Venu assurer la promotion de son nouveau livre, l’ancien président de la République a accordé au Figaro un entretien publié ce mercredi 18 août dans lequel il concède que le conflit en Ukraine ne pourra se résoudre que par la « diplomatie, la discussion et l’échange ».
Tandis que dans ses Mémoires de guerre, le général de Gaulle exposait en trois tomes (L’Appel – L’Unité – Le Salut) comment il avait contribué à sauver la France, Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa tente de camoufler, dans ses trois livres qui constituent ses mémoires politiques (Passions – Le Temps des tempêtes – Le Temps des combats) comment il a participé à la détruire.
Devisant paisiblement avec les journalistes depuis sa résidence du cap Nègre comme s’il faisait toujours partie des honnêtes gens, le petit Nicolas, qui est censé porter un bracelet électronique depuis sa condamnation en appel en mai dernier dans le cadre de l’affaire dites des « écoutes », partage généreusement son analyse de la situation ukrainienne. Fier comme Artaban, il commence par se rendre gloire d’avoir, au plus fort de la guerre russo-géorgienne en 2008, convaincu Vladimir Poutine, alors Premier ministre, de « retirer ses chars », tel l’homme de Tian’anmen devant les blindés de l’armée populaire à Pékin en 1989. La vérité, c’est que le cessez-le-feu obtenu par Sarkozy et son ministre des Affaires étrangères de l’époque, Bernard Kouchner, n’a pas « stoppé » la progression des chars russes vers Tbilissi puisque, précisément, les Russes avaient déjà gagné la guerre en s’assurant le contrôle de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. La France et l’UE n’avaient donc fait qu’entériner la victoire de Poutine.
Enchaînant sur la Crimée, le mari de Carla remarque qu’une « majorité de la population s’[y] est toujours sentie russe » et que « tout retour en arrière est illusoire ». Et de réclamer un référendum « organisé sous le contrôle de la communauté internationale », pour la Crimée comme pour les « territoires disputés de l’est et du sud de l’Ukraine » afin de « sortir par le haut » de ce conflit.
Celui qui s’était empressé, à peine élu, de faire rentrer la France dans le commandement intégré de l’OTAN, constate que l’Ukraine n’a pas vocation à adhérer ni à l’UE, ni à l’Alliance atlantique, mais devrait plutôt rester « neutre » afin d’être un « pont entre la Russie et l’Europe ». Lorsque l’on a concouru à déstabiliser une large part du continent africain en détruisant la Libye, on connaît la valeur de la paix. Quoi qu’il en soit, la sortie de l’ex-président, au-delà de lui offrir une exposition médiatique après laquelle il ne cesse de courir, participe à diffuser de manière de plus en plus claire le constat pourtant évident depuis trop longtemps : l’Ukraine a perdu la guerre.
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