08.08.2023
L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) a été fondée en 2001 par les Cinq de Shanghai (Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan) auxquels se sont ensuite ajoutés l’Ouzbékistan, l’Inde et le Pakistan et ils seraient regroupés avec les pays de Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA). Et, l’Iran en est le noyau dur qui forme la résistance à l’hégémonie mondiale des États-Unis et du Royaume-Uni.
Par conséquent, l’objectif déclaré des États-Unis serait de faire sauter ladite organisation, en ayant le Balouchistan, le Cachemire et le Xinjiang comme scénarios pour ses opérations avec l’objectif affiché de mettre en place un chaos constructif suivant la stratégie brzezinskienne du «choc des civilisations».
Cette doctrine consiste à réaliser la confrontation de la Chine avec l’islam (près de 1.500 millions d’adeptes) ainsi qu’à tarir ses sources pétrolières des pays islamiques d’Asie centrale pour atteindre une dépendance énergétique russo-chinoise totale et finir ultérieurement par les opposer les uns contre les autres, pour finalement les soumettre et mettre en place le nouvel ordre mondial sous l’égide anglo-juive-américaine.
User de la force contre Sharif? Le président Biden a déclaré lors d’un événement du Comité de campagne démocratique, dont la transcription a été publiée par la Maison Blanche, que «le Pakistan peut être l’une des nations les plus dangereuses au monde parce qu’il possède des armes nucléaires et aucune cohésion».
Pour sa part, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif, dans une déclaration, a exprimé son rejet des propos de Biden, indiquant que «le Pakistan rejette les déclarations que le président américain aurait faites, qui sont factuellement incorrectes et conduisent à des erreurs», des déclarations qui auraient mis en scène la désaffection envers les États-Unis de l’actuel gouvernement pakistanais qui aura pour effet secondaire un resserrement ultérieur des relations avec la Chine.
Le dangereux rapprochement du Pakistan avec la Chine aurait accéléré la doctrine du Pentagone de réaliser la balkanisation du Pakistan et aurait encouragé le mouvement d’indépendance dans la province du Balouchistan, où se situe le port stratégique de Gwadar, avec l’objectif avoué de rendre irréalisable le projet phare de la Chine, la Nouvelle route de la soie (la ceinture et la route).
Cependant, compte tenu de l’échec de l’insurrection au Balouchistan, les États-Unis vont procéder à un coup d’État contre l’actuel gouvernement de Sharif supervisé par l’armée, véritable puissance de l’ombre.
La CIA va profiter de l’incarcération de l’ancien Premier ministre, Imran Khan, accusé d’un crime présumé de corruption et condamné en procès express à 3 ans de prison pour contrôler à distance les manifestations des partisans de son parti, le PTI, le plus grand parti politique au Pakistan dans la province orientale du Pendjab, la plus peuplée et industrialisée du pays dans le but de provoquer l’intervention de l’armée et de déclencher une vague de répression et de morts.
Ainsi, la CIA tentera d’utiliser la répression sanglante pour provoquer un schisme dans l’establishment monolithique ou État profond pakistanais, composé des forces armées, du renseignement dirigé par l’Agence de renseignement inter-services, le redouté ISI, ainsi que des responsables gouvernementaux et groupes paramilitaires. Après cela, on pourrait assister à un coup d’État des généraux en faveur de l’établissement de relations avec les États-Unis et après un interrègne présidé par les militaires, ils mettraient en place un gouvernement civil présidé par Imran Khan qui graviterait dans l’orbite des États-Unis.
Ledit gouvernement serait supervisé par l’armée et les Etats-Unis feraient en sorte que le Pakistan revienne sur la voie des pseudo-démocraties supervisées par «l’ami américain» pour parvenir ultérieurement à la confrontation de la Chine avec l’islam (près de 1.500 millions d’adeptes) ainsi que le tarissement de leurs sources de pétrole des pays islamiques d’Asie centrale.
Germán Gorraiz López, analyste politique
Source : Observateur Continental
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