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par Mehdi Messaoudi
Le peuple cubain au même titre que les forces vives du monde désireuses de se débarasser du joug de l’impérialisme, néocolonialisme et sionisme commémorent ce mercredi 26 juillet, le 70ème anniversaire de l’attaque de la caserne de Moncada, à l’Est de Cuba, coïncidant avec le 170ème anniversaire de la naissance du père spirituel de la lutte du peuple cubain pour l’indépendance à savoir, José Marti.
Pour cette année, l’anniversaire revêt un caractère particulier, pour un pays et un peuple qui demeure otages d’un blocus injuste imposé par les USA, depuis plus de six décennies. Le 70ème anniversaire de l’attaque de la caserne de Moncada, survient dans une conjoncture internationale, marquée par la détermination d’une grande majorité des pays constituant ce monde, à aller vers un ordre mondial, plus juste et multipolaire.
L’esprit de Moncada
L’humanité se souviendra longtemps de cette bataille menée par des jeunes cubains, désireux de vivre dans la dignité et la liberté, contre un agent des USA, à savoir le dictateur Fulgencio Batista imposé par l’impérialisme américain, en mars 1952, suite à un coup d’État, orchestré par la CIA. À son arrivée au pouvoir, le dictateur Batista supprime la Constitution de 1940, suspend les libertés et, met la main sur les richesses du pays. La prise autoritaire du pouvoir par Fulgencio Batista suscite l’émotion dans une certaine frange de la population, notamment étudiante. Parmi les opposants, se dresse le jeune Fidel Castro, né le 13 août 1926 dans la province d’Oriente (Est de l’île). D’un caractère affirmé, assoiffé d’indépendance et de rébellion (en 1947, il fait partie d’un projet qui entend renverser le dictateur dominicain Rafael Leónidas Trujillo Molina), il suit des études secondaires à Santiago de Cuba (Est du pays) et à La Havane, avant de s’inscrire en Droit et de décrocher un diplôme d’avocat en 1950.
Face au régime de Fulgencio Batista, en 1953, Fidel Castro élabore un plan consistant en l’attaque simultanée de deux casernes militaires : Moncada à Santiago de Cuba et Carlos Manuel de Céspedes à Bayamo (ville située dans le Sud de l’île). Le but est de s’emparer par surprise des armes des deux casernes, de soulever la province d’Oriente puis le pays tout entier…
Le 26 juillet 1953, 166 jeunes révolutionnaires, mal préparés et mal armés, attaquent la caserne Moncada, à Santiago de Cuba, et la caserne Carlos Manuel de Gazons, à Bayamo. Cette date est le point de départ de la révolution cubaine, et devint le nom du mouvement révolutionnaire (Movimiento 26 Julio ou M 26-7) que Castro allait fonder après sa libération, qui conquit finalement le pouvoir en 1959.
L’attaque de la Moncada devait être le signal d’un soulèvement populaire contre le régime du général putschiste Batista, au pouvoir depuis mars 1952, qui atteignait des sommets de corruption et de cruauté. Elle avait été préparée par Fidel Castro, alors jeune avocat, et son second Abel Santamaría qui la veille avait dit aux rebelles «… soyez assurés de notre victoire, ayez foi en notre idéal ; mais si le destin s’avère contraire pour nous, il nous faut rester courageux dans la déroute, car ce qui se sera passé ici se saura et mourir pour la patrie sera un exemple pour toute la jeunesse de Cuba».
En septembre 1953, les procès de l’attaque ont eu lieu. Fidel Castro, comme dirigeant principal est jugé séparément. Il est amené dans la salle de l’Hôpital Civil, où l’audience se tenait, après plus de deux mois d’isolement total. Il entend le procureur requérir 26 ans de prison, et se lance alors dans une «plaidoirie», en fait un discours politique, intitulé La Historia me absolvera, l’Histoire m’acquittera. Pendant trois heures, sans lire ses notes, il dénonce les crimes de la dictature et la misère du peuple cubain.
Loin de se limiter à dénoncer à la dictature, Castro expose le projet politique qui motivait l’assaut de la Moncada, et qui passait par 5 points prioritaires. La première loi remettait en vigueur la Constitution républicaine de 1940, suspendue par Batista. La deuxième était une loi de réforme agraire, qui donnait la propriété aux métayers qui occupaient jusqu’à une soixantaine d’hectares. La troisième octroyait aux travailleurs 30% des parts des grandes entreprises. La quatrième accordait aux récoltants 55% du revenu de la canne à sucre. Et la cinquième loi ordonnait la confiscation de tous les biens accaparés par les concessionnaires des gouvernements successifs.
