par Régis de Castelnau
Pour accompagner cette 51ème vidéo consacrée à la guerre mondiale hybride qui se déroule depuis un an et demi, quelques petits conseils de lecture. En effet, dans ces vidéos nous nous efforçons de coller au plus près des événements qui se déroulent au quotidien sur le terrain, mais de temps en temps, il est utile de changer la focale et de regarder de plus loin. Même en utilisant ponctuellement un téléobjectif.
Tout d’abord, je vais me rajeunir en invitant à lire «le rapport fait devant la 11e conférence de Moscou» sur la sécurité internationale par le camarade général d’armée Choïgou au nom du Politburo du PCUS maintenu. Même si cela donne raison à Victoria Nuland qui prétend que Vladimir Poutine veut restaurer l’Union soviétique, la prestation du camarade Choïgou était caricatural au plan de la forme. Sur le fond, présentée devant un parterre de délégations étrangères, l’analyse présentée en dit long sur la stratégie de la Russie :
«L’opération militaire spéciale a mis fin à la domination de l’Occident collectif dans le domaine militaire. Sa capacité à imposer ses intérêts dans diverses régions du monde a été considérablement réduite. Les changements en cours ont renforcé le rôle des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine dans le système mondial, y compris l’utilisation des ressources naturelles pour le développement souverain des États.
De même qu’au siècle dernier, la défaite du fascisme en Europe par l’Armée rouge a donné un puissant élan au mouvement anticolonial dans le monde entier, de même aujourd’hui la défaite des néo-fascistes ukrainiens soutenus par l’Occident servira de facteur pour contrer le néo-colonialisme moderne».
Si l’on comprend bien, comme l’avait fait la prise de Berlin par l’Armée Rouge, l’OMS déploie sa force propulsive et reprend la lutte pour la libération du monde ? Eh bien dites donc…
On peut ensuite passer à l’interview donnée par Sergueï Lavrov à la revue du ministère russe des affaires étrangères. Ne varietur, Lavrov est toujours aussi déterminé et rigoureux qu’au premier jour de l’OMS. Et cette détermination rejoint celle de Choïgou : «concernant l’Ukraine, nous atteindrons nos objectifs (démilitarisation, dénazification, neutralisation) et nous serons des acteurs importants de la désoccidentalisation du monde. Le maintien de la Russie est à ce prix».
Ces deux interventions de ministres essentiels de la direction russe ne sont pas des opérations de propagande improvisée. Mais des rappels au réel de la situation et des intentions de la Russie. Il faut vraiment les prendre au sérieux.
Il est possible également de prendre connaissance des éléments essentiels de l’interview donnée par le président biélorusse Loukachenko à une journaliste ukrainienne. Il ne mâche pas ses mots, et en particulier rétablit la vérité sur ce qui s’est passé au début de l’offensive russe. Puis il annonce aux ukrainiens ce qui va leur arriver : «Maintenant, la Russie va vous écraser. Vos effectifs et votre matériel. Il n’y a plus ces petits nazis motivés, ils sont déjà tous morts. Qui se bat ici ? Ceux que vous attraperez dans les rues et que vous amènerez ici ? Ils ne sont pas préparés. Et puis un peu de militaires. Ils n’y arriveront pas. Ils vous broieront, puis ils feront ce dont vous avez le plus peur : ils vous couperont jusqu’à la Moldavie, jusqu’à la Transnistrie». C’est du Loukachenko, du brutal, et sans précautions particulières, il annonce probablement ce qui va se passer.
Pour terminer avant de passer au visionnage, il faut (re)lire l’intervention de John J. Mearsheimer à l’université européenne de Florence le 16 juin 2022. Son diagnostic était imparable, et il pointait l’écrasante responsabilité de l’Occident imbécile dans la catastrophe : «En termes simples, le conflit en cours en Ukraine est une catastrophe colossale qui, comme je l’ai noté au début de mon discours, obligera les gens du monde entier à chercher ses causes. Ceux qui croient aux faits et à la logique découvriront rapidement que les États-Unis et leurs alliés sont les principaux responsables de ce déraillement de notre train commun», concluait-t-il. Mearsheimer est un vieil occidentaliste et il est normal qu’il déplore «le déraillement du train commun».
L’internationaliste conséquent lui répondra que le train conduit par la locomotive américaine n’est précisément pas un train commun. Le problème c’est que la majorité mondiale est de cet avis. Et comme le montre l’affluence des demandes d’adhésion au sommet des BRICS, on se bouscule à la correspondance pour en prendre un autre.
Les éclairages de Vu du Droit
- Introduction 1:09
- Quid du Niger ? 6:22
- Quid du théâtre maritime en mer Noire ? 12:16
- Quid des frappes ukrainiennes dans la profondeur ? 20: 53
- Quid de la guerre aérienne ? 25:53
- Quid de l’offensive ukrainienne ? 30:45
- Quid de l’offensive russe ? 37:15
- Quid du front ukrainien ? 53:40
- Quid de la désinformation ? 1:05:22
source : Vu du Droit
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