Augusto Pinochet : Une passion française ?

Augusto Pinochet : Une passion française ?
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par Mendelssohn Moses

Roman rose de l’été : l’Article 16 de la Constitution

À écouter les déclarations émanant de personnages en vue suite aux émeutes Naheliennes de juin-juillet, il semblerait que la France se dirige droit dans le mur ou plus précisément droit vers un coup d’État style Santiago de Chile 1973, avec le bene placit d’une coalition de forces dont les intérêts pourtant ne coïncident pas. D’une part, les partisans de l’ordre très divers dont certains, comme le général de Richoufftz, sont bien intentionnés, certains beaucoup moins, de l’autre les partisans du désordre autour des Suspects Habituels : néo-libéraux rampant à plat ventre devant l’étranger dans l’expectation de pouvoir tirer sur la foule.

Retour sur le Chili entre 1973 et 1990, dirigé par cet homme de paille des Chicago Boys, le général Augusto Pinochet qui resta d’ailleurs chef des armées jusqu’en 1998.

Dans un essai publié en 1998, l’historien chilien Viviana Ledesma de Lapeyras s’interroge justement sur une autre coalition de néo-libéraux et partisans de «l’ordre», celle qui permit à la catastrophe de s’abattre en 1973 sur son pays :

«Le monétarisme promettait une nouvelle utopie, qui allait faire contraste avec les échecs passés, et cette promesse d’utopie allait servir à justifier la répression déclenchée par le coup d’État militaire.

La nouvelle orthodoxie économique était attirante pour les militaires, car elle offrait une cohérence, une discipline, et était perçue comme technico-scientifique, donc idéologiquement neutre. Une fois en marche, le processus serait irréversible … Les Chicago Boys s’occuperaient de diriger l’économie tandis que le volet militaire serait laissé aux mains des professionnels de la chose.

Or, la manière dont les idéologues de la droite réactionnaire traditionnelle ont réussi à s’entendre avec les partisans de l’école économique du marché libre est une véritable prouesse d’acrobatie idéologique».

On y est, maintenant, en France, sauf dans un ordre chronologique légèrement différent : les Suspects Habituels ont déjà placé au sommet de l’État leurs minions, le top départ n’étant pas encore donné à l’étape militaire stricto sensu (arrestations de masse, exécutions etc.). Mais l’étape «guerre civile», brought to you by … si. Voyons le paragraphe qui suit.

Vers un Projet FUBELT pour la France ?

Convocation par Richard Helms, alors Directeur de la CIA, d’une poignée de grands officiers du renseignement devant décider du sort d’une nation de culture espagnole et à 9000 km de Washington : «Le Président Nixon a décidé qu’un gouvernement Allende n’est pas acceptable pour les USA».

Déjà à l’époque, le fait que le coup d’état au Chili en 1973 fût le produit de Project FUBELT ne faisait aucun doute, encore moins depuis la déclassification de milliers de pages de documents officiels US. Ainsi, en 1998, on découvre les conjurés de FUBELT réunis le 16 septembre 1970 par Helms. Cord Meyer, ainsi que le conseiller pour la «sécurité» nationale de Nixon, Henry Kissinger, sont naturellement dans les interstices.

«Le président Nixon a décidé qu’un gouvernement Allende est inacceptable de point de vue des USA… Il a demandé à la CIA d’empêcher l’élection d’Allende et sinon, de le renverser. Nixon a octroyé au projet $US 10 millions … La CIA se chargera de cette mission seule et sans concertation avec le Département d’État ni celui de Défense».

Les notes prises par Richard Helms sur sa conversation avec Richard Nixon le jour précédent, le 15 septembre 1970 donc, sont désormais dans le domaine public. Nixon lui dit : «Faîtes hurler de douleur l’économie (chilienne). Faîtes-en votre boulot à plein temps, mettez-y les meilleurs agents dont on dispose» (Make the economy scream. Full time job, best men we have). («Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe»– Bruno Le Maire).

On comprend mieux maintenant que le «gouvernement» français actuel place toute sa confiance dans l’Ambassade US et JP Morgan, chargés des «banlieues». À moins que Geoffroy Roux de Bézieux ne fût, le pauvre, entièrement abusé ?,,,

«Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie … chilienne»

En tout cas au Chili, la recette des Chicago Boys a fait aussi fort que les Microniens. Si les techniques utilisées en 2023 ne sont pas identiques (Covidémence, plastiquage de Nord Stream, ARENH ; guerre contre la Russie…) les résultats sont là.

