Penser ce qui est pensable : Les titres de l’avenir

Penser ce qui est pensable : Les titres de l’avenir

Par Batiushka − Le 13 juillet 2023 − Source Global South

Ces dernières années, les titres impensables se sont succédé. Quelqu’un s’attendait-il à ce que les États-Unis, dotés de l’arme nucléaire, soient présidés par un vieil homme atteint d’une démence de plus en plus grave ? Et que la seule alternative à celui-ci soit un autre vieillard, certes sans démence, mais réputé pour ses affaires louches et sa libido hypertrophiée, un Berlusconi sous stéroïdes. En outre, il est officiellement accusé de crimes à de multiples reprises, mais peut-être uniquement pour des raisons politiques par des personnes tout aussi louches que lui.

Des titres impensables existent depuis des années au Royaume-Uni depuis le Brexit et son cortège de Premiers ministres non élus, tous plus incompétents les uns que les autres, pour finir avec un banquier milliardaire américano-indien, “Richy” Sunak. Le complexe d’infériorité de l’establishment britannique après le Brexit qu’il n’a pas réussi à mettre en œuvre comme le souhaitait le peuple, est tel qu’il est maintenant prêt à surpasser Zelensky dans sa haine de la Russie.

Puis vint l’Allemagne avec une tentative de coup d’État royaliste en décembre 2022 sous le mouvement de liberté Reichsbuerger. Les Allemands veulent retrouver leur identité, comme les Anglais avec leur Brexit. Maintenant, en France, sous un autre banquier de Rothschild, il y a des émeutes de la jungle qui secouent le “jardin” de l’Europe, comme le suprémaciste blanc Borrel imagine que l’Europe est. Mais elles secouent à la fois la France et d’autres États encore plus faibles d’Europe occidentale. En effet, le gouvernement néerlandais s’est déjà effondré. Les Français et les Néerlandais veulent également retrouver leur identité. Ils ne vivent pas du tout dans un jardin.

Et puis, bien sûr, depuis dix-huit mois, la Russie et l’Ukraine font la une des journaux. Nous en sommes à 500 jours de conflit et, selon certains, il en reste encore 300. La guerre éclair espérée par Kiev est pour l’instant en grande partie une “Sitzkrieg”, une guerre assise, dans laquelle les forces de l’OTAN qui attaquent sont démolies par la Russie, qui reste assise et attend de les anéantir. Entre-temps, Odessa peut se préparer à être la prochaine ville à être libérée par les forces russes.

Tous ces événements, et bien d’autres encore, étaient impensables il y a seulement dix ans. Ainsi, les dirigeants américains fantoches de plusieurs pays européens, comme la Finlande et la Pologne, veulent construire un mur, un nouveau rideau de fer contre la liberté, le long de la frontière russe. Pourquoi ? Pour pouvoir continuer à être payés par les États-Unis. Les peuples de nombreux pays s’y opposent, par exemple en Bulgarie, en Moldavie, dans les pays tchèques et en Italie. Alors que le destin du XXIe siècle est décidé par la Russie en Ukraine et que l’impensable est devenu pensable, à quoi pouvons-nous nous attendre en tant que titres futurs et pensables ? Voici quelques suggestions :

Rebaptiser les BRICS en “Alliance des nations souveraines”

Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont une association politique et économique de cinq très grandes nations. Elle réunit quatre des continents du monde, à l’exception de l’Océanie et de l’Amérique du Nord – pour l’instant. Quatre-vingt-dix pays souhaitent y adhérer, mais seuls vingt-cinq sont prêts à le faire. Il s’agit des pays suivants : Afghanistan, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Bahreïn, Bangladesh, Biélorussie, Égypte, Indonésie, Iran, Kazakhstan, Mexique, Nicaragua, Nigeria, Pakistan, Sénégal, Soudan, Syrie, Émirats arabes unis, Thaïlande, Tunisie, Turquie, Uruguay, Venezuela et Zimbabwe. Sept de ces pays, à savoir l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Algérie, l’Argentine, le Mexique et le Nigeria, sont particulièrement proches de l’adhésion. Une nouvelle monnaie inter-BRICS, adossée à l’or et/ou aux matières premières et remplaçant le dollar, va voir le jour. Il est clair que même si seuls ces sept pays adhèrent, les BRICS devront trouver un nouveau nom. Si les vingt-cinq pays adhèrent, nous pensons qu’un raz-de-marée de nouveaux membres suivra. Notre nom “Alliance des nations souveraines” (ASN) n’est qu’une suggestion parmi d’autres, mais il exprime le fait que ses membres ne sont enfin plus des colonies occidentales. Quoi qu’il en soit, le nom BRICS perd de son sens, précisément en raison de son succès.

