoiré, s’en prendre aux enfants pour attaquer le père » sera aussi normale, elle aura été induite par un tel article.
En observant un tel parti pris, les supporters de Trump ont le réflexe d’accuser Biden d’être derrière ces manigances pour assurer sa réélection. Mais ils se fixent sur le doigt qui montre la lune car il est évident que ce n’est pas Biden lui-même qui a une telle emprise sur le ministère de la justice tant pour l’attaque contre Trump que pour sa propre protection. Les hauts fonctionnaires prendraient trop de risques pour leur carrière. Il faudrait aussi qu’il ait une emprise équivalente sur les grands médias pour qu’ils étouffent ainsi les problèmes de son fils. Non, Biden n’est pas omnipotent sur le système politique étasunien pour réussir un tel exploit, d’autant plus que son âge réduit son énergie et ses capacités mentales pour le faire. C’est donc une personne ou une entité placée au-dessus de Biden, qui contrôle à la fois la bureaucratie et les médias, qui le protège tout en cherchant à démolir Trump.
Or aucun individu n’a un tel pouvoir aux Etats-Unis, ce serait donc une entité, un groupe d’individus. Mais quelle entité aurait un pouvoir supérieur au président. Officiellement aucune. Ni le Congrès, ni le Pentagone, ni la CIA. Alors comment expliquer que Biden puisse tout se permettre sans conséquences et Trump non.
Et bien la grande différence entre les deux vient du traitement médiatique. Imaginons 5 minutes que le rapport du Congrès ci-dessus était, comme il devrait théoriquement l’être, repris par tous les grands médias étasuniens et occidentaux, comme c’est le cas pour Trump. La corruption de Biden père et fils étalée au grand jour. Pas d’articles de RFI pour minimiser l’affaire. Immédiatement il y aurait appel à des procédures d’impeachment et, face à une justice digne de ce nom, de grandes chances d’aboutir à la destitution de Biden. Ce sont donc les médias le premier rempart de Biden. Or les médias sont tenus par les puissances financières du pays. De plus, tout homme politique sait que sa carrière dépend du jugement que les médias vont porter sur lui et qu’il est donc dans son intérêt qu’ils en disent du bien. Les médias font et défont les carrières politiques. On l’a bien vu en France à la veille de l’élection présidentiel de 2018. La façon dont les médias ont démonté Fillon, l’outsider de l’élection, et promu Macron qui, alors qu’il était à peine connu, lui a permis de remporter largement la présidence.
Mais, et le rapport du Congrès le montre, la bureaucratie aussi fait rempart à Biden. On pourrait dire que c’est parce que Biden est leur président, donc leur chef et qu’elle lui obéit. Pourtant quand Trump était président, la bureaucratie du FBI s’est liguée contre lui et a donc obéit à d’autres ordres. Des ordres venant d’où ? Et bien là aussi des puissances financières qui, grâce au système dit des « chaises tournantes », font qu’un haut fonctionnaire trouvera toujours une très bonne place dans une société privée s’il a favorisé les intérêts du monde économique pendant sa carrière de fonctionnaire.
Bien sur ces fonctionnaires ne prennent que très rarement des ordres directs, ils les prennent indirectement en lisant les médias grand public dit sérieux, le New York Times, le Washington Post, CNN, Bloomberg, le Monde et Libé pour les francophones, qui sont les porte-voix du monde de la finance…C’est en lisant ces journaux qu’ils savent, comme tout le monde, déchiffrer où sont leurs intérêts personnels. C’est aussi pour cela que, à la retraite et loin des pressions médiatiques, ils deviennent « sans crainte de bousculer le politiquement correct ». Le fameux « politiquement correct » qui, tout comme « l’opinion publique », sont là pour indiquer la bonne façon de penser et ne sont déterminés que par les médias et leurs « experts ».
Ainsi quand, en 2015, Trump est tombé comme un cheveu sur la soupe politique washingtonienne, les grands médias s’en sont d’abord moqué, le traitant de clown n’ayant aucune chance, puis, ses chances augmentant, ont commencé à le diaboliser. C’est ainsi que toute personne soucieuse de sa carrière ou de son image sociale a été poussé à dire tout le mal qu’il pensait de Trump. A la suite de son improbable élection, quand les médias ont commencé à lancer des accusations, reconnues maintenant comme mensongères, de collusion entre Trump et Poutine, deux grand diables médiatiques, tous les fonctionnaires, intellectuels ou journaliste soucieux de leur carrière ont su quelle direction prendre. La mayonnaise était prête à être battue et elle a bien prise.