Dès son arrivée au pouvoir le gouvernement du caudillo Pinochet fait baisser en termes réels les salaires de 30% entre 1973 et 1974, tandis que la dépense publique descend de 24% à 8% du PNB dans la même période. En 1974 le chômage était à 9%, pour atteindre 19% dès 1977.

En 1975, face au désastre, les Chicago Boys ordonnent de licencier 15% des fonctionnaires ; les salaires réels atteignent à peine 62% de ceux de 1970. Les dépenses publiques sont coupées de 27%. Les taux d’intérêt passent de 49% annuels à 178% fin 1975 (sic). L’inflation atteint 343% en 1975. Les impôts sont augmentés de 10%.

Entretemps, il y eut une concentration de tout le pouvoir économique entre les mains de cinq groupes, qui dès fin 1978, contrôlaient 53% des 250 principales sociétés, et 60% de tous les crédits bancaires.

Dès 1979, le PIB chutait de 14% et le chômage touchait 26% de la population. Les importations ont triplé entre 1978 et 1981.

Entre 1981 et 1982, le produit per capita chuta de 15%, le chômage augmenta de 62%, le revenu minimum chuta de 9%, l’index de salaires réels chuta de 12%.

Le 4 avril 2019, l’économiste Ricardo Ffrench-Davis écrivait : «le salaire minimum réel était plus élevé en 1989 qu’en 1981 et en 1974. Dans les années ‘60, l’écart entre les revenus de la cohorte des plus riches et des plus pauvres était de 12 fois, atteignant vingt fois à partir de 1980 environ. Le chômage était le double par rapport aux années ‘60. Les investissements dans l’économie dans les années ‘70 et ‘80 étaient moindres en proportion que dans les années 60, car les entrepreneurs préféraient racheter les entreprises publiques privatisées plutôt que de créer».

Un détail : questions de vie et de mort

Il est actuellement impossible de savoir exactement combien de personnes ont été tuées sous Augusto Pinochet. Plusieurs milliers (dizaines de milliers ?) ont été arrêtés, des centaines sont toujours portées disparues, au moins 1300 personnes ont été retrouvées exécutées.

Que les 20 ans de dictature de la banque US au Chili ait provoqué un désastre sanitaire notamment psychique – 200 000 personnes reconnues comme souffrant de choc traumatique, un taux de suicide, surtout parmi les retraités trop âgés pour fuir le pays, «off the charts» a fait l’objet de plusieurs études, dont celle-ci, récente (janvier 2019) : «Apuntes para el estudio de la salud mental en Chile actual» (Notes pur l’analyse de la santé mentale dans le Chili contemporain), du Dr. Gabriela Gonzalez, Univ. de Chile à Santiago de Chile.

«Le néo-libéralisme avec ses mécanismes de contrôle idéologique, culturel et d’inversion des valeurs, ainsi qu’est décrit le cas chilien par le psychiatre Carlos Madariaga (2003) ont un impact majeur sur la subjectivité, très vulnérable face aux désordres provoqués par des processus psycho-sociaux traumatiques dans l’inconscient collectif. Un modèle de société où l’Absolu devient la consommation avec l’effondrement de l’être humain comme sujet, tandis que l’impunité se manifeste encore et toujours sous des visages tant anciens que modernes, voilà la scène historique sur laquelle se manifestent les formes actuelles de trauma psycho-social».

Le pronunciamento de Luc Ferry

Dans la situation actuelle de la France, il peut être pour ainsi dire «plaisant», de revisiter les évènements survenus en ces si lointaines époques et contrées, afin de songer à d’éventuels parallèles, aussi hasardeux qu’ils puissent de prime abord paraître.

Par exemple, le pronunciamento de l’ancien Ministre et prétendu philosophe Luc Ferry, le 8 janvier 2019.

Tout en reconnaissant que le Gilets jaunes sont soutenus par «80% des Français», le ministre déclare à Radio Classique : «ce que je ne comprends pas c’est qu’on ne donne pas les moyens aux policiers de mettre fin à ces violences (…) Écoutez franchement, quand on voit des types qui tabassent à coup de pied un malheureux policier qui est par terre. Qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois. Ça suffit ! … On a la quatrième armée du monde [la 5e en réalité, NDLR], elle est capable de mettre fin à ces saloperies … Ces espèces de nervis, ces espèces de salo***ds d’extrême droite, d’extrême gauche et des quartiers qui viennent taper du policier, ça suffit».