La Hongrie et la Serbie rejoignent l’Alliance

La Serbie, séparée de nombreux Serbes qui vivent dans des États artificiels fondés par les États-Unis, a été opprimée et intimidée pendant des années pour qu’elle rejoigne l’UE. Il n’y a aucune raison pour qu’elle le fasse, une fois que les BRICS, ou quel que soit leur nom, se seront élargis à au moins douze membres. Avec le temps, il n’y a aucune raison pour que la Hongrie ne rejoigne pas non plus les BRICS : il est vrai qu’elle est pour l’instant membre de l’UE, mais elle serait certainement heureuse de rejoindre les BRICS à la place, si elle ne peut pas être membre des deux – c’est-à-dire, en supposant que l’UE existe toujours (voir ci-dessous).

Le Royaume-Uni désunit

L’Empire britannique n’est pas entièrement tombé, seul ce qui a été créé au cours des 250 dernières années, depuis la guerre d’indépendance américaine, s’est effondré jusqu’à présent. Bien qu’il ne soit plus qu’un satellite américain depuis 1956, l’“Empire” perdure à l’intérieur des îles britanniques et de l’Irlande, ainsi que dans quelques îles et avant-postes, qui devraient être cédés et restitués à leurs propriétaires légitimes dans les plus brefs délais. Nous devons maintenant œuvrer pour la pleine indépendance de l’Irlande, de l’Écosse, du Pays de Galles et, par-dessus tout, de la partie la plus dupe de toutes, l’Angleterre, dupe et cooptée par l’arrogance sociale et raciale de l’Establishment britannique normand depuis sa fondation en 1066. La liberté doit venir en Angleterre aussi, même s’il n’est pas facile de lutter contre près d’un millénaire de mensonges. L’avenir a toujours été présenté comme une Grande ou une Petite Angleterre. Cela n’a jamais été le cas. L’avenir, c’est la liberté d’une Grande Angleterre, d’une Grande Irlande, d’une Grande Écosse et d’un Grand Pays de Galles. En 1921, J. J. Jones, membre travailliste du Parlement britannique, a fait le commentaire prophétique suivant : “Je crois que l’Empire sera finalement sauvé par l’autodétermination. On ne peut plus garder les peuples enchaînés”. Aujourd’hui, nous répétons ces mots au petit empire, qui est maintenant réduit aux îles de l’Atlantique Nord. Cent ans plus tard, nous disons : “L’Empire a été aboli par l’autodétermination et doit maintenant être complètement aboli. Il n’est plus possible d’enchaîner les peuples”.

L’OTAN s’effondre

Comme le montrent la réunion de Vilnius et sa déclaration du 11 juillet, l’OTAN est désespérément divisée en ce qui concerne l’Ukraine, où il y a un conflit, précisément parce que son gouvernement fantoche américain voulait adhérer à l’OTAN. Il suffira qu’un leader pro-européen fort apparaisse, peut-être en Allemagne ou en France, pour que toute la mafia anglo-américaine de l’OTAN s’effondre. Certains Européens en ont de plus en plus assez de voir leurs précieuses ressources envoyées en Ukraine, où elles sont détruites par les missiles russes. Certains Européens ont compris que l’Ukraine ne rejoindra jamais l’OTAN parce que l’Ukraine n’existe plus – elle a déjà été détruite par les fous néo-nazis. Certains Européens en ont de plus en plus assez de la présence parmi eux de millions de non-réfugiés ukrainiens, vivant de leurs impôts. Certains Européens commencent enfin à comprendre que l’OTAN n’a jamais existé que pour permettre aux États-Unis de contrôler militairement l’Europe. Certains Européens ont en fait compris que l’OTAN avait un sens pendant la guerre froide et que, par conséquent, son existence continue n’a eu aucun sens au cours des trente dernières années. Certains Européens ont même compris que l’OTAN a été vaincue en Ukraine et qu’elle est donc défunte.