Au prix de la légitimité des institutions du pays qui auront perdu de leur crédibilité. Mais le monde de la finance internationale montre depuis longtemps qu’elle n’a que faire de la légitimité des institutions d’un pays. Au contraire, moins un pays a d’institutions pouvant le protéger de leur prédation économique plus elles peuvent y faire de bons profits.
Deux institutions financières géantes font parler d’elles depuis quelques années, à cause de leur dangereux gigantisme, Blackrock et Vanguard :
« BlackRock (BLK +0,30%) et Vanguard sont les deux plus grands gestionnaires d’investissement au monde. Respectivement, ils ont terminé 2017 avec 6 290 milliards de dollars et 4 940 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Au cours des huit dernières années, BlackRock a connu une croissance de 8 % tandis que Vanguard a connu une croissance d’environ 15 %, selon Pensions & Investments. »
Par comparaison, le PNB français pour 2021était de 2 958 milliards pour 2021.
« Comme on pouvait s’y attendre, la guerre de la Russie en Ukraine a alimenté la croissance internationale des produits de défense, les pays cherchant à protéger leurs frontières et celles de l’OTAN, ainsi qu’à soutenir leurs alliés. La sécurité est désormais au cœur des discussions politiques dans le monde entier, et les gouvernements ont réagi en allouant plusieurs centaines de milliards de dollars à l’achat d’équipements et de fournitures pour lutter contre cette menace. Bien que certains législateurs s’interrogent sur le coût, la majorité d’entre eux comprennent que la fourniture d’armes et de matériel aux forces ukrainiennes est une option préférable à l’envoi de troupes américaines et de l’OTAN directement sur le terrain.
En réponse à l’attention accrue portée au secteur et au projet de budget de la défense des États-Unis pour l’exercice 2024, qui s’élève à 842 milliards de dollars (sans compter les dépenses supplémentaires liées à la guerre et l’aide à l’Ukraine), les investisseurs ont augmenté le nombre d’actions de défense cotées en bourse qu’ils détiennent dans leurs portefeuilles.
Les 54 sociétés cotées en bourse aux États-Unis qui composent l’indice de défense SPADE représentent aujourd’hui une capitalisation boursière totale de 1 250 milliards de dollars. Les fonds d’investissement ont vu leurs actifs sous gestion augmenter de manière significative au cours des 18 derniers mois, l’Invesco Aerospace and Defense ETF (NYSE : PPA) ayant triplé pour atteindre près de 2 milliards de dollars. »
« La société danoise de soins de santé Novo Nordisk a vu ses actions monter en flèche cette semaine, poussant sa valeur marchande au-dessus du PIB du Danemark, selon les données commerciales…
Suite à la hausse des cours boursiers, la capitalisation boursière de la société a bondi de plus de 60 milliards de dollars pour atteindre environ 423 milliards de dollars, soit plus que la taille de l’ensemble de l’économie nationale du Danemark. Le PIB du pays s’élevait à 390,68 milliards de dollars fin 2022.
Le rallye a également propulsé Novo Nordisk au deuxième rang des plus grandes entreprises de l’UE en termes de valeur après le conglomérat français de produits de luxe LVMH, qui vaut 442 milliards de dollars. »
https://www.rt.com/business/581077-denmark-drug-firm-gdp/
A côté, les fortunes individuelles font pâle figure :
« La fortune de Bernard Arnault, la personne la plus riche du monde, a dépassé les 200 milliards de dollars pour la première fois alors que les actions de son empire français du luxe LVMH ont atteint un niveau record.
L’homme de 74 ans n’est devenu que la troisième personne de l’histoire à amasser une fortune estimée au-dessus du seuil de 200 milliards de dollars (160 milliards de livres sterling). Elon Musk de Tesla et Jeff Bezos d’Amazon ont déjà franchi le cap avant que leur fortune ne recule alors que les cours des actions des entreprises technologiques chutaient. »
Ce qui n’empêche pas Arnault d’être considéré comme un « faiseur de roi » en France :
« Qui dirige vraiment la France ? Bernard Arnault ou Emmanuel Macron ? La question vous a sûrement traversé l’esprit alors que vous observiez de loin le luxe flamboyant d’une boutique LVMH, ou quand on vous rabâche pour la 100e fois que le magnat du luxe a triplé sa fortune depuis 6 ans. D’un côté on a donc le président des riches et de l’autre, l’homme le plus riche de France. Et si le premier n’était finalement que la marionnette du second. Et s’il tirait les ficelles en coulisses ? Ce sont les interrogations qui nous viennent après avoir lu la dernière enquête du journal le Monde sur l’influence dévorante de Bernard Arnault. »
https://www.youtube.com/watch?v=MojRgs1wQtA
« « LVMH, un Etat dans l’Etat ». Le milliardaire a cultivé des relations avec tous les présidents depuis son entrée dans le monde des affaires, il y a plus de quarante ans. Son carnet d’adresses, sans égal au sein du pouvoir, lui assure un rayonnement discret mais efficace. »
Ces quelques articles pour rappeler que les « démocraties occidentales » sont historiquement des oligarchies, c’est-à-dire des systèmes politiques non pas « fait par et pour le peuple » mais des systèmes politiques fait « par et pour la bourgeoisie financière ».