Castro allait conclure avec ces mots restés célèbres : «Je terminerai ma plaidoirie d’une manière peu commune à certains magistrats en ne demandant pas la clémence de ce tribunal. Comment pourrais-je le faire alors que mes compagnons subissent en ce moment une ignominieuse captivité sur l’Île des Pins ? Je vous demande simplement la permission d’aller les rejoindre, puisqu’il est normal que des hommes de valeur soient emprisonnés ou assassinés dans une République dirigée par un voleur et un criminel. Condamnez-moi, cela n’a aucune importance. L’histoire m’acquittera».
Castro est condamné à 15 ans de prison sur l’Île des Pins, et son frère à 13 ans de prison. En 1955, en raison de la pression de personnalités civiles, de l’opposition générale, et des Jésuites qui avaient participé à l’instruction de Castro, Batista décide de libérer tous les prisonniers politiques, y compris les attaquants de la Moncada. Les frères Castro partent en exil au Mexique, où se retrouvent les Cubains décidés à renverser le régime. Ils y rencontrent «Che» Guevara qui se joint à eux. Les membres du M 26-7 sont entraînés par Alberto Bayo, un ancien officier de la République espagnole exilé au Mexique, et le 26 décembre 1956, avec un armement de fortune, ils s’embarquent pour Cuba.
5 ans, 5 mois et 5 jours, après l’attaque de la caserne de Moncada, les jeunes révolutionnaires renversent Batista et signent la victoire de la révolution cubaine, ouvrant la voie non seulement au peuple cubain de recouvrir sa liberté et de prétendre à vivre dans la dignité et du progrès social, mais aussi à d’autres peuples de suivre l’exemple des jeunes révolutionnaires cubains dans les quatre coins du monde. Le 28 janvier 1960, la caserne Moncada a été transformée en école. L’esprit de Moncada, était l’étincelle, pour d’autres peuples à se soulever contre les oppresseurs et les colonisateurs, comme l’illustrent la victoire du peuple vietnamien lors de la bataille de Dieu Bien Fu, et le déclenchement de la glorieuse révolution du premier novembre 1954.
Fidel Castro : nous exportons la vie, et l’impérialisme américain exporte la mort
L’esprit de Moncada a été le déclencheur non seulement des idéaux de la libération du joug du colonialisme et de l’impérialisme, mais aussi, la concrétisation des valeurs morales et humanitaires, en incitant les révolutionnaires cubains à défendre la doctrine de la justice sociale, en s’attaquant à l’analphabétisme, et les maladies. Quelques décennies après sa victoire, la révolution cubaine à réussi le pari de faire de Cuba, un pays modèle en matière de lutte contre l’analphabétisme, et un modèle en matière de couverture sociale, et du développement scientifique et technologique, via un système d’enseignement des plus performants dans le monde. Cette réussite était un catalyseur pour Cuba d’exporter son humanisme et son développement vers d’autres pays plus lointains, dont l’Algérie, qui avait bénéficié de l’assistance et la solidarité du pays de José Marti, dès le 23 mai 1963, avec l’arrivée d’une mission médicale, qui n’a pas hésité à côtoyer les zones les plus éloignées, isolées de l’Algérie, pour s’installer et offrir les services médicaux les plus appropriés à la population algérienne, au moment où les médecins, et enseignants de l’ancien colon fuyaient le pays, en vue de l’asphyxier. Et cette politique a été bien résumé, par le leader cubain Fidel Castro, en soulignant que son pays exportait la vie, et les impérialistes exportaient la mort.
Campagne de désinformation contre la présence médicale cubaine à l’étranger
Plus de six décennies après le blocus arbitraire et injuste imposé par les USA, le peuple cubain n’a pas plié, ni cédé au diktat américain, puisqu’il a résisté à toutes tentatives de renverser ses dirigeants, à commencer par le leader Fidel Castro, qui totalise à lui seul 638 tentatives d’assassinat fomentées par la CIA, ou même ces plans de déstabilisation de Régime Change et de révolution colorée, menée par des ONG à la solde de la NED, et du programme américain d’exportation de la démocratie.
Aujourd’hui, c’est autour de la présence médicale cubaine, dans 56 pays, qui est visée et fait l’objet de la désinformation à l’égard de l’armée blanche cubaine avec ses 23 792, membres, et qui ne cessent de matérialiser l’esprit de Moncada, en portant assistance aux pays démunis.
Et pour mieux illustrer, cet esprit, il faut noter que La Havane avait envoyé 1870 médecins dans 26 pays, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, au moment ou des pays, comme ceux de l’Union européenne, se bagarrer pour s’accaparer des lots des bavettes et vaccins.
Dans un précédent article intitulé «Le salut émouvant de la maire de Crema aux médecins cubains : « Nous étions naufragés et vous nous avez secourus»» en date du 25 mai 2020, Algérie54, avait révélé l’hommage rendu public par la population italienne à une équipe médicale cubaine, venue porter secours lors de la pandémie du Covid-19.