À la joie moins qu’universelle, la prière de l’ancien Ministre a été exaucée : 32 Gilets jaunes ont été éborgnés et 6 ont perdu la main grâce à l’utilisation des armes de guerre civile – objets d’un barrage de nouvelles commandes en 2021 et 2022 passées par un intellectuel français aux mœurs privées irréprochables, le ministre G. Darmanin.

Début 2021, le ministère dudit Darmanin, temple de tous les plaisirs, a passé commande pour 170 000 LBD.

On se souviendra que le professeur Laurent Thines a publié sur un blog les radiographies des blessures et déclara le 31 janvier 2019 à Radio France :

«J’ai pu aussi consulter les images des scanners anonymisés. On retrouve (…) chez certains patients, la perte d’un œil et des lésions internes, du même type que celles que l’on trouve sur des scènes de guerre ou sur des accidents graves de la route».

Le Prince Joachim Murat : vivement l’article 16 aux mains des Microniens

Pourquoi user ses méninges à penser à la reconstruction de l’industrie française ? De l’agriculture ? De refonder le Commissariat à l’énergie atomique – quand c’est tellement plus aisé d’utiliser les émeutes comme prétexte pour écraser toute velléité de pensée gaulliste ?

Ainsi, le commissaire honoraire de police Claude Dupont qui a intégré (sans doute inconsciemment) que le «gouvernement» français n’est pas là pour protéger les biens et les personnes de la France, mais constitue un intérim mis en place par les Davosiens jusqu’à réussir leur régime d’exception :

«Car que veulent les citoyens français (…) ? Que le dernier rempart que les FDO constituent pour les protéger dans leurs biens et leurs personnes s’écroule complètement, afin de laisser la place en dernier recours à l’Armée pour prendre la relève en instituant un régime d’exception ? Je ne le pense pas, mais l’attitude passive de nos concitoyens le laisse penser».

(Autre son de cloche : https://www.upr.fr/panique-en-macronie-la-revolte-des-policiers-gagne-toute-la-france)

D’aucuns n’ont pas froid aux yeux et appellent de leurs vœux ce régime d’exception. Ce sont en général des mondains disposant de hauts revenus vivant élégamment à l’écart dans leurs propriétés et nourrissant l’espoir de voir les Microniens déclencher l’article 16. Tel le Prince Joachim, fier descendant du pour ainsi dire héros de la Bérézina (1812).

Q : En dépit des appels d’une partie de la classe politique, majoritairement de droite et d’extrême droite, le gouvernement du Premier ministre Elisabeth Borne hésite à proclamer l’état d’urgence. Pensez-vous que celle-ci est nécessaire à ce stade de la situation ?

Réponse du Prince : Il aurait été judicieux de faire activer l’article 16 de la constitution donnant les pleins pouvoirs au président afin qu’il utilise tous les moyens à sa disposition (et ils sont importants) pour permettre le rétablissement de l’ordre et l’application réelle de sanctions exemplaires contre les émeutiers dès le départ (…) pour que la paix soit durablement rétablie.

Murat, comme roi de Naples, avait éradiqué le banditisme en Calabre. Sa réussite tient à sa méthode : répression implacable de la criminalité accompagnée de l’ouverture d’écoles gratuites pour les enfants de bandits et la création d’emplois, par la relocalisation de manufactures, pour les femmes, les sœurs et les mères de ces mêmes bandits. Les emplois pour la famille (! ndlr) ou même les subventions ainsi que les écoles gratuites existent déjà en France. Ne manque que le volet répressif efficace.

Je conclurai en rappelant la parole de l’Empereur Napoléon III : «Il est temps que les bons se rassurent et que les méchants tremblent».

Il est permis de se demander qui, pour ce Prince, seraient «les bons», et s’il a réfléchi aux conséquences d’octroyer les pleins pouvoirs sous l’article 16 de la Constitution française aux pirates étrangers qui entourent le Micronien.

Autrement dit, ne manque que le volet efficace de répression de la crasse stupidité ?

Mendelssohn Moses

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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