Je ne dis pas cela pour m’en plaindre, étant moi-même un « petit bourgeois », mais pour rétablir une erreur sémantique qui prête à confusion dans de nombreux esprits. Les « démocraties » occidentales n’en sont pas. Ce sont des oligarchies, des ploutocraties ou ceux qui ont le réel pouvoir de décision politique sont ceux qui ont le pouvoir financier, mais pas du tout le peuple comme les médias aiment tant à le faire croire. Et un de leur moyen privilégié de gouvernance douce est justement ce pouvoir médiatique qui permet de donner le la aux autres institutions politiques, en toute discrétion « démocratiquement correcte ».
Ce n’est plus le cas en Russie depuis que Poutine a remis aux pas les oligarques russes ayant fait fortune grâce aux privatisations de l’industrie soviétique à l’époque d’Eltsine et ce n’est pas le cas en Chine où Jack Ma, le richissime fondateur d’Ali Baba, a immédiatement été remis à sa place par le gouvernement chinois quand il a voulu se mêler de politique. Ce n’est pas le cas à Cuba et au Venezuela, pays à système socialiste prononcé. Ce n’est pas le cas en Iran, pays où le système politique place les valeurs religieuses avant les valeurs financières. On observe donc que les fameux « ennemis de l’Amérique » ont, malgré leurs énormes différences, un point commun, ils empêchent tout système dit « ultralibéral », c’est-à-dire ploutocratique, de s’implanter chez eux.
Pour bien comprendre ce qui se passe dans le monde il faut bien voir que le profond combat sociopolitique actuel est un combat entre un système basé sur la règle « l’argent et la finance avant tout » contre un système basé sur la règle « la souveraineté du peuple avant tout ». Ceux qui suivent la première règle sont étiquetés « experts » ou « démocrates » par les médias, ceux qui suivent la deuxième règle sont étiquetés « populistes », « complotiste », « autocrates » et autres noms d’oiseaux par les mêmes médias. C’est donc, à cause des médias, un combat de David contre Goliath.
Aux prochaines élections étasuniennes il y aura deux « populistes » à se présenter, Trump et Kennedy junior, les deux « hommes à abattre » pour les médias.
La meute médiatique commence à se déchainer contre Kennedy :
« La semaine dernière, le New York Times a publié un article intitulé “5 erreurs notoires que Robert F. Kennedy Jr. a promu“, ainsi qu’un article de Paul Krugman qui commence par “Robert F. Kennedy Jr. est un allumé” et un article d’opinion intitulé “les points de vue pro-vaccins sont en train de gagner. Ne craignez pas les sceptiques“, qui s’ouvre sur un coup de poignard à l’encontre de Kennedy. La semaine précédente, Gail Collins avait publié un article à charge classique. La semaine précédente, Farhad Manjoo avait publié un autre article expliquant que personne ne devrait débattre des vaccins avec Kennedy.
Ces articles sont parfois présentés comme des articles d’opinion, parfois comme des articles d’actualité, en dépit d’un langage manifestement biaisé et d’un éditorialisme flagrant, et tous sont orientés contre Kennedy d’une manière ou d’une autre. Le New York Times n’aime manifestement pas RFK Jr et ne cache pas qu’il s’efforce de faire en sorte que son lectorat aussi.
C’est à peu près ce à quoi nous pouvons nous attendre de la part des médias américains jusqu’à ce que Kennedy ait perdu sa course à la présidence ou que sa réputation ait été tellement détruite auprès de l’électorat qu’il puisse être ignoré en toute sécurité. Le message sera martelé, martelé et martelé jusqu’à ce que l’effet de vérité illusoire amène les lecteurs à confondre la répétition avec la vérité, et la campagne de Kennedy s’éteindra. »
Pour les francophones, France 24 donne le ton dans un article récent :
« Issu de l’une des dynasties les plus célèbres des États-Unis, Robert F. Kennedy Jr est candidat aux primaires démocrates en vue de l’élection présidentielle de 2024. Défenseur de longue date de l’environnement, le neveu de JFK est critiqué pour ses propos antisémites et sa reprise de thèses conspirationnistes et antivax. Portrait d’un personnage hautement controversé…
Ce qu’il désire indéniablement, martèle le média, “c’est l’attention du public”. Un pari réussi puisque RFK est devenu en quelques mois une figure incontournable de la couverture médiatique américaine – même si cette couverture est largement due à l’enchaînement de polémiques et à son profil extrêmement controversé. »
Une telle agressivité médiatique montre surtout la crainte qu’il inspire à l’Establishment.