L’UE dissoute

Après 1945, l’UE a été créée par les États-Unis pour contrôler l’Europe politiquement et économiquement, c’est-à-dire parallèlement à l’OTAN. L’UE a déjà été affaiblie par le Brexit, qui s’est produit malgré les pressions exercées par les États-Unis sur l’establishment britannique pour qu’il ne le permette pas. Si les États-Unis perdent le contrôle de l’Europe, comme c’est le cas aujourd’hui en raison de la défaite de l’OTAN en Ukraine, l’UE n’a aucune raison de survivre. Tout comme l’Union soviétique avec ses commissaires non élus a été dissoute, l’Union européenne avec ses commissaires non élus sera également dissoute.

Abolition du G7 et du G20

Le G7 est composé des États-Unis et de six États vassaux, dont la mission est de contrôler le monde. Une fois que les BRICS, dont le PIB est déjà supérieur à celui du G7 en termes de PPA, se seront encore développés, le G7 deviendra totalement inutile. Lorsque le G7 a commencé à perdre de sa pertinence, les États-Unis ont créé le G20 pour contrôler le monde qui échappait à leur emprise avide. Cependant, le G20 a été un échec embarrassant pour les États-Unis dès le départ, puisqu’il s’est immédiatement divisé entre les pays pro-US et les pays anti-US. Quoi qu’il en soit, il n’a plus lieu d’être au vu des BRICS.

L’ONU remplacée

L’ONU est une organisation créée par les alliés occidentaux en 1945. Elle a son siège à New York et est contrôlée par les États-Unis. Nombre de ses membres sont régulièrement soudoyés par les États-Unis pour qu’ils votent dans le sens approuvé par ces derniers. En tant que tel, il est profondément corrompu et aussi profondément anachronique, toujours coincé en 1945 avec son Conseil de sécurité archaïque, et donc hors de propos. Le monde doit être en 2023. Comme cela a déjà été souligné, ce sont les BRICS qui sont destinés à remplacer l’ONU par quelque chose d’autre, l’Alliance des nations souveraines (ASN), par exemple. Le siège pourrait peut-être être installé à Saint-Pétersbourg, à Téhéran, à Shanghai ou dans un autre centre eurasien. Mais tout est possible.

Les États-Unis de divisent en plusieurs pays

Comme le Royaume-Uni, les États-Unis sont également une union artificielle, fondée sur le sang, née de la violence centralisée et d’une guerre civile qui a fait 620 000 morts. Comme le Royaume-Uni, les États-Unis ont été tragiquement fondés sur l’unionisme et non sur la confédération, sur le centralisme et non sur la liberté. En tant que tels, ils ne sont pas un État en faillite, mais de nombreux États en faillite. En réalité, ils ne devraient pas s’appeler les États-Unis, mais les EDA : les États défaillants d’Amérique. M. Biden, qui bafouille et trébuche, n’est pas en mesure de contrôler le déclin des États-Unis, il le précipite même. La première scission pourrait avoir lieu entre le nord anglophone et le sud désormais hispanique. Elle pourrait être suivie d’une triple division entre l’Est (Nouvelle-Angleterre), le Midwest et l’Ouest (Californie). L’Alaska, autrefois russe, pourrait ensuite suivre. Cela donnerait une division en six parties.

Liquidation du FMI et de la Banque Mondiale

Une fois que les États-Unis se seront effondrés, ces institutions n’auront plus aucune raison d’exister. La Banque mondiale a toujours été un bras armé de l’armée américaine et le FMI a toujours été utilisé comme un instrument du pouvoir politique américain. Il est certain que ces deux institutions seront remplacées par la nouvelle banque de développement des BRICS. C’est d’ailleurs déjà le cas.

Batiushka

Recteur orthodoxe russe d’une très grande paroisse en Europe, il a servi dans de nombreux pays d’Europe occidentale et j’ai vécu en Russie et en Ukraine. Il a également travaillé comme conférencier en histoire et en politique russes et européennes.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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