Un mouvement de protestation mené par des policiers en service minimum ou en arrêt maladie a entraîné un net ralentissement de l’activité judiciaire dans certains des plus grands tribunaux de France cette semaine.
En Seine-Saint-Denis, département réputé pour sa criminalité élevée, le nombre d’interpellations et de procédures judiciaires en flagrance a considérablement diminué ces derniers jours. Le procureur de la République de Bobigny, Éric Mathais, a déclaré à l’AFP que l’impact du mouvement social ou de grogne au sein de la police était très perceptible. Les chiffres témoignent de cette baisse significative, avec seulement 15, 17 et 18 gardes à vue les trois dernières nuits, alors qu’en temps normal, il y en a entre 35 et 70 par nuit.
Comme le relate Le Figaro, la situation est telle que le tribunal de Bobigny n’a pu tenir qu’une seule audience de comparution immédiate ce jeudi, contre deux habituellement, avec seulement quatre dossiers à juger. Ce niveau d’activité est sans précédent en Seine-Saint-Denis, la deuxième plus grande juridiction du pays après Paris, selon M. Mathais.
Cependant, le procureur a également souligné qu’une certaine accalmie s’était installée après les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, le jeune homme originaire de Nanterre tué par un policier lors d’un refus d’obtempérer. Des faits graves tels que des règlements de comptes ou des vols avec violences, courants pendant l’été, ont également diminué depuis une semaine, pour diverses raisons.
En dehors de la Seine-Saint-Denis, à Paris et Marseille, les tribunaux ont également ressenti l’impact du mouvement de protestation. Le nombre de déferrements, c’est-à-dire les comparutions immédiates, a été réduit d’environ un tiers à la moitié par rapport à un mois de juillet «habituel», selon les sources judiciaires. À Marseille, la baisse d’activité est encore plus prononcée, avec une diminution de 70 à 75% par rapport à la normale.
Les autorités judiciaires font face à cette situation avec précaution, car bien que l’urgence et les affaires graves soient toujours traitées, la délinquance ne cesse pas, a averti une source judiciaire de Marseille. Si le mouvement de grogne perdure, la situation pourrait devenir problématique pour l’efficacité du système judiciaire.
Source : Actu Forces de l’ordre
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