Puis, comme pour Trump, la bureaucratie suit le mot d’ordre médiatique et rejette ce « populiste » :
« Aussi incroyable que cela puisse paraître, Robert F. Kennedy Jr, le neveu de l’ancien président John F. Kennedy et le fils de Robert Kennedy sénior, tous deux victimes d’assassinats politiques, ne parvient pas à obtenir les services de sécurité rapprochée dont bénéficie normalement tout candidat à la Maison Blanche. Il ne s’agit pas d’un ‘petit détail’, mais d’une affaire qui a pris une tournure à la fois scandaleuse et rocambolesque.
Après avoir déposé sa candidature officielle le 4 avril dernier, il était normal que Kennedy fasse appel aux services du gouvernement pour renforcer sa sécurité personnelle. Habituellement, elle se met rapidement en place, or Kennedy est le seul candidat à qui une sécurité renforcée a été refusée. »
https://www.covidhub.ch/pas-securite-pour-candidat-robert-kennedy-jr/
Nous aurons l’occasion d’en reparler durant la campagne présidentielle étasunienne qui s’annonce rocambolesque.
Le recours à la force pour rétablir Bazoum au pouvoir semble s’éloigner :
« Plus les jours passent, plus l’état de fait qui prévaut à Niamey, depuis la prise du pouvoir par les militaires, le 26 juillet, semble s’imposer et plus le doute s’immisce dans l’esprit de leurs adversaires. Alors que la junte menée par le général Tiani ne fléchit ni devant les sanctions économiques et financières imposées par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ni devant les menaces d’un recours à la force agitées par les pays de la région, les divisions se creusent entre les pays africains sur l’attitude à adopter. Une réunion « tendue », « interminable », « de plus de dix heures », selon plusieurs diplomates présents, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), l’organe chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits, en a été le révélateur.
D’après plusieurs sources, lors de cette rencontre, qui s’est tenue lundi 14 août, le CPS a décidé de rejeter l’usage de la force face à la junte nigérienne. Cette position devait être officialisée par un communiqué officiel mercredi. Dans le même temps, le CPS a choisi de suspendre temporairement le Niger de toutes les activités de l’UA. »
La raison a prévalu :
« « Tout en rappelant notre politique de tolérance zéro face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement, nous avons choisi de ne pas soutenir une intervention militaire au Niger, parce qu’elle pourrait déboucher sur un bain de sang et causer plus de dégâts qu’il n’en existe actuellement », confie un diplomate de l’UA. »
D’autres voix appellent au calme :
« Le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant malien Assimi Goïta ont discuté mardi de la crise au Niger, a annoncé le Kremlin, et prôné un règlement pacifique dans ce pays, théâtre d’un coup d’Etat fin juillet.
Au cours de cet entretien téléphonique, qui a eu lieu “à l’initiative malienne”, MM. Poutine et Goïta ont “souligné l’importance de régler la situation autour de la République du Niger uniquement par des moyens pacifiques politico-diplomatiques”, a précisé la présidence russe dans un communiqué. »
https://fr.africanews.com/2023/08/15/niger-goita-et-poutine-appellent-a-un-reglement-pacifique/
Pourtant, un autre combat, celui contre les jihadistes, ne fait que commencer pour le nouveau gouvernement nigérien :
« Le 9 août, cinq soldats de la garde nationale avaient été tués et quatre blessés lors d’une attaque de leur position à Bourkou Bourkou, près de la localité minière de Samira, également dans la zone des «trois frontières», avait annoncé le régime militaire au pouvoir depuis le renversement du président Mohamed Bazoum le 26 juillet. »
Voici la version nigérienne de ces attaques :
« Le Conseil national de sauvegarde de la patrie alerte sur des « évènements d’une extrême gravité » au Niger. La junte annonce qu’une position de la garde nationale nigérienne a été visée par une attaque dans la matinée de ce mercredi 9 août 2023.
« Ce jour, aux environs de 6h 30 du matin, la position de la garde nationale du Niger de Bourkou Bourkou, 30 kilomètres du site aurifère de Samira, a fait l’objet d’une attaque », apprend la junte dans un communiqué lu par son porte-parole, le Colonel Amadou Abdramane.
La France accusée
Les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023 accusent les forces françaises présentes au Niger d’être responsables de cette attaque. Les militaires français, accuse la junte, auraient fait libérer des chefs terroristes prisonniers.