La tradition de l’aide et l’assistance médicale de Cuba est connue dans le monde entier. Quand la révolution cubaine triompha, elle fit du système de santé cubain, l’un des piliers de sa «révolution socialiste». La santé devient gratuite et les études universitaires de médecine sont payées par le gouvernement.
À titre d’exemple, des médecins cubains ont été envoyés à Tchernobyl en 1986, en Louisiane lors de l’ouragan Katrina en 2005, à Haïti lors du tremblement de terre en 2010 ou encore en Afrique de l’Ouest en 2014 pour combattre le virus Ebola. En Algérie, la mission médicale cubaine est présente avec 850 médecins, dans 23 wilayas, et qui s’ajoutent aux quatre hôpitaux réalisés dans le cadre des liens historiques entre les deux pays et les deux peuples.
Pour ce qui est de la désinformation ciblant les missions médicales cubaines par les médias, porte-voix et lobbys du diktat impériale, il faut préciser que cette campagne s’inscrit dans le cadre d’une stratégie, visant à ternir l’image de ce petit pays des Caraïbes qui a réussi à résister à tous les plans de déstabilisation menés par l’Establishment américain.
Une campagne dénoncée, il y a quelques jours par le président cubain Miguel Diaz-Canel, et qui réaffirmait la détermination de son pays, à poursuivre sa politique née des idéaux de la révolution cubaine. Une position que défend aussi le chef de la diplomatie cubaine Bruno Rodriguez, qui dénonçait au passage une énième campagne de discrédit orchestrée par la Maison-Blanche, contre la coopération médicale internationale de Cuba.
Sur ce registre, il faut noter, qu’un appel de fonds de plusieurs millions de dollars avait été mobilisé pour ternir l’image des missions médicales cubaines, appuyé par une propagande menée par des médias-propagande et des supplétifs de l’impérialisme comme le sénateur américain d’origine cubaine Marco Rubio, à l’origine il y a quelques mois d’une campagne ciblant l’Algérie.
Liens historiques, et coopération algéro-cubaine, en plein essor
Par ailleurs, il faut noter que la coopération entre Alger et La Havane, connaît une nouvelle dynamique, depuis la visite du président cubain Miguel Diaz-Canel, à Alger en novembre dernier, ponctuée par la signature de nombreux accords de coopération dans plusieurs secteurs.
Sur ce registre, l’ambassadeur de Cuba en Algérie, son Excellence Armando Vergaga, avait indiqué à Algérie54, que cette coopération sera encore boostée par d’autres accords de partenariat dans plusieurs secteurs, en particulier, ceux de la santé, l’industrie pharmaceutique, l’enseignement supérieur, le tourisme, le sport et la culture.
Selon Armando Vergara, les deux pays entretiennent d’excellents rapports, en matière de coordination des efforts et des actions, au sein des instances internationales, pour l’intérêt des deux peuples et pour La Défense des causes justes dans le monde, comme celles de la Palestine et du Sahara Occidental. Pour rappel, l’Algérie avait décidé, en novembre dernier, de faire don d’une centrale électrique solaire à Cuba et d’annuler les intérêts sur la dette cubaine, suite à une instruction du président de la république Abdelmadjid Tebboune, témoignant la reconnaissance de l’Algérie à Cuba, qui n’avait pas hésité en octobre 1963 à soutenir l’Algérie, lors de l’agression du régime du Makhzen, connue pour être la «guerre des sables».
Solidarité avec le Peuple cubain
Par ailleurs, il faut noter que dans la foulée des victoires obtenues par la diplomatie cubaine, à l’occasion de l’adoption de résolutions condamnant le blocus arbitraire et injuste imposé par les Américains, depuis plus de six décennies, plusieurs actions seront menées cette année, pour lever le voile et dénoncer cette injustice, comme cette conférence de solidarité avec le peuple cubain.
La Havane, capitale des pays du G77 et la Chine en septembre prochain
La capitale cubaine abritera les 15 et 16 septembre prochain le sommet des pays du G77 et la Chine, un ensemble économique qui regroupe 134 pays dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Un évènement important qui coïncide avec les bouleversements que connaît le monde, autour du déterminisme de passage à un monde multipolaire plus équitable.
Un évènement, qui sera une opportunité à Cuba, de gagner des soutiens dans son combat contre le blocus injuste imposé par Washington, à un pays qui refuse de se soumettre au diktat de l’oppresseur, conformément à l’esprit de Moncada, et les idéaux défendus chèrement est crânement par José Marti, Fidel Castro, Che Guevara et leurs compagnons de lutte pour la liberté et la dignité.
source : Algérie54
envoyé par Djerrad Amar
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