Boukan News, 08/10/2023 – Comme le prédisait Jean Ziegler, depuis près d’un demi-siècle, l’heure des brasiers de l’Afrique arrive sous nos yeux, quel avenir !
De Bamako à Conakry, en passant par Niamey, Ouagadougou…les feux de la continuité révolutionnaire escamotée dans les années 1960 se rallument…Là dans leurs tombeaux, les révolutionnaires africains, tels que : Kwame Nkrumah, Samora Machel, Agostino Neto, Amilcar Cabral, Mouammar Kadhafi, Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Nelson Mandela…doivent célébrer le réveil tant attendu de l’Afrique globale. Partout, les faiseurs de l’histoire reprennent du service dans la hardiesse de l’espoir qui relaye le concept « Tout homme est un homme ». Toutefois, il faut agir dans le sens de la rupture avec le néocolonialisme afin d’envoyer un message clair aux profiteurs du continent, que cette fois « It’s not the business as usual » !
D’abord, les nouveaux dirigeants nationaux africains doivent impérativement signifier ce virement spectaculaire à travers des actions concrètes qui peuvent contraindre les anciennes métropoles à de nouveaux sentiments. Le néocolonialisme introduit à partir des années 1960, après la vague d’indépendance, a atteint son summum dans la honte et a constitué le plus grand obstacle au développement intégré des États africains. Il faut nécessairement démanteler le système néocolonial en commençant par l’extirper du quotidien de chaque état du continent africain.
Les nations africaines, jusqu’ici libérées, doivent élargir le cadre de leur mouvement anticipateur en introduisant un plan global axé sur la « pensée africaine » aux autres États. Le coup d’état reste un moyen sûr de se défaire de l’étau néocolonial et de ses arrogants laquais locaux, mais il n’est pas une fin en soi. Certainement, c’est l’expression de la volonté populaire de reprendre le contrôle de leur pays, sans pourtant rejeter la démocratie qui garantit la participation populaire dans la gestion de la « respublica », au terme de « Vox populi-Vox Dei » ou « Le pouvoir par le peuple et pour le peuple »
Ainsi, les nations africaines doivent couper toutes relations diplomatiques avec les anciennes métropoles, telles que la France, la Belgique, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie, le Portugal…afin de les relancer sur de nouvelles bases. C’est une action politique et diplomatique majeure qui notifie le rejet de l’ordre néocolonial instauré après la vague d’indépendance. Tout en introduisant une nouvelle forme de coopération globale entre les États africains, les anciennes métropoles et le monde occidental.
Cela va marquer un tournant historique dans les relations internationales et jeter les bases du nouvel ordre mondial multipolaire. Au lieu d’avoir des empires voraces ayant la prétention de diriger le monde en fonction de leurs intérêts exclusifs, on aura de préférence des pôles de pouvoir continental basés sur la capacité productive de chaque continent ou de chaque nation. L’Afrique est puissante au niveau des matières premières, l’occident est excellent dans la technologie, l’Asie est maîtresse dans l’art dans la production des biens et de services, les caraïbes représentent le paradis touristique mondial…Une répartition mondiale axée sur la production constatera la fin des « institutions de Bretton Woods » et la création d’une nouvelle forme de coopération internationale n’ayant rien à voir avec la capacité militaire. Désormais, c’est l’échange qui primera sur les ambitions impérialistes de domination de race, de classe, de civilisation…
Pour arriver à ce stade suprême de la lutte libératrice, les nouveaux leaders africains : le généralAbdourahamane Tiani du Niger, Colonel Assimi Goït du Mali, Le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya de la Guinée, sont condamnés à consolider les acquis révolutionnaires et à élargir le cadre des états ayant opté pour la libération de la tutelle impériale. Un poignet de nations libres ne subsistera pas aux offensives occidentales tous azimuts contre leur expérience d’État souverain. La nécessité de définir un cadre continental d’intégration africaine, sans exclusif tribal, est fondamentale afin d’initier une plateforme commune des peuples africains. Naturellement, tout en sauvegardant chacun leur spécificité culturelle et traditionnelle. C’est le seul moyen de pouvoir résister aux effroyables assauts occidentaux. Ce modèle africain, à partir de son succès continental, va inspirer les autres peuples qui végètent dans la servitude impériale à se libérer !
Ce que l’histoire nous enseigne, les siècles de domination à travers « Pax Romana, Pax Britannica, Pax Americana » n’ont pas fait avancer l’agenda humain. Au contraire, les guerres mondiales ou interétatiques, les conflits intraétatiques…déciment des millions d’hommes et de femmes sur la planète. Le monde est devenu trop complexe pour qu’un seul peuple, prétendant prendre naissance entre les cuisses de Jupiter, croit pouvoir le dominer en solo. Le bilan sinistre est incontestable. Ce sont des massacres, des génocides, de la pauvreté, la faim…Donc, ce mouvement révolutionnaire africain peut dépasser les limites géographiques pour s’établir comme le fer de lance conduisant à la libération et à la souveraineté des latino-américains, asiatiques, caraïbéens…
Joel Leon
Source : Lire l'article complet par Mondialisation.ca
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