Au nombre de seize selon le CNSP, les chefs terroristes qui auraient été ainsi libérés « ont été regroupés dans une vallée du village de Fitili, 28 kilomètres nord-ouest de Yatakala, où une réunion de planification s’est tenue dans l’objectif d’attaquer des positions militaires dans la zone des trois frontières ».
Outre la libération supposée de chefs terroristes interpellés lors de diverses opérations au Niger et au Mali, les forces françaises auraient fait décoller de Ndjamena, un avion militaire qui, une fois dans l’espace aérien nigérien, aurait coupé tout contact avec le contrôle aérien pendant plusieurs heures.
Pour le CNSP, ces actes des forces armées françaises s’inscrivent dans un « plan de déstabilisation » du Niger. Lequel plan qui aurait été déjà mis en œuvre au Mali et au Burkina Faso. »
« Mardi [15 aout] en début d’après-midi, “un détachement des Forces armées nigériennes (FAN) en mouvement entre Boni et Torodi a été victime d’une embuscade terroriste aux abords de la localité de Koutougou”, selon un communiqué du ministère publié tard mardi soir.
“Le bilan provisoire” est de 17 soldats tués et de 20 blessés dont six graves, “tous évacués à Niamey”, ajoute-t-il, en précisant qu’une “opération de ratissage est toujours en cours”.
L’armée affirme que du côté des assaillants, “deux colonnes de plus d’une cinquantaine de motos chacune” ont été “détruites, soit plus d’une centaine de terroristes neutralisés au cours de leur repli”. »
Et pour bien prévenir le Niger de ce qui l’attend, Le Monde, repris par RFI, annonce la couleur :
« Selon les données de l’ONG Acled, les attaques jihadistes ont considérablement augmenté au Mali depuis l’arrivée de Wagner : au moins 688 civils tués en 2022 par le groupe État islamique, huit fois plus que sur la moyenne des quatre années qui ont précédé l’arrivée de Wagner. Le Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda, a fait au moins 590 victimes civiles en 2022 : 3,5 fois plus que sur la moyenne 2018-2021.
À l’origine de cette « inefficacité », selon le journal Le Monde, « des moyens aériens bien inférieurs à ceux de l’armée française et un ancrage géographique limité » : entre janvier 2022 et juin 2023, 72% des opérations de Wagner ont été menées dans les régions de Ségou et Mopti, dans le centre du Mali. Mais Wagner est quasiment absent d’autres zones d’activité jihadiste, par exemple dans la région de Ménaka, dans le nord-est du Mali, où l’État islamique a commis des massacres de masse. »
Ce sont des signes de la guerre par procuration que se livrent l’Occident d’un côté, en utilisant les jihadistes, la Russie et la Chine de l’autre, en soutenant les militaires, sur le terrain africain. Mais ces derniers ont un avantage, les populations les soutiennent car elles n’ont pas de passé colonialistes.
L’impossibilité d’une victoire ukrainienne commence à pénétrer l’esprit des dirigeants occidentaux. Ils envisagent donc des portes de sortie. L’adjoint de Rasmussen lance le premier pavé dans la mare :
« Le chef d’état-major de l’OTAN, Stian Jenssen, suggère que l’Ukraine pourrait devenir membre de l’OTAN en échange de la cession de certains territoires à la Russie, et que cela pourrait permettre la fin de la guerre en Ukraine. »
La réponse du conseiller présidentiel ukrainien ne s’est pas fait attendre :
« Échanger du territoire contre un parapluie de l’OTAN ? C’est ridicule », a écrit Podoliak sur X, anciennement Twitter, mardi. « Si Poutine ne subit pas une défaite écrasante, le régime politique en Russie ne change pas et les criminels de guerre ne sont pas punis, la guerre reviendra certainement avec l’appétit de la Russie pour en prendre plus. »
https://www.rt.com/news/581324-ukraine-nato-land-peace/
Le pavé aura finalement trop fait de vagues :
« L’OTAN maintient que c’est à l’Ukraine elle-même de fixer les conditions d’éventuelles négociations de paix avec la Russie, et ce au moment opportun. Le chef d’état-major Stian Jenssen nuance maintenant sa déclaration sur la cession de territoires à la Russie en échange de l’adhésion à l’OTAN. »
Malgré cette bravade de façade, le dilemme atteint le cœur du gouvernement ukrainien :
« L’absence de progrès a intensifié le débat stratégique au plus haut niveau du gouvernement ukrainien, ont déclaré à Newsweek des sources au fait des discussions, opposant certains membres du bureau du président au commandement militaire.
Certains membres du premier groupe veulent consolider les succès limités de Kiev et se préparer à une offensive russe attendue pour l’automne et l’hiver. Les responsables militaires ukrainiens considèrent les critiques comme de l’impatience fondée sur un malentendu.
“Il existe incontestablement des divergences entre les dirigeants ukrainiens au sujet de la stratégie militaire”, a déclaré une source proche du gouvernement ukrainien, qui a parlé à Newsweek sous le couvert de l’anonymat car elle n’était pas autorisée à s’exprimer publiquement.
“Du côté militaire, Zaluzhnyi et d’autres – mais il est évident que c’est lui qui commande – veulent continuer à aller de l’avant. Du côté politique, on se demande si c’est le plus judicieux à l’heure actuelle. Ou est-il plus judicieux de consolider, dans la mesure du possible, certaines zones et d’alléger la pression sur les lignes d’approvisionnement et les stocks ?” »
Mais il a finalement choisi de tenter le tout pour le tout :
« Les forces d’assaut aérien ukrainiennes ont enfin déployé leur unité la plus puissante. La 82e brigade d’assaut aérien, forte de 2 000 personnes et composée de véhicules de combat Marder et Stryker et de chars Challenger 2, est entrée en action autour de Robotyne, dans l’oblast de Zaporizhzhia, dans le sud de l’Ukraine, apparemment au cours des derniers jours.
Ce déploiement est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle pour la contre-offensive tant attendue de Kiev, qui a débuté par une série d’assauts coordonnés dans le sud et l’est de l’Ukraine à partir du 4 juin.
La 82e brigade et son unité d’assaut aérien sœur, la 46e brigade, faisaient partie des dernières grandes unités que l’état-major ukrainien gardait en réserve. En envoyant enfin ces formations au combat, les Ukrainiens pouvaient accroître considérablement leur puissance de feu sur l’un des principaux axes de la contre-offensive, celui qui s’étend sur 80 km entre Robotyne, occupée par les Russes, et Melitopol, occupée par les Russes, juste au nord de la côte de la mer Noire.
Mais aucune brigade ne peut se battre éternellement. Lorsque les 46e et 82e brigades se retireront pour se reposer, se réinitialiser et se réparer, il se peut qu’il n’y ait pas de nouvelles brigades aussi puissantes pour les remplacer. La contre-offensive pourrait perdre de son élan.
Il ne s’agit pas d’un problème nouveau, ni d’un problème propre à l’axe Robotyne. Le corps des marines ukrainiens, qui a concentré ses efforts sur la vallée de la rivière Mokri Yaly, à 80 km à l’est, a déployé ses quatre brigades de première ligne en même temps sur un secteur de 10 km de large. »
Pourtant, si l’on en croit ce que racontent les soldats venant du front, il semble évident que cet ultime déploiement va tourner à la mauvaise nouvelle :
« ABC News s’est entretenu avec deux anciens soldats américains engagés dans une division des forces spéciales de l’armée ukrainienne et qui ont tous les deux été blessés lors d’une opération dans l’est de l’Ukraine il y a deux semaines.
Les deux soldats sont actuellement hospitalisés à Kiev, mais ils espèrent être transférés en Allemagne pour y être opérés cette semaine afin de retirer les éclats d’obus de leur corps. Les deux hommes ont expliqué que leur équipe avait pour mission de prendre le contrôle d’un village situé à la périphérie de la ville de Donetsk, qui est occupé par une milice contrôlée par la Russie depuis 2014.
L’un des hommes, un ancien soldat américain originaire du Texas qui se fait appeler “Tango”, a déclaré que son unité composée de “dizaines” d’hommes a subi “85 % de pertes” et que deux de leurs camarades ont été tués lorsque l’équipe est tombée dans une embuscade alors qu’elle avançait dans le territoire occupé par les Russes. Quarante pour cent des membres de l’unité ont été si gravement blessés qu’ils sont devenus “inefficaces au combat”.
L’autre vétéran de l’armée américaine, qui se fait appeler “Goldfish”, a déclaré qu’il était immédiatement évident qu’ils étaient confrontés à une “résistance très organisée” de la part des troupes russes. “C’est sans aucun doute une force très professionnelle que nous avons affrontée”, a déclaré ce vétéran de l’armée américaine originaire de l’Alaska. Il s’est entretenu avec ABC News dans sa chambre d’hôpital à Kiev, qu’il partage avec trois autres soldats ukrainiens blessés.
Un homme occidental, avec des années d’expérience militaire, qui est également sous contrat avec l’armée ukrainienne, a déclaré qu’il avait été gravement blessé lors de la première phase de la contre-offensive en juin. S’adressant à ABC News sous le couvert de l’anonymat, le soldat a déclaré que les opérations offensives auxquelles il avait participé étaient désorganisées, critiquant certaines décisions tactiques. “Nous avons perdu trois Léopards (chars avancés de fabrication allemande) en un jour parce qu’on leur a simplement dit d’avancer dans un champ de mines”, a-t-il déclaré. Il a ajouté que les soldats ukrainiens nouvellement mobilisés semblaient souvent manquer de l’entraînement nécessaire pour mener des opérations offensives complexes sur le champ de bataille.
Le soldat, qui a rejoint l’armée ukrainienne il y a plus d’un an, a déclaré que des dizaines d’hommes de son bataillon avaient été impliqués dans des opérations offensives depuis le début du mois de juin et qu’environ 80 % d’entre eux avaient été blessés. Il a toutefois ajouté qu’il n’y avait pas eu de morts.
Il a affirmé que les équipements militaires occidentaux, tels que les véhicules de combat d’infanterie Bradley fournis par les États-Unis, n’étaient pas utilisés à leur plein potentiel parce que certains soldats ukrainiens n’avaient pas la formation ou l’expérience nécessaires. “Il semble qu’ils (les soldats ukrainiens) aient appris à les utiliser mais pas à les employer (efficacement) d’un point de vue tactique (sur le champ de bataille)”, a-t-il déclaré. »
Quant à la façon dont va évoluer cette guerre, elle dépendra, selon cette pragmatique analyse, de l’OTAN :
« Je pense que le scénario le plus probable est un désaccord majeur entre Zelensky et ses commandants militaires sur la question de savoir s’il faut poursuivre la guerre. Le fait que les Ukrainiens aient envie de se battre ne remplace pas la fourniture des armes nécessaires et, plus important encore, des troupes entraînées à utiliser ces armes. À l’heure actuelle, l’Ukraine ne dispose d’aucune voie viable pour soutenir des opérations militaires sans le soutien garanti de l’OTAN.
Le joker dans ces calculs est donc l’OTAN. Dans le pire des cas, les États-Unis ou d’autres membres de l’OTAN décident d’intervenir en envoyant leurs propres troupes en Ukraine. Cela marquera la fin de l’”opération militaire spéciale” et le début d’une véritable guerre entre l’OTAN et la Russie. »
https://lesakerfrancophone.fr/comment-la-guerre-en-ukraine-va-t-elle-se-terminer
La semaine dernière j’ai fini mon chapitre sur le Pakistan en disant que « les Etats-Unis allaient contrôler la politique pakistanaise jusqu’à l’année prochaine ». Et bien voilà le premier indice, qui ne s’est pas fait attendre, confirmant cette assertion :
« Le News International a cité dimanche des sources anonymes selon lesquelles le Pakistan a suspendu ses importations de pétrole brut russe sous prétexte qu’il n’est pas possible de le raffiner malgré son prix inférieur en raison de la moindre quantité de pétrole produite par rapport au pétrole brut de ses concurrents. Le problème de cette explication est que ces différences de raffinage étaient connues depuis longtemps, mais que le but de l’importation de brut russe était de l’obtenir à un prix plus bas et de réduire la dépendance vis-à-vis des royaumes du Golfe.
L’ancien ministre du pétrole, Musadik Malik, qui, selon le rapport susmentionné, a insisté en vain pour que les entreprises de son pays importent davantage de brut russe, envisageait auparavant que Moscou fournisse plus d’un tiers des besoins de son pays. Néanmoins, il convient également de mentionner qu’il aurait déclaré la semaine dernière à l’Assemblée nationale que le Pakistan prévoyait de se retirer officiellement de l’accord sur le gazoduc conclu il y a dix ans avec l’Iran, sous la pression des sanctions américaines, malgré le potentiel prometteur de ce projet.
Le précédent est donc établi pour suspecter que les sanctions américaines pourraient également avoir joué un rôle dans la décision du Pakistan, signalée peu après, de suspendre également ses importations de pétrole brut russe. Dans l’ensemble, l’impression est que le régime qui a été mis en place après l’éviction scandaleuse de l’ancien Premier ministre Imran Khan (IK) en avril 2022 a décidé de détruire tout espoir de sécurité énergétique et la souveraineté qu’elle implique en guise de “cadeau d’adieu” au moment de la dissolution du parlement. »
https://korybko.substack.com/p/pakistans-reported-suspension-of
Et les attaques contre le projet des Nouvelles routes de la soie reprennent :
« Les observateurs chinois ont critiqué lundi la diffamation malveillante et la déformation des faits par les médias américains qui ont mis en avant les soi-disant sentiments de l’opposition locale contre le Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), un projet phare de l’Initiative des Nouvelles routes de la soie proposée par la Chine, dans leur couverture de l’attaque terroriste de dimanche contre un convoi d’ingénieurs chinois travaillant sur un projet au port de Gwadar, et ils ont noté que les actions extrêmes des militants terroristes ne représentent pas la volonté de la population locale.
Le convoi de travailleurs chinois a été pris en embuscade par des bombes et des coups de feu alors qu’il se rendait de l’aéroport au port à 9 h 17 dimanche, heure locale, selon un communiqué publié dimanche par le consulat général de Chine à Karachi.
Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré lundi que la Chine condamnait fermement cet acte terroriste et demandait aux autorités pakistanaises de traduire les auteurs en justice et de prendre des mesures pour assurer la sécurité des ressortissants chinois. »
https://www.globaltimes.cn/page/202308/1296267.shtml
La Chine s’interroge sur les objectifs étasuniens pour se lancer dans « une nouvelle Guerre froide » :
« Alors que les tambours de la “nouvelle guerre froide” se font de plus en plus fréquents et que l’odeur de la poudre à canon est de plus en plus suffocante, des personnalités de la Maison Blanche, dont le président Biden, ont souligné à diverses occasions que les Etats-Unis “ne recherchent pas une “nouvelle guerre froide””, que “les Etats-Unis doivent rejeter le néo-colonialisme” et que “Washington devrait tirer les leçons de la guerre froide et que l’ancienne construction de blocs de la guerre froide n’est pas cohérente”. Cela a créé une scène étrange où il n’y a pas seulement un écart, mais même une contradiction entre les actions et les déclarations des États-Unis, ainsi qu’entre l’auto-évaluation des États-Unis et les impressions réelles du monde extérieur à leur égard. Cette question va au-delà de l’hypocrisie américaine ou du manque de conscience de soi ; elle recèle un risque sous-jacent important.
Il existe au moins deux possibilités. La première est que les États-Unis savent qu’ils sont engagés dans une “nouvelle guerre froide” et sont parfaitement conscients que les peuples du monde entier, y compris les Américains, s’opposent fermement à cette “nouvelle guerre froide” et s’en inquiètent profondément. En d’autres termes, les États-Unis réalisent qu’il s’agit d’une entreprise extrêmement risquée et ne l’admettront donc jamais. Au lieu de cela, ils pourraient qualifier leurs actions d’un nouveau terme pour tromper le monde.
Le deuxième scénario est que les États-Unis déclenchent effectivement une “nouvelle guerre froide”, mais sans vraiment réaliser qu’ils s’engagent dans une “nouvelle guerre froide”. Ce scénario aura des conséquences plus graves que le premier, car non seulement les États-Unis refuseront de réfléchir et de changer de cap, mais l’auto-hypnose renforcera leur “pulsion morale”. Afin de réveiller les États-Unis de leur sommeil feint ou réel, la communauté internationale doit renforcer sa résistance et ses critiques à l’encontre de l’initiation par les États-Unis d’une “nouvelle guerre froide” et prendre des mesures. »
https://www.globaltimes.cn/page/202308/1296282.shtml
Le rétablissement des liens entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, deux pays voulant participer aux BRICS, fait deux pas de plus :
« L’Arabie saoudite a rouvert son ambassade en Iran ces derniers jours, après plus de sept ans de rupture entre les deux puissances rivales du Moyen-Orient, a annoncé mercredi 9 août l’agence officielle iranienne Irna.
Cette réouverture fait suite au rapprochement entre les deux pays, scellé dans le cadre d’un accord inattendu conclu le 10 mars par l’entremise de la Chine, en vue d’une reprise de leurs relations. »
« Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, est arrivé jeudi à Riyad pour son premier déplacement officiel en Arabie saoudite depuis le rétablissement des liens diplomatiques entre les deux pays, a annoncé un média d’État iranien. »
Dubaï n’exige plus le paiement de son pétrole en dollars :
« L’Inde et les Émirats arabes unis ont commencé à régler leurs échanges énergétiques en roupies et en dirhams dans le cadre du “Local Currency Settlement” (LCS), la première transaction de ce type ayant eu lieu lundi pour l’achat de pétrole.
Selon un communiqué publié par l’ambassade de l’Inde aux Émirats arabes unis, l’Indian Oil Corporation a effectué un paiement en roupies à l’Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) pour l’achat d’un million de barils de pétrole brut au pays du Moyen-Orient. Cette transaction fait suite à celle effectuée en juillet, qui concernait la vente de 25 kg d’or d’un exportateur des Émirats arabes unis à un acheteur indien pour environ 128 millions de roupies (1,5 million de dollars).
Le mécanisme LCS fait partie du protocole d’accord historique qui a été signé le 15 juillet lors de la visite d’une journée du premier ministre indien Narendra Modi aux Émirats arabes unis. Les deux parties avaient alors également convenu de relier leurs systèmes de paiement instantané. »
https://www.rt.com/india/581299-india-uae-energy-trade-rupees/
A lundi prochain